Le Gouvernement de l’An I du second mandat présidentiel nommé: Les priorités fixées
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, procédé lundi à un remaniement ministériel qui marque le début effectif de son second mandat. Ce gouvernement de l’An I du second mandat présidentiel, se caractérise par une feuille de route ambitieuse où chaque ministre a clairement énoncé ses objectifs stratégiques, reflétant la vision présidentielle de transformation et de développement de l’Algérie.
Ce nouveau gouvernement se caractérise par une réorganisation qui touche particulièrement les portefeuilles régaliens avec la nomination de Saïd Chanegriha, chef de l’État-major de l’Armée nationale populaire comme ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, mais aussi la création de deux super-ministères aux Affaires étrangères et à l’Énergie. Des changements qui traduisent les défis auxquels le pays doit faire face dans un contexte géopolitique particulièrement tendu. Des enjeux qu’Ahmed Attaf, promu ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a souligné hier lors de sa prise de fonction. Il d’emblée tracé les contours d’une diplomatie dynamique et assumée. Il a souligné la nécessité de consacrer le rôle de l’Algérie comme pays pivot, capable d’assumer ses responsabilités régionales tout en défendant des principes fondamentaux comme le droit à l’autodétermination des peuples colonisés. Dans un monde fracturé par les tensions géopolitiques, l’Algérie entend être un acteur de dialogue et de stabilité, préservant ses intérêts nationaux tout en construisant des relations équilibrées, a-t-il souligné.
De son côté, Mohamed Arkab, lui aussi promu ministre d’État ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a présenté une feuille de route particulièrement ambitieuse. Le gaz naturel demeure une ressource stratégique accompagnant la transition énergétique, avec l’objectif de renforcer les capacités de production et maintenir le statut de l’Algérie comme fournisseur clé sur la scène internationale. Parallèlement, le développement des énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert, constitue une priorité nationale. L’Algérie vise l’exportation de 40 térawatts heures d’hydrogène, démontrant sa volonté de diversification économique.
Enjeux économiques
La nouvelle équipe gouvernementale essentiellement composée de technocrates devra surtout traduire les engagements présidentiels notamment sur le plan économique, d’autant plus que le Président Tebboune mise sur des objectifs ambitieux à l’horizon 2027 avec un PIB qui devra atteindre les 400 milliards de dollars et opérer une rupture avec le modèle économique rentier. Des objectifs qui passe par un développement de secteurs tels que l’industrie l’économie numérique, et les exportations hors-hydrocarbures en sus de consolider la sécurité alimentaire et la régulation du marché
Ainsi, Sifi Ghrieb, nouveau ministre de l’Industrie, a mis l’accent sur une stratégie reposant sur les compétences algériennes, qu’elles soient sur le territoire national ou à l’étranger. L’objectif est de relancer l’industrie locale et valoriser la production nationale, traduisant une ambition de souveraineté économique. Pour sa part, Mohamed Boukhari, ministre du Commerce extérieur, a insisté sur l’élaboration d’une feuille de route visant à diversifier l’économie nationale, réduire la dépendance aux hydrocarbures et maintenir les équilibres financiers du pays. Cette approche reflète la volonté présidentielle de construire une économie plus résiliente et moins vulnérable aux fluctuations des cours des hydrocarbures. Le ministère de l’Économie de la connaissance, confié à Noureddine Ouadah, porte l’ambition de faire de l’Algérie un leader africain dans les domaines des startups et de l’économie de la connaissance. L’objectif est de conjuguer les efforts de tous les opérateurs pour développer un écosystème favorable à l’innovation. Youcef Cherfa, nouveau ministre de l’Agriculture, a souligné les défis majeurs à relever pour garantir la sécurité alimentaire, insistant sur la nécessité d’unifier les efforts pour concrétiser les engagements présidentiels d’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Souveraineté culturelle et communication : un rempart contre l’ingérence
Dans les secteurs sensibles de la culture et de la communication, le gouvernement affirme sa détermination à préserver la souveraineté nationale. Zouhir Ballalou, ministre de la Culture et des Arts, a explicitement déclaré que le ministère doit être « un rempart de la souveraineté culturelle de l’Algérie et un gardien fidèle de sa sécurité culturelle, artistique et intellectuelle ». Cette vision se traduit par une volonté de protéger le patrimoine contre toute forme de négligence, de pillage ou d’usurpation, et de l’intégrer dans une dynamique de développement. Dans le même esprit, Meziane, nouveau ministre de la Communication, a affirmé sa détermination à permettre au secteur médiatique national de réaliser des avancées qualitatives qui reflètent « la réputation et la position de l’Algérie au niveau international ». Sa feuille de route prévoit de promouvoir le secteur médiatique dans toute sa diversité, en s’imprégnant des valeurs nationales et en contribuant au processus de développement.
Le secteur de la justice, confié à Lotfi Boudjemaa, incarne aussi la volonté de transformation du service public. Le nouveau ministre a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir le secteur dans toute sa composante, en veillant au respect de la loi et des règles éthiques de la profession. Sa feuille de route s’articule autour de plusieurs axes prioritaires : numérisation des services, éradication de la bureaucratie et amélioration de l’accueil des citoyens. Boudjemaa a rappelé que le président de la République attache une « extrême importance à la réforme et au développement du secteur de la justice », avec un objectif clair de modernisation et de rapprochement de l’institution judiciaire des préoccupations des citoyens. La mise en place de mécanismes de numérisation, la simplification des procédures et l’amélioration de la formation des personnels constituent des leviers essentiels de cette transformation.
Mohamed Seghir Saâdaoui, ministre de l’Éducation nationale, a réaffirmé la volonté de travailler avec la famille éducative pour surmonter les difficultés et améliorer les résultats. Parallèlement, Yacine El-Mahdi Oualid, ministre de la Formation professionnelle, a souligné l’orientation vers la construction d’une économie forte et l’autonomisation des jeunes.
Ce remaniement ministériel traduit la volonté présidentielle de poursuivre les réformes engagées tout en insufflant une nouvelle dynamique. Chaque ministre a clairement exprimé son engagement à servir les intérêts supérieurs du pays, à améliorer les conditions de vie des citoyens et à positionner l’Algérie comme une puissance émergente, capable de relever les défis contemporains. L’année qui s’ouvre sera déterminante pour la mise en œuvre concrète de ces ambitions. Le président Tebboune a tracé les contours d’une vision, à chaque ministre désormais de la matérialiser sur le terrain.
Hocine Fadheli