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Le génocide se poursuit à Ghaza: Des bombardements d’une brutalité sans précédent

La situation à Ghaza a atteint un niveau de violence et de souffrance humaine qui défie l’entendement. Les données officielles révèlent une réalité terrifiante : depuis le 7 octobre 2023, 43.922 martyrs ont été dénombrés, parmi lesquels 103.898 blessés, avec une proportion écrasante de femmes et d’enfants. Les rapports médicaux soulignent que la majorité des victimes sont des mineurs de moins de neuf ans.

Les bombardements se multiplient avec une brutalité sans précédent. Dans la seule journée du 18 novembre 2024, les forces d’occupation ont commis quatre massacres dans la bande de Ghaza, faisant 76 martyrs et 158 blessés. À Beit Lahiya, plusieurs Palestiniens sont tombés sous les bombardements, avec au moins deux morts et de nombreux blessés. Les frappes aériennes ont ciblé des zones civiles avec une précision meurtrière : à Al Maouassi, une frappe a tué quatre personnes, dont deux enfants, dans un campement de tentes désigné comme zone humanitaire. À Rafah, des abris ont été touchés, causant plusieurs morts supplémentaires. La Défense civile palestinienne paie un lourd tribut : 85 de ses cadres ont été tués depuis le début du conflit, avec 301 blessés et 20 membres arrêtés. Ses infrastructures ont été méthodiquement détruites : 17 centres ont été ciblés, dont 14 complètement détruits, et 56 véhicules ont été endommagés ou détruits. Le 23 octobre, l’armée d’occupation a mis hors service le système de Défense civile dans le nord de Ghaza, forçant les équipes à se redéployer vers le centre et le sud.

La situation médicale atteint un niveau proche de la catastrophe humanitaire. Houssam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adouane à Beit Lahiya, décrit une situation apocalyptique : l’hôpital est assiégé, l’Organisation mondiale de la santé ne peut pas livrer de nourriture, de médicaments ou de matériel chirurgical. Les cas de malnutrition infantile explosent et l’établissement fonctionne à son niveau minimal. « Nous recevons des appels de détresse quotidiens, mais nous ne pouvons pas aider », témoigne-t-il avec désespoir, racontant avoir reçu des appels de femmes et d’enfants coincés sous les décombres, condamnés à mourir faute de secours. L’Observatoire Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme a publié un rapport accablant, documentant des « meurtres délibérés » et des « exécutions sur le terrain » dans le nord de Ghaza. L’ONG qualifie ces actions de « génocidaires », soulignant qu’il s’agit de l’un des plus importants déplacements forcés de l’histoire moderne.

Les actes de torture dénoncés

Les exactions et crimes perpétrés par l’occupation qui mène un génocide à Ghaza sont multiples. Et les rapports sur la torture des prisonniers palestiniens ajoutent une dimension encore plus sombre à la situation. La commission des Affaires des Prisonniers et le Club des Prisonniers Palestinien ont documenté des traitements inhumains systématiques. Un témoignage particulièrement poignant est celui d’un détenu amputé des deux jambes, qui raconte être forcé quotidiennement à descendre du banc et à s’allonger sur le sol, quatre fois par jour, malgré son handicap. Les gardiens le frappent sans distinction, lui causant des douleurs intenses, des contusions et des enflures. Depuis son arrestation le 15 février 2024, il est constamment enchaîné. Les prisonniers sont transportés dans des « cages en fer » pour des audiences de tribunal, forcés de s’asseoir dans des positions inconfortables et dégradantes. Le nombre total des arrestations depuis le 7 octobre 2023 s’élève à plus de 11.700 en Cisjordanie, y compris à Jérusalem occupée. Les forces d’occupation ne font aucune distinction entre les femmes, les enfants, les malades et les personnes âgées dans leurs actes de torture. Au Liban, la situation n’est guère plus clémente. Les frappes sur Beyrouth ont causé 10 morts en une seule journée, avec des bombardements dans les quartiers de Ras al-Nabaa et Mar Elias. Le bilan libanais s’élève désormais à 3.452 martyrs et 14.664 blessés, dont 889 femmes et enfants, et 208 membres du personnel médical.

Dans ce contexte, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, exprime une frustration profonde : « Il n’y a plus de mots. J’ai épuisé tous les mots pour expliquer ce qui se passe au Moyen-Orient. » Il a proposé à l’UE de suspendre le dialogue politique avec l’entité sioniste et d’interdire les importations provenant des colonies. Il y a à peu près 44.000 morts à Ghaza et 70% de ces personnes tuées sont des femmes et des enfants », a souligné M. Borrell avant de présider ce qui devrait être sa dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE. « Quand on regarde leur âge, il s’agit le plus souvent d’enfants de moins de neuf ans », a-t-il encore déploré à quelques jours de la fin de son mandat. Samedi dernier, M. Borrell avait écrit dans un message sur les réseaux sociaux: « Après un an d’appels ignorés par les autorités (sionistes) concernant le respect du droit international dans la guerre de Ghaza, nous ne pouvons pas continuer à faire comme si de rien n’était ». Et d’ajouter : « C’est pourquoi, j’ai proposé aux Etats membres de l’UE d’interdire les importations en provenance des colonies illégales et de suspendre le dialogue politique », avec l’entité sioniste. M. Borrell devait d’ailleurs formellement proposer ce lundi aux pays de l’UE de suspendre le dialogue politique avec l’entité sioniste. Il avait aussi déclaré la semaine passée que les habitants de Ghaza « manquent de tout » et que, dans de nombreuses parties de l’enclave, « il n’y a presque rien qui puisse soutenir une vie humaine organisée ». Le Brésil et la Malaisie ont conjointement appelé à un cessez-le-feu immédiat et permanent, exigeant l’acheminement de l’aide humanitaire sans restriction. Des initiatives juridiques émergent. L’ONG Al Haq a engagé une action en justice au Royaume-Uni contre l’exportation de pièces d’avions de combat F-35, arguant qu’elles pourraient être utilisées en violation du droit humanitaire international. Le Royaume-Uni a suspendu 30 des 350 licences d’exportation d’armes, bien qu’il ait exempté l’exportation indirecte de pièces pour les avions F-35. Le Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU a souligné que près de 70% des victimes sont des femmes et des enfants, renforçant les accusations de violations systématiques des principes humanitaires fondamentaux. Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a averti qu’il n’existe pas d’alternative à son agence pour fournir des services essentiels aux réfugiés palestiniens, face aux tentatives israéliennes de mettre fin à ses activités. « Il n’y a pas de plan B », a-t-il déclaré, soulignant l’impossibilité de remplacer l’agence pour les services d’éducation et de santé primaire. Face à cette tragédie, la communauté internationale reste largement impuissante, soulevant des questions fondamentales sur l’efficacité des mécanismes internationaux de protection des populations civiles et de résolution des conflits. Le système international, y compris la Cour pénale internationale, l’Union européenne et divers organismes des Nations Unies, a démontré selon de nombreux observateurs un « échec honteux » dans sa capacité à protéger les civils et à mettre un terme au génocide en cours.

Lyes Saïdi

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