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Maroc : La révolte des étudiants !

Le Maroc est actuellement secoué par une vague de protestations de la population d’une ampleur sans précédent. La crise économique et sociale a aggravé la pauvreté et le chômage notamment chez les jeunes qui se révoltent. C’est dans ce contexte que des centaines d’étudiants ont quitté les bancs des universités pour descendre dans la rue, marquant une escalade significative dans le mouvement de contestation qui agite le pays depuis plusieurs mois. La mobilisation actuelle trouve son origine dans la répression brutale d’un sit-in organisé par les étudiants en médecine et en pharmacie les 25 et 26 septembre 2024. Cette intervention violente des forces de sécurité a provoqué une onde de choc dans tout le pays. On déplore de nombreux blessés parmi les étudiants et l’arrestation de 30 d’entre eux, dont 28 ont été déférés devant la justice. Ces derniers seront jugés en liberté le 23 octobre 2024, accusés de « désobéissance et non-respect des ordres des autorités » ainsi que de « rassemblement non armé et non autorisé ».

En réponse à l’appel de l’Union nationale des étudiants du Maroc, des manifestations ont éclaté dans de nombreuses villes universitaires, notamment Mohammedia, Aïn Chock, El Jadida, Kénitra, Oujda, Meknès, Tétouan et Agadir. Les étudiants ont massivement boycotté les cours pour participer à des marches de protestation. Ils ont scandé des slogans exprimant leur solidarité avec les étudiants en médecine et en pharmacie et dénonçant les arrestations qui ont ciblé des dizaines d’entre eux, réaffirmant leur rejet de toute répression du travail syndical étudiant.

L’Union nationale des étudiants du Maroc avait, dans un communiqué intitulé : « Arrêtez l’injustice et l’arbitraire… Rendez justice aux étudiants en médecine et en pharmacie », appelé tous les étudiants à protester et à boycotter les cours ce mardi. Cet appel visait à dénoncer la répression brutale et les attaques violentes contre les manifestations pacifiques de ces étudiants, ainsi qu’à rejeter la vague d’arrestations sans précédent qui les a visés. L’union a qualifié ces actions de « téméraires », affirmant qu’elles visaient à « assassiner le militantisme étudiant et à étouffer les voix revendiquant des droits légitimes ». Plusieurs organisations étudiantes du royaume ont condamné la « militarisation » des campus universitaires et des facultés de médecine et de pharmacie dans plusieurs villes universitaires comme Casablanca et Tanger, considérant cela comme une « violation flagrante de l’indépendance et de l’inviolabilité de l’université ». Elles ont appelé tous les étudiants à rejoindre les mouvements de protestation et à soutenir les revendications légitimes. La répression des manifestations étudiantes par les forces de sécurité a également provoqué de vives réactions de la part de nombreuses organisations étudiantes, syndicales et des droits de l’homme au Maroc. Ces dernières ont condamné le recours du Makhzen à une approche sécuritaire pour gérer cette crise, particulièrement face aux nombreuses blessures enregistrées parmi les étudiants et l’arrestation de 30 d’entre eux, dont 28 ont été déférés devant la justice. Dans ce contexte, l’Association marocaine des droits humains a lancé un appel urgent à toutes les forces attachées aux droits humains dans le royaume pour intensifier leur soutien au mouvement et aux revendications des étudiants en médecine, et pour contribuer à contrer toutes les formes de répression à leur encontre. Elle a tenu l’État makhzenien « pleinement responsable » de l’aggravation de la tension et de la crise dans le secteur de la médecine au sein de l’enseignement supérieur. Il est à noter que 28 étudiants en médecine et en ingénierie seront jugés en liberté, accusés de « désobéissance et non-respect des ordres des autorités », ainsi que de « rassemblement non armé et non autorisé ». La première audience de leur procès est fixée au 23 octobre 2024.

Lyes Saïdi

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