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Application des mandats d’arrêt de la CPI contre Netanyahu et Gallant: Washington menace même ses alliés !

Obnubilés par leur volonté de protéger l’entité sioniste ainsi que ses dirigeants et de préserver leur impunité à tout prix, les Américains n’hésitent plus à menacer même leurs alliés de sanctions si ces derniers appliquaient les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant.

Les menaces proférées par le sénateur américain Lindsey Graham contre les alliés des États-Unis illustrent, une fois de plus, le profond mépris de Washington pour le droit international et ses institutions. Face aux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Netanyahu et Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, la réaction américaine ne laisse place à aucune ambiguïté. « À tout allié, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, si vous cherchez à aider la CPI, nous vous sanctionnerons », a déclaré sans détour le sénateur républicain sur Fox News, ajoutant que les nations devront « choisir entre la CPI et les États-Unis ». Cette rhétorique brutale n’est pas une simple posture diplomatique, mais l’expression d’une vision hégémonique où le droit international est perçu comme un obstacle à écarter dès lors qu’il contrarie les intérêts américains ou ceux de leurs alliés, notamment l’entité sioniste. Cette attitude de mépris flagrant contraste fortement avec les obligations légales qui incombent aux États signataires du Statut de Rome. L’Union européenne, par la voix de Josep Borrell, a dû rappeler une évidence juridique : les décisions de la CPI sont contraignantes pour tous les États parties au Statut. La Suisse, fidèle à sa tradition de respect du droit international, a d’ailleurs clairement affirmé par le biais de son Office fédéral de justice qu’elle honorerait ses obligations en cas de présence de Netanyahu sur son territoire. Il faut dire que les États-Unis ne sont pas à leur coup d’essai et ont usé de pressions et menaces similaires à l’encontre du Procureur et des magistrats de la CPI.  Le timing de ces menaces américaines est particulièrement révélateur, intervenant alors même que les crimes de guerre et crimes contre l’humanité se poursuivent à Ghaza, avec un bilan qui ne cesse de s’alourdir : plus de 44 000 morts, majoritairement des femmes et des enfants, plus de 104 000 blessés depuis octobre 2023. Au Liban, l’extension du conflit a déjà causé plus de 3 600 morts, 15 300 blessés et le déplacement d’un million de personnes. En choisissant d’instrumentaliser leur puissance économique pour entraver le fonctionnement de la justice internationale, les États-Unis démontrent leur conception purement utilitariste du droit international. Celui-ci n’est acceptable à leurs yeux que lorsqu’il sert leurs intérêts ou peut être utilisé contre leurs adversaires, comme ce fût le cas lors de l’émission des mandats d’arrêt contre Vladimir Poutine que Washington a vivement salué. Cette approche à géométrie variable révèle une constante de la politique étrangère américaine : le droit international n’est qu’un outil de domination, à brandir ou à ignorer selon les circonstances. Cette posture met les alliés traditionnels des États-Unis face à un choix révélateur : se soumettre aux diktats américains ou honorer leurs engagements internationaux. En tentant d’imposer cette alternative par la menace, Washington révèle sa vision d’un ordre mondial où la force prime systématiquement sur le droit, où les institutions internationales ne sont tolérées que tant qu’elles restent dociles aux intérêts américains.

Lyes Saïdi

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