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Bendjama : « Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité »

Comme attendu, les Etats-Unis ont opposé leur veto au projet de résolution que l’Algérie a introduit au Conseil de sécurité de l’ONU pour imposer un cessez-le-feu à Ghaza. Bien que ce nouveau veto de Washington, qui confirme son soutien inconditionnel à l’occupation israélienne, illustre l’échec du Conseil de sécurité à faire cessez le massacre et à protéger la vie des Palestiniens, l’Algérie a décidé d poursuivre ses efforts pour faire taire les armes. L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU, Amar Bendjama a souligné : « Nous n’arrêterons pas, nous frapperons de nouveau aux portes du Conseil de sécurité pour faire cessez le bain de sang ».

Comme attendu, les Etats-Unis ont opposé leur veto au projet de résolution que l’Algérie a introduit au Conseil de sécurité de l’ONU pour imposer un cessez-le-feu à Ghaza, exigeant un cessez-le-feu « immédiat » à Ghaza. Il s’agit de leur troisième véto contre résolution exigeant un cessez-le-feu depuis le début de l’agression sioniste en cours contre l’enclave palestinienne. Déposé il y a quelques jours par l’Algérie, membre non-permanent du Conseil de sécurité, le projet de texte, qui exige « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties », a recueilli 13 voix pour, une contre et une abstention. Pour qu’une résolution soit adoptée elle doit réunir au moins 9 votes. La résolution algérienne a, en ce sens, fait quasi-consensus, a été bloquée par le seul veto américain, lequel illustre l’échec du Conseil de sécurité à faire taire les armes à Ghaza et à protéger la population palestinienne de l’entreprise génocidaire israélienne, malgré les appels de l’ensemble de la communauté internationale et des populations du monde entier à arrêter l’agression. Un veto qui n’entame en rien la résolution de l’Algérie à poursuivre les efforts pour pousser le Conseil de sécurité à agir. L’ambassadeur d’Algérie à l’ONU a d’ailleurs souligné l’importance de ne pas abandonner les Palestiniens, de poursuivre les efforts et de ne pas se taire.  Amar Bendjama déclaré que « le Conseil de sécurité a une fois de plus échoué à répondre aux appels et aux aspirations du peuple du monde ». « Ce échec n’absout pas le Conseil de son mandat et la communauté internationale de ses obligations », a-t-il dit. Il a souligné qu’ »il est grand temps que l’agression prenne fin » et que l’aide humanitaire parvienne à tous ceux qui en ont besoin à Ghaza ». « Tous ceux qui entravent de tels appels devraient revoir leurs politiques et leurs calculs car les mauvaises décisions prises aujourd’hui auront un coût sur notre région et notre monde demain. Ce coût sera la violence et l’instabilité », a souligné Bendjama. L’ambassadeur à l’ONU a également déclaré que « l’Algérie reviendra frapper aux portes du Conseil de sécurité une fois de plus pour mettre fin au bain de sang ». « Nous ne cesserons pas tant que ce Conseil n’aura pas assumé pleinement sa responsabilité et imposé un cessez-le-feu immédiat. Nous ne nous lasserons jamais, et nous ne nous arrêterons jamais », a-t-il ajouté.

C’est le moment de vérité

Lors de la présentation du texte, Amara Bendjama, a déclaré que le Conseil « ne peut se permettre d’être passif » face à ce qui se déroule à Ghaza. Il a également répondu à l’argument américain pour faire capoter la résolution et qui prétend préserver les négociations sur une trêve à Ghaza avec un accord sur les prisonniers. Des négociations qui ne semble d’ailleurs mener nul part face à l’entêtement israélien à poursuivre le massacre. Dans ce sens l’ambassadeur de l’Algérie à l’ONU a indiqué : « nous avons entendu des appels à donner du temps à une voie parallèle, avec des inquiétudes soulevées selon lesquelles toute action du Conseil compromettrait ces efforts, cependant, près d’un mois après les ordres de la CIJ, aucun signe d’espoir n’est encore apparu pour améliorer la situation à Gaza ». « Le silence n’est pas une option viable. Le moment est venu pour l’action et c’est le temps de la vérité », a-t-il dit.

Notons que le texte présenté par l’Algérie a reçu le soutien de plusieurs membres du Conseil de sécurité y compris des membres permanent ainsi que l’assentiment total du groupe Afrique au Conseil de sécurité et le groupe Arabe à l’ONU. A l’issue du vote la Russie a dénoncé un nouveau « jour noir dans l’histoire du Conseil de sécurité ». Auparavant, la délégation russe a dénoncé « un permis de tuer » accordé à l’entité sioniste à Ghaza. La Chine a souligné que le veto des États-Unis envoie le mauvais message, poussant Ghaza encore plus loin dans la crise alors que les Palestiniens luttent au bord de la mort. « Il est totalement intenable pour les États-Unis d’arguer que le projet compromet les pourparlers en cours. Pendant ce temps, la violence déstabilise toute la région, et le Conseil doit agir rapidement pour arrêter le carnage », a déclaré l’ambassadeur de Chine. Enfin la France a regretté que la résolution ne puisse être adoptée, compte tenu de la situation catastrophique sur le terrain. « Il y a une urgence extrême à conclure, sans plus tarder, un accord sur un cessez-le-feu garantissant enfin la protection de tous les civils et l’entrée massive d’aide d’urgence », a déclaré, l’ambassadeur de France à l’ONU.

Lyes Saïdi

Les agences de l’ONU mettent en garde contre une « explosion » du nombre d’enfants martyrs à Ghaza

Plusieurs agences des Nations unies ont averti que la pénurie alimentaire alarmante, la malnutrition généralisée et la propagation rapide des maladies sont des facteurs susceptibles de conduire à une « explosion » du nombre d’enfants martyrs dans la bande de Ghaza, en proie à des agressions sionistes dévastatrices depuis plus de quatre mois, a rapporté mardi l’agence de presse Wafa.Les agences des Nations unies ont déclaré lundi que la nourriture et l’eau potable étaient devenues « très rares » dans l’enclave palestinienne assiégée et que presque tous les jeunes enfants souffraient de maladies infectieuses. Ted Chaiban, directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré que Ghaza est sur le point de connaître « une explosion des décès d’enfants évitables, qui pourrait doubler le niveau déjà insupportable de mortalité infantile ». Au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Ghaza sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses, selon un rapport publié par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme alimentaire mondial (PAM). 70% avaient eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines, soit une multiplication par 23 par rapport à 2022.De son côté, Mike Ryan, chargé des situations d’urgence à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré : »La faim et la maladie forment une combinaison mortelle », avant d’ajouter: « Les enfants affamés, faibles et ceux qui souffrent de traumatismes psychologiques graves sont plus vulnérables aux maladies. Les enfants malades, en particulier ceux qui souffrent de diarrhée, ne peuvent pas bien absorber les nutriments ».

Selon une évaluation des Nations unies, plus de 15 % des enfants de moins de deux ans, soit un sur six, souffrent de « malnutrition aiguë » dans le nord de Ghaza, et sont presque totalement privés d’aide humanitaire.

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