Inflation et urgence de la réforme de l’éco-système
Par Dr Abderrahmane Mebtoul
Professeur des universités, expert international expert comptable de l’institut supérieur de gestion de Lille France, directeur général des études économiques et haut magistrat- premier conseiller à la Cour des comptes 1980/1983
L’appréciation du dinar algérien et l’atténuation de la distorsion croissante entre le cours sur le marché parallèle et le cours sur le marché officiel implique un accroissement de la production et de la productivité, la monnaie étant le cœur qui permet d’analyser la situation et les perspectives de l’économie algérienne en quatre parties interdépendantes : 1.-l’évolution historique du taux de change sur le marché officiel entre 1970 et décembre 2024 -2.- les six raisons de la faiblesse de la cotation officielle du dinar et de l’écart avec le marché parallèle -3.-les six principales raisons du processus inflationniste -4.-les axes directeurs pour l’amélioration de la cotation du dinar de profondes réformes structurelles.
L’évolution historique du taux de change sur le marché officiel entre 1970 et décembre 2024
Nous devons préciser qu’entre 1970 à 1993/1994 , date de l’accord avec le FMI suite à la cessation de paiement, la cotation du dinar a été une cotation administrative ne reflétant pas la valeur réelle du dinar et donc une analyse de l’évolution de la valeur du dinar algérien relativement fiable devrait partir à compter de 1993/1994. Jusqu’en 1970, le dinar était équivalent à plus ou moins 1 franc français , ce qui donnait pour 1 dollar américain un cours de 4,94 DZD. En 1973, il passe à 4,19 DZD pour 1 dollar. Depuis 1974, avec les accords de Bretton Woods la valeur du dinar a été fixée suivant l’évolution d’un panier regroupant les 14 principales monnaies mondiales. À la suite du contre choc pétrolier du fait de la détérioration du solde de la balance des paiements, entre 1986 et 1990, nous avons assisté à une dépréciation du cours par rapport au dollar américain, qui passe de 4,82 DZD à 12,191 DZD, soit pour le dollar une hausse locale de 153 %, avec une seconde dévaluation en 1991 de l’ordre de 22 % et le 10 avril 1994, une nouvelle dévaluation de 40,17 %, agréée par le FMI , dans le but de stabiliser les comptes extérieurs et d’enrayer la chute du dinar. Par la suite, la dérive à la baisse du dinar algérien s’est poursuivie et de 1986 à 2002, le cours du dinar a été déprécié de 1 558 %. Le taux de change officiel du dinar algérien a évolué comme suit : en 1970, 1 dollar équivalait à 4,94 dinars, en 1980, à 5,03 dinars 1 dollar ; en 1990 7,86 dinar un dollar ; en 1995 44,61 dinars ; en 2001, le taux était de 77,26 dinars pour 1 dollar et de 69,20 dinars pour 1 euro ; en 2005, le taux s’élevait à 73,36 dinars pour 1 dollar et à 91,32 dinars pour 1 euro ; en 2010, on observait un taux de 74,31 dinars pour 1 dollar et de 103,49 dinars pour 1 euro ; en 2015, 100,46 dinars pour 1 dollar et 111,44 dinars pour 1 euro ; en 2022, le taux officiel était de 140,24 dinars pour 1 dollar et de 139,30 dinars pour 1 euro ; le 15 septembre 2024 1 euro se cote à 147,2087 dinars et 1 dollar à 132,4177 dinars et du 15 décembre au 21 décembre 2024 le dollar est coté à l’achat 132,91 dinars un dollar, à la vente 139,60 dinars et l’euro 139,86 à l’achat et 146,92 à la vente.
