Apparition de cas de diphtérie et de paludisme dans le Sud: Situation maîtrisée
L’Algérie fait face avec détermination à l’apparition récente de cas de diphtérie et de paludisme dans certaines wilayas du sud du pays. Le ministère de la Santé, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) et les autorités locales ont rapidement mis en place une réponse coordonnée et efficace pour contenir la situation et protéger la santé publique.
Dès les premiers signalements, le gouvernement a réagi avec célérité. Sur ordre du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une importante cargaison de médicaments, de vaccins et d’équipements médicaux a été acheminée dès vendredi par avion militaire vers les wilayas concernées de Tamanrasset, In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar. Cette réactivité démontre la capacité de l’État à mobiliser rapidement des ressources significatives pour faire face à des enjeux sanitaires.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire, sous la direction du Pr. Kamel Senhadji, a également été mandatée pour effectuer des missions d’évaluation scientifique sur le terrain. Une commission médicale composée d’épidémiologistes, d’immunologues, d’experts en vaccins et d’agents de santé publique a été dépêchée pour appuyer les équipes médicales locales. Une mobilisation qui a permis de maîtriser très vite la situation. Dans ce sens le ministère de la Santé a tenu hier à rassurer la population et a assuré dans un communiqué que la gestion de la situation se fait selon des protocoles scientifiques rigoureux. Le ministère a précisé que l’opération est « en cours pour éradiquer cette situation épidémique à la racine ».Le communiqué a souligné que « suite aux informations diffusées sur certains réseaux sociaux à travers un communiqué de presse fabriqué attribué au ministère de la Santé, contenant des allégations infondées concernant certaines wilayas du sud ayant connu l’apparition de cas de diphtérie et de paludisme, le ministère de la Santé dément catégoriquement ces informations trompeuses », affirmant que « ces informations sont totalement infondées ». En conséquence, le ministère appelle à « vérifier les informations à partir de la source officielle en consultant régulièrement le site web et la page officielle du ministère de la Santé ».
De son côté, le Pr. Kamel Senhadji, président de l’ANSS, a confirmé samedi que l’agence est « à pied d’œuvre » dans les wilayas du Sud pour suivre la situation épidémiologique. Une commission médicale pluridisciplinaire, comprenant des épidémiologistes, des immunologues et des experts en vaccins, a été déployée pour effectuer des missions d’évaluation scientifique et appuyer les équipes médicales sur le terrain. Le Pr. Senhadji a souligné que toutes les régions ayant signalé des cas ont été dotées des vaccins nécessaires. Il a précisé que le protocole curatif médical adopté est agréé par l’Organisation mondiale de la santé, garantissant ainsi une approche conforme aux standards internationaux. Il a noté dans ce sens que les cas recensés sont des cas importés, liés aux déplacements transfrontaliers et aux changements climatiques qui ont favorisé la transmission de ces maladies.
Le Dr. Djamel Fourar, Directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, a pour sa part souligné hier lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne que la prise en charge des cas se fait conformément aux protocoles de traitement en vigueur, avec un suivi quotidien de la situation épidémiologique au niveau central et local. Le protocole curatif adopté est agréé par l’Organisation mondiale de la santé, garantissant ainsi une approche conforme aux standards internationaux. Le Dr. Fourar a affirmé que la situation n’est pas inquiétante et devrait revenir à la normale dès le début du mois d’octobre.
Aucun nouveau cas signalé
Il a notamment souligné qu’aucun nouveau cas de diphtérie n’a été signalé au cours des deux derniers jours, que ce soit dans les wilayas du sud ou dans d’autres régions du pays. Concernant le paludisme, il est important de noter que l’Algérie a réussi à éradiquer définitivement le paludisme autochtone en 2019, comme l’a certifié l’Organisation mondiale de la santé. Au-delà de la prise en charge médicale, les autorités ont également mis en place des mesures préventives et environnementales. Des équipes ont été mobilisées pour l’éradication des eaux stagnantes et le remblaiement des lacs formés suite aux fortes précipitations dans les communes d’In-Guezzam et Tin-Zaouatine. Ces actions visent à éliminer les potentiels gîtes larvaires des moustiques vecteurs du paludisme. De plus, des travaux de réfection et de restauration des systèmes d’évacuation des eaux usées ont été entrepris, contribuant à l’amélioration des conditions sanitaires générales dans ces régions.
Les autorités sanitaires ont également lancé des campagnes de vaccination ciblées. Dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar, une campagne de vaccination contre la diphtérie, le paludisme et la rougeole a été initiée sous la supervision des services de la wilaya. À In-Guezzam et Tin-Zaouatine, ce sont déjà 9000 personnes qui ont été vaccinées contre la diphtérie. Pour faire face à cette situation, de nouvelles structures médicales ont été ouvertes dans les communes frontalières. À In-Guezzam et Tin-Zaouatine, deux nouvelles salles de soins ont été mises en service. Un centre spécifique de traitement et de prise en charge des cas de diphtérie a également été ouvert à Tin-Zaouatine, permettant de désengorger la polyclinique existante.
Dans un souci de prévention, un point sanitaire a été établi au poste frontalier exceptionnel « Hadj Bouda » à Tin-Zaouatine. Cette installation permet le dépistage des cas potentiels parmi les éleveurs transitant par ce point. De plus, une équipe médicale mobile a été déployée pour assurer des prestations de santé au village de Taoundert, étendant ainsi la couverture sanitaire aux zones les plus reculées.
Samir Benisid