L’Algérie est un « partenaire privilégié et fondamental » pour l’UE
L’Algérie demeure un « partenaire privilégié, essentiel et fondamental » de l’Union européenne, a affirmé lundi à Alger le nouvel ambassadeur de la Mission de l’UE, Diego Mellado Pascua, à l’issue de la remise de ses lettres de créance au président Abdelmadjid Tebboune. Cette rencontre intervient dans un contexte particulier, alors que l’accord d’association entre l’Algérie et l’UE s’apprête à connaître une révision majeure à partir de 2025.
Lors de cet entretien, qui a permis de passer en revue les relations « riches, intenses et diversifiées » entre l’Algérie et l’UE, l’ambassadeur européen a souligné la conscience partagée de destins liés entre les deux rives de la Méditerranée. « Nous souhaitons continuer à travailler ensemble et nous assurer que les économies algérienne et européenne soient intégrées et que le dialogue politique puisse continuer », a-t-il déclaré, évoquant notamment les échanges commerciaux et les investissements comme axes prioritaires. La discussion a également porté sur des questions géopolitiques cruciales, notamment concernant l’Afrique et le Sahel, où l’Algérie est reconnue comme une « puissance régionale » comme souligné par le diplomate européen, ainsi que sur les flux migratoires et autres enjeux communs aux deux parties. Mais c’est surtout l’avenir de l’accord d’association qui constitue le dossier majeur des relations algéro-européennes. L’ambassadeur de l’UE a indiqué également avoir évoqué avec le président de la République, l’Accord d’association entre l’Algérie et l’UE, ainsi que les voies et moyens d’élargir « les liens d’amitié forts » entre les deux parties. Le président Tebboune avait récemment annoncé, lors d’une entrevue avec la presse nationale, que la révision de cet accord, devenue « nécessaire », serait menée « avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit ». Cette révision s’impose d’autant plus que l’Algérie de 2024 n’est plus celle de 2002, date de conclusion de l’accord. Le chef de l’État a notamment rappelé qu’à l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait pas 3% et le pays importait des produits agricoles sans en exporter. Aujourd’hui, la donne a radicalement changé. L’Algérie produit et exporte une variété croissante de produits manufacturés et agricoles, nécessitant une adaptation du cadre des échanges. Cette évolution justifie la demande algérienne de révision, l’essence même de l’accord reposant sur le principe du libre-échange. Le bilan des 19 années d’application de l’accord plaide en faveur de cette révision. Les chiffres sont éloquents : sur la période 2005-2015, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l’UE n’ont pas dépassé 14 milliards de dollars, tandis que les importations atteignaient 220 milliards de dollars. Entre 2003 et 2018, les exportations hors hydrocarbures n’ont progressé que de 344 à 889 millions de dollars, bien loin des objectifs initiaux. La révision envisagée devra aborder plusieurs points critiques, notamment le démantèlement tarifaire et les barrières non-tarifaires imposées par l’UE aux produits algériens. L’exemple récent de la pâte à tartiner « Al-Mordjane », interdite sur le marché français, illustre ces obstacles. Le manque à gagner pour les recettes douanières algériennes est également considérable, estimé à plus de 700 milliards de dinars sur dix ans. Les concertations, lancées en septembre 2020, visent un rééquilibrage des relations économiques et commerciales. L’objectif est de parvenir à un partenariat basé sur une approche gagnant-gagnant, tenant compte des nouvelles réalités économiques algériennes. Selon les experts, la révision se fera clause par clause, avec une attention particulière portée au volet économique et commercial, principale source de discorde entre les deux parties.
Sabrina Aziouez
Le Président Tebboune reçoit une invitation pour une visite en Slovénie
L’ambassadrice de la République de Slovénie en Algérie, Mme Urska Kramburger Mendak, a affirmé, lundi à Alger, que l’ouverture mutuelle d’ambassades entre son pays et l’Algérie était à même de promouvoir les relations bilatérales « excellentes » entre les deux pays. Dans une déclaration à l’issue de la remise de ses lettres de créance au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, elle s’est dite fière d’être la première ambassadrice de la Slovénie en Algérie, affirmant accomplir sa mission « avec fierté et dévouement ». Mme Urska Kramburger Mendak a également félicité le président de la République à l’occasion de sa réélection pour un second mandat. La diplomate slovène a affirmé que les relations entre son pays et l’Algérie sont « excellentes », relevant « le renforcement de la coopération bilatérale et des échanges commerciaux entre les deux pays qui collaborent avec succès au Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que membres non permanents ». « L’Algérie est un partenaire important pour la Slovénie, et avec l’ouverture mutuelle des ambassades dans les capitales des deux pays, les relations ont atteint un nouveau niveau », a-t-elle ajouté. Et de souligner que « la coopération soutenue dans le secteur de l’énergie est une première étape vers un grand partenariat pour appuyer la croissance économique », exprimant à ce titre l’aspiration de son pays à « approfondir la coopération dans les domaines culturel, académique et sportif ». A cette occasion, l’ambassadrice slovène a transmis une invitation de la présidente de son pays au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour effectuer une visite officielle en Slovénie. Mme Urska Kramberger Mendek a affirmé, dans ce sens, « la convergence des positions de la Slovénie et de l’Algérie sur nombre de questions internationales, telles que le Moyen-Orient, et la nécessité de traiter la situation humanitaire tragique et catastrophique à Ghaza et de protéger les civils ». (APS)