Sur le marché parallèle de devises , durant l’année 2011, il avait atteint une moyenne de 135 dinars 1 euro, le 8 octobre 2022, la cotation est de 209 dinars 1 euro . Le 22 septembre 2022, l’euro s’échangeait à 227 dinars à l’achat et 229 dinars à la vente, le dollar américain à 210 dinars à l’achat et 212 dinars soit un écart entre l’officiel et le parallèle de près de 57%. Le 12 mars 2024, la monnaie continue sa dépréciation et un euro s’échange à 241,5 dinars vente au niveau du Square Port Saïd à Alger et un dollar à 223 dinars. Entre les 18/20 septembre 2024, l’euro s’échange à 146.79 dinars algériens à l’achat et à 146.82 dinars à la vente et le 24 septembre 2024 un nouveau record historique, pour 100 euros à l’achat , la cotation est de 24.900 dinars. Le 18 décembre, sur le marché parallèle, l’euro s’échange à 257 dinars à l’achat et 258 dinars à la vente et le dollar américain se stabilise autour de 242 dinars à l’achat et 245 dinars à la vente, une baisse très faible d’environ 0,99% et non pas un effondrement comme l’annonce avec euphorie une certaine presse, et ce après avoir franchi la barre de 260 dinars. Ainsi , l’écart avec le marché officiel de 30% vers les années 2000 à 40% 2010, à 60% en 2020 et à plus de 80% en décembre 2024. La croissance de la sphère informelle est corroborée par plusieurs rapports de février 2024 de la Banque d’Algérie relatifs aux tendances monétaires et financières. Durant des 9 premiers mois de l’année 2023, où les montants d’argent qui circulent en dehors du circuit bancaire ont atteint 8026,19 milliards de dinars, soit au cours de 134 dinars un dollar, cours officiel de la banque d’Algérie, 59,89 milliards de dollars contre 55,17 milliards de dollars enregistrés à fin décembre 2022. Pour le rapport de novembre 2024, le montant de la sphère informelle représente environ 8 273 milliards de dinars sur un total de 24330 milliards de dinars en circulation, soit au même cours pour une comparaison correcte de 134 dinars un dollar , un montant de 61,73 milliards de dollars sur un total de 181,56 milliards de dollars soit 33,99%. Cependant ce montant devrait être éclaté devant distinguer le montant détenu par certains ménages à titre de précaution, du montant détenu par les grosses fortunes à des fins de spéculation. Selon le rapport de la Banque d’Algérie, moins de 20 % des transactions financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu’il reste un long chemin à parcourir pour la digitalisation des paiements. Le rapport montre que cette extension de la sphère informelle a d’une part un impact négatif sur les recettes fiscales, avec une perte d’ environ un tiers de la TVA potentielle et une part importante de l’impôt sur le revenu et d’autre part contribue à la dépréciation continue du dinar sur le marché parallèle.
Les six raisons de la faiblesse de la cotation officielle du dinar et de l’écart avec le marché parallèle
Le montant des devises mis sur le marché provient des retraites versées depuis l’étranger mais en nette diminution du fait des décès, de touristes mais une modeste somme préférant convertir le plus grand montant leur sur le marché parallèle, mais le montant le plus important provient des surfacturations à travers les importations de biens et services (1200 milliards de dollars entre 2020/2023 et pour 10% donnerait 120 milliards de dollars et pour 15% de surfacturation donnerait 180 milliards de dollars soit une moyenne annuelle variant entre 5,20 et 7,80 milliards de dollars cette sphère, trouvant en face des acheteurs du fait du montant important en dinars au niveau de la sphère informelle. Il suffit de visiter les grandes places financières informelles du pays, de l’Est à l’Ouest , du centre au Sud pour constater que l’on peut lever des millions d’euros assistant à des transferts comme un vase communicant. Quant aux raisons des écarts, elles sont liées à plusieurs facteurs :
-premièrement, le niveau de la croissance économique et donc le niveau de production et de productivité
-deuxièmement, la demande de devises sur le marché parallèle est stimulée par les besoins des citoyens, que ce soit pour les voyages, les soins médicaux à l’étranger, ou le pèlerinage, en raison de l’allocation de devises très faible accordée par l’État (environ 100 euros).. Cela est accentué par les pénuries amplifiant le commerce dit du « cabas » que l’on ne combat pas par des mesures administratives.
