Soudan: Appel à convenir sans délai d’un cessez-le-feu
La situation au Soudan continue de se dégrader, avec des conséquences humanitaires catastrophiques pour les civils innocents, qui paient le prix le plus lourd de ce conflit mortel, où chaque jour, femmes, filles et enfants subissent des atrocités indicibles. Malgré la situation très préoccupante sur le terrain, la communauté internationale n’a pas été apte à avancer de manière significative dans ses efforts de paix, en dépit des multiples appels et des décisions prises. Le Groupe A3+, composé de l’Algérie, de la Sierra Leone, du Mozambique et du Guyana, a appelé les parties au conflit à « convenir sans délai d’un cessez-le-feu pour jeter les bases d’un processus politique significatif et garantir la protection des civils au Soudan ». Selon le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, l’ambassadeur Amar Bendjama, parvenir à un cessez-le-feu au niveau local ou national exige des parties « une volonté politique forte » qui « peut être nourrie par le biais de petites avancées et initiatives de renforcement de la confiance ». Il a estimé qu' »un deuxième cycle de pourparlers indirects, comme ceux tenus en juillet à Genève, pourrait constituer un cadre approprié pour renforcer la confiance entre les parties ». Le Groupe A3+ a insisté sur la nécessité de « mettre toutes les chances du côté des efforts de paix, en tenant compte des dynamiques et des réalités sur le terrain » et a affirmé que « toute démarche entreprise par ce conseil pour soutenir la protection des civils devra préserver les efforts de paix en cours ». De plus, « nous devons créer un élan qui permette de ramener les parties à la table des négociations », a ajouté M. Bendjama, en insistant sur le fait que « toute démarche doit être menée avec sagesse et en coordination avec les processus existants ». La protection des civils dans les circonstances actuelles nécessite également une amélioration de la situation humanitaire. À cet égard, l’ambassadeur a salué les mesures prises récemment par le gouvernement soudanais, notamment la décision prise en concertation avec d’autres parties soudanaises en vue de faciliter les opérations humanitaires aériennes dans le Kordofan du Sud. Il a souligné l’importance de prolonger ces mesures pour faire en sorte que l’aide internationale parvienne à toutes les populations touchées, appelant la communauté internationale à « continuer à renforcer le soutien apporté au Plan de réponse humanitaire et aux efforts déployés par le Gouvernement du Soudan pour répondre à cette situation absolument terrible sur le terrain ».
M. Bendjama a également mis en avant l’importance de l’interruption de l’offensive contre El-Fasher et l’Etat d’Al Jazirah et de l’impératif respect du droit international humanitaire et des principes des droits de l’homme. Il a ajouté que le non-respect de tout code de conduite est « une source de préoccupation profonde ». Par ailleurs, l’ambassadeur a insisté sur l’impératif de soutenir les initiatives de paix fondées sur la bonne foi aux niveaux régional et international, affirmant que « la coordination de ces efforts doit rester notre objectif commun, tout en veillant à préserver le rôle central de l’ONU et de l’Union Africaine ». En conclusion, M. Bendjama a appelé à nouveau les parties soudanaises à « faire passer l’intérêt de leur pays en premier et à le placer au-dessus de toutes autres considérations ».
R.I.