Poursuivis dans des affaires de corruption : Les frères Karoui arrêtés à Tébessa
Nabil Karoui, président du parti tunisien « Qalb Tounes » et son frère Ghazi – député suspendu – ont été arrêtés à la wilaya de Tébessa, ville frontalière avec la Tunisie. C’est ce que nous a indiqué une source sécuritaire laquelle précise que l’arrestation a eu lieu dans une villa sise à El Arami , un quartier résidentiel de la ville de Tébessa, débouchant sur la RN 16, un tronçon menant vers Souk-Ahras. La villa qui faisait office de refuge aux deux frères Karoui, est la propriété d’un ancien député du RND de la wilaya de Tébessa, ont précisé les mêmes sources. L’arrestation du propriétaire de la chaîne de télévision Nessma TV, Nabil El Karoui et son frère a été opérée après que des informations sur l’introduction de manière illégale des deux frères Karoui sur le territoire algérien, soient parvenues aux services de sécurité algériens. Aussitôt interpellés, les frères Karoui ont fait l’objet d’un interrogatoire, avant d’être placés en garde à vue. Les services de sécurité algériens tentent de remonter à celui ou ceux qui ont qui ont servis de passeurs à Nabil Karoui et son frère Ghazi, pour franchir les frontières algéro-tunisiennes, a expliqué notre source qui a affirmé dans la foulée que les deux personnalités sont poursuivies pour « séjour illégal » après s’être introduit illégalement sur le territoire algérien via le voie terrestre. Il est à souligner que les Karoui ne seront pas poursuivis par la justice algérienne uniquement pour s’être introduits illégalement sur le sol algérien. Les deux hommes d’affaires viennent d’être rattrapés par la justice algérienne, pour leur implication dans une affaire de corruption. Celle-ci remonte à l’époque où le sulfureux Nabil Karoui possédait, avec son frère Ghazi, un grand bureau qui activait pour sa chaîne de télévision et qui servait de boîte de production pour des émissions et des programmes audiovisuels. Les frères Karouifont l’objet d’une présentation devant le procureur de la République, dont la circonscription du tribunal n’a pas été dévoilée. Aucune indiscrétion n’a filtré sur le sort des deux hommes. Rappelons que depuis 2017, Nabil Karoui fait objet de poursuites judiciaires en Tunisie pour des affaires liées à la corruption. Il est présumé impliqué dans des affaires de blanchiment d’argent et évasion fiscale, entre autres. Il a déjà passé deux séjours en prison, en 2019 durant sa campagne électorale et en 2020, puis en 2021, avant d’être libéré sous caution au mois de février de l’année en cours. À la tête du parti politique Qalb Tounès fondé en 2019, Nabil karoui avait participé aux élections présidentielles tunisiennes de 2019 ; il s’était qualifié au deuxième tour mais, il a été battu par Kaïs Saïed. Dans un autre contexte, la justice tunisienne a ouvert une enquête contre plusieurs partis politiques tunisiens dans le cadre d’un dossier judiciaire en rapport avec une affaire de financement étranger des campagnes électorales de 2019. Parmi ces partis politiques, figurent le parti Qalb Tounes de Nabil Karoui et le parti islamiste Ennahdha de Ghannouchi, ainsi que le petit parti ‘’Aich Tounes’’, de Oulfa Terras également concerné par ces poursuites. Notons que, depuis le mois de juillet dernier, le pôle judiciaire financier tunisien a ouvert cette enquête sur le financement étranger et l’acceptation de dons, dont la source est inconnue lors de cette campagne électorale de 2019. Les investigations qui ont été menées depuis, ont connu quelques problèmes. Des enquêteurs auraient subi des pressions de la part de sphères politiques et parlementaires. Il aura fallu attendre les récents évènements qu’a connus la Tunisie pour que ces poursuites reviennent au devant de la scène.
Sofia Chahine