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Avant-projet de statut particulier des fonctionnaires de l’éducation nationale : Les syndicats mitigés

L’avant-projet de statut particulier des personnels de l’éducation nationale suscite des réactions mitigées au sein des 28 syndicats qui représentent les fonctionnaires du secteur.

Les syndicats continuent de réagir à la mouture du statut particulier des fonctionnaires des corps spécifiques de l’éducation nationale qui leur a été présenté, par le ministère de l’Education nationale, le 26 novembre dernier.Si dans un premier temps, quelques représentants des organisations syndicales ayant assisté à cette séance de présentation ont exprimé quelques satisfactions, en objectant des réserves, aujourd’hui, après avoir consulté leurs bases, et examiné le contenu du document, le ton est beaucoup plusau rejet de cette première mouture, du moins chez certains syndicats, notamment ceux appartenant au corps enseignant. A cet effet, l’Organisation algérienne des professeurs de l’Education (OAPE) a même décidé d’entreprendre des actions locales de protestation, comme c’était le cas, hier, au niveau de quelques écoles dans certaines villes du pays notamment à Alger (Bordj El Kiffan et Douera par exemple). Le syndicat a opté pour des actions « en dehors des heures de travail ». Dans une déclaration rendue publique la veille, l’OAPE a indiqué, à l’issue d’une réunion de son bureau national avec les responsables wilayales du syndicat, qu’elle rejetait cette mouture étant en deçà des attentes des enseignants. Le syndicat a donc lancé un appel au ministre pour « redresser la situation » en répondant « favorablement aux revendications des enseignants ». Son président, Boudjemaa Chihoub, nous a expliqué que le statut particulier des fonctionnaires de l’éducation est censé « améliorer les conditions socio-professionnelles » du corps enseignant, comme l’a demandé le président de la République, le 2 mai 2021, a-t-il précisé. Ce qui n’est pas le cas, selon lui, avec cette mouture. De son côté, le Syndicat national des superviseurs et d’adjoints de l’éducation (SNSAE) a adressé un courrier au ministère de l’Education nationale, au lendemain de la présentation de la mouture, contenant les réserves du syndicat par rapport à certaines dispositions, comme nous l’a indiqué son responsable de la communication, Khirdja Abdelfatah. Dans ce sens, celui-ci a noté qu’il y a des points positifs comme la création de quelques grades pour les superviseurs comme le « superviseur général de l’éducation » par exemple, mais a exprimé des réserves par rapport à la « limitation » des promotions des superviseurs à ce grade-là, ce qui, d’après lui, est en contradiction avec les dispositions de l’article 37 de l’ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la fonction publique. Le syndicat réclame, entre autres, d' »accorder la possibilité aux inspecteurs, issus du corps des superviseurs et adjoints de l’éducation, de pouvoir accéder au grade de proviseur étant des acteurs actifs dans le service pédagogique ». Il faut noter, par ailleurs, que certains syndicats ont dès le départ refusé de prendre part aux discussions à propos de ce statut particulier. Le président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, nous a rappelé, hier, que l’organisation syndicale qu’il dirige n’y a pas participé parce que « le ministère a refusé » de leur remettre l’avant-projet « comme cela s’est fait pour le secteur de la santé », a-t-il précisé. De plus, « le ministre a promis de promulguer la décision de création de la commission (commission mixte chargée de l’élaboration du nouveau statut particulier des travailleurs de l’Education NDLR) dès lors qu’on termine la confection du règlement intérieur et cela depuis le 31 mars dernier, et à ce jour il ne l’a pas fait », a-t-il ajouté. « Ce dossier a été rouvert suite aux instructions du Président pour améliorer le mode de vie de l’enseignant.Malheureusement, le ministère a fait fi de ces instructions en favorisant le corps administratif au détriment du corps pédagogique », nous a encore déclaré le président du Satef, pour qui « ce dossier a été ouvert pour corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres entre les différents corps du secteur mais le ministère refait la même erreur que par rapport aux précédentes copies ». Dans tous les cas de figure, la mouture présentée le 26 novembre dernier aux syndicats n’est pas finale. Certains, parmi les représentants des travailleurs espèrent toujours que la copie sera revue pour prendre en charge leurs réserves et revendications.

Elyas Nour

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