-troisièmement les agences de voyages qui, à défaut de bénéficier du droit au change, recourent, aux devises du marché noir étant importateurs de services. Majoritairement, elles exportent des devises au lieu d’en importer comme le voudrait la logique touristique
– quatrièmement, certaines grosses fortunes utilisent le marché parallèle pour le transfert de devises, puisque chaque Algérien et étranger a droit par voyage à 1000 euros non déclarés, certains utilisant leurs employés pour augmenter le montant
-cinquièmement, pour se prémunir contre l’inflation, et donc la détérioration du dinar algérien accentue la déthésaurisation des ménages qui mettent face à la détérioration de leur pouvoir d’achat, des montants importants sur le marché, alimentant l’inflation, plaçant leur capital-argent dans l’immobilier, achètent des biens durables à forte demande comme les pièces détachées, facilement stockables ,l’achat d’or ou de devises fortes
– sixièmement, l’anticipation d’une dévaluation rampante du dinar, a un effet négatif sur toutes les sphères économiques et sociales, dont le taux d’intérêt des banques qui devraient le relever de plusieurs points, s’ils veulent éviter comme par le passé, l’assainissement via la rente des hydrocarbures, s’ajustant aux taux d’inflation réel et toute baisse du taux d’intérêt inférieur au taux d’inflation afin de relancer l’investissement à valeur ajoutée devra être supporté par le trésor public
La compréhension de la distorsion entre le cours sur le marché officiel et sur le marché parallèle implique d’analyser le fondement de la sphère réelle et les maladies externes du corps du social reflétant des dysfonctionnements au sein de l’économie et ce pour tout pays qui est le chômage et surtout l’inflation facteur déterminant de la cotation d’une monnaie . La monnaie quelque soit la forme, reposant essentiellement sur la confiance, est le produit d’un rapport social reposant sur la confiance, ne crée pas richesses mais facilite les échanges, les tribus d’Australie selon les enquêtes du grand anthropologue Malinovski utilisaient les barres de sel, ayant évolué où près une très longue période où l’or et l’argent (ainsi que divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd’hui principalement dématérialisée : les espèces, ou monnaie ne constituent plus qu’une petite partie de la masse monétaire, les agents économiques détenant de la monnaie sous plusieurs formes fiduciaire, scripturale et électronique. Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie, la carte de paiement ayant déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraînant la suppression de l’organisme de contrôle lors de l’échange, le nombre de transactions dématérialisé ayant atteint 1300 milliards de dollars dans le monde en 2023 et il est prévu entre 2007/2030 que les nouvelles méthodes de paiement numériques à travers l’intelligence artificielle représenteront 30% du volume total tandis que les paiements numériques traditionnels chutent à 70% du volume total des transactions . En rappelant qu’au niveau de la sphère économique, l’informel en Algérie contrôle plus de 65% des segments des produits de première nécessité : marché des fruits et légumes, du poisson, de la viande rouge et blanche et à travers les importations le textile et le cuir. Les dernières mesures de novembre 2024 de la Banque d’Algérie de limiter à un transfert légal de 7200 euros par an n’a donc pas eu l’effet escompté pour personne du fait du déséquilibre entre l’offre et la demande. La finance islamique, a eu un impact mitigé pour l’instant en Algérie pour absorber et bancariser ces fonds, le volume des dépôts au niveau des banques étant passé de 546,69 milliards DA en 2022 pour atteindre 623,83 milliards DA à fin juin 2023, soit 4,65 milliards de dollars. Quant aux bureaux de change, autorisés depuis les lois privilégiées en 1995 et réactualisées en 2023, pour canaliser l’épargne informelle, ils ne sont pas encore opérationnels. Le montant en croissance de la sphère informelle alimente l’économie informelle où selon ce rapport, moins de 20 % des transactions financières dans le pays sont effectuées via des moyens électroniques, montrant qu’il reste un long chemin à parcourir pour la digitalisation des paiements.
Les six principales raisons du processus inflationniste
L’inflation, et cela concerne tous les pays, joue comme facteur de concentration des revenus au profit des revenus variables et pénalise les revenus fixes . Elle est source d’incertitude tant pour les ménages que pour les investisseurs qui se réfugient dans des valeurs spéculatives.
Nous avons assisté entre 2021 et 2024 à une augmentation des pénuries qui ont amplifié le taux d’inflation, du fait du manque de planification stratégique afin de préserver le montant des réserves de change qui ne sont qu’un signe monétaire qu’il s’agit de transformer en richesses réelle. Avec une hausse entre 100 et 200% des prix de pièces détachées, voitures et camions et autres produits durables à forte demande facilement stockable, celui qui avait stocké ces produits en Algérie d’une valeur de 300 millions de dollars se retrouve avec une valeur augmentant du double au triple entre 600 et 900 millions de dollars. Pour le FMI après correction des données algériennes tenant compte des prix réels sur le marché de 1970 à fin 2023, la moyenne a été de 8,8% par an et durant cette période le taux d’inflation aurait été de 6969,61% où un bien de consommation qui coûtait 100 dinars en 1970, coûte 7069,01 dinars à fin décembre 2022. Selon Statisca International corrigeant légèrement les données de l’ONS entre 2014 et fin 2023, l’inflation en Algérie a évolué ainsi : de 2014 à 2023 : 2014-2,92%, 2015 4,78%-2016 6,40%- 2017-5,59% – 2018 -4,27%- 2019- 5,60%- 2020- 6,70%- 2021-8,70% – 2022- 10,20% – 2023- 9,2%, avec une relative stabilisation entre 5/6% pour le premier trimestre 2024, puis à nouveau une accélération depuis de mai décembre 2024. Ce ne sont que des approximations, car l’ONS, organe officiel algérien de la statistique, doit revoir le calcul de l’indice car le besoin est historiquement daté : exemple avoir un ordinateur et se brancher sur internet est un nouveau besoin ignoré dans le calcul de l‘indice fixé vers les années 1960/1970). Or si selon le FMI reprenant les données du gouvernement, le PIB par tête d’habitant se situe à 5260 dollars en 2023, ce montant global voile les importantes disparités par couches sociales devant être éclatées. Le SNMG en Algérie est actuellement 20.000 dinars soit 140 dollars par mois et corrigé par le cours sur le marché parallèle à moins de 95 dollars /mois. Mais pour avoir le pouvoir d’achat réel, ce montant doit être corrigé en augmentation par le montant des transferts sociaux, dont des subventions généralisées et mal ciblées donc injustes qui pour l’année 2023 ont été de plus de 37 milliards de dollars pour un PIB estimé par la loi de finances 2023 à 248 milliards de dollars soit près 15% du budget de l’État. Sans les subventions le taux d’inflation dépasserait largement les 20%.
Dans ce contexte, je propose d’analyser les sept facteurs du processus inflationniste où dans une véritable économie de marché le taux directeur des banques doit être supérieur à deux à trois points au taux d’inflation sinon pour éviter leurs faillites l’assainissement par le trésor public. Premièrement, outre le niveau relativement faible de l’investissement direct étranger dans des projets structurants, 1,2 milliards de dollars en 2023 selon la CNUCED dont plus de 70% relevant des hydrocarbures, la faiblesse de la production interne et notamment des exportations hors hydrocarbures étant passé de 7 milliards de dollars en 2022 à 5 milliards selon la banque d’Algérie et sur ces 5 milliards de dollars près de 67% étant des dérivées d’hydrocarbures. Et pour mieux cerner l’impact des différents segments hors hydrocarbures, il faudrait dresser la balance devises nette au profit du trésor algérien en déduisant les matières premières payées en devises, les différentes subventions taux d’intérêts bonifiés, le bas coût du transport le prix de l‘énergie notamment du gaz à environ 20% du prix international pour certains segments sidérurgiques et le clinker qui est un constituant du ciment obtenu par calcination d’un mélange d’acide silicique d’alumine , d’oxyde de fer et de chaux, l’Algérie exportant le produit fini le ciment. La contribution réelle du secteur privé national malgré les différents soutiens l selon nos informations représente à peine 150 millions de dollars soit 3% des exportations totales évaluées en 2023 à 55 milliards de dollars en 2023 et ce pour différentes raisons dont les entraves bureaucratiques qui entravent son émergence. Car , l’économie algérienne est caractérisée par une désindustrialisation, alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l’économie nationale. La part de l’industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures (source officielle APS) est sur une courbe décroissante entre 1965/2023, 1965/1977 près de 13% du PIB, 11% entre 1985/1999 et 6,6% en 2000/2005 et, selon le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS – 12 mai 2024) ; deuxièmement, le dérapage accéléré du dinar officiel qui est passé en 2010 à 74,31 dinars un dollar , en 2020 à 128,31 dinars 1 dollar et courant décembre 2024 entre 134 et 137 dinars un dollar. Or le produit arrivé au port algérien est reconverti en dinar dévalué auquel il faut ajouter les taxes douanières, puis la marge du grossiste et du détaillant pour arriver au consommateur. Ce processus est amplifié par le poids de la sphère informelle qui contrôle 34% de la masse monétaire en circulation selon le rapport de la banque d’Algérie de nombre 2024 e de larges segments de la sphère réelle. Du fait des pénuries selon la loi de l’offre et de la demande, bon nombre de produits s’ alignent sur le cours du dinar du marché parallèle dont la différence avec le cours officiel est passé en 10/15 ans de 440/50% à plus de 80% le dernier trimestre 2024 accentuant le processus inflationniste ; troisièmement, la corruption via les surfacturations qui répercute sur la hausse des prix . Malgré des importations de biens et services, sans compter les dépenses en dinars, en devises importantes entre 2000/2023 plus de 1100 milliards de dollars , la croissance a été en moyenne annuelle 2000/2023 entre 2 et 3% alors qu’elle aurait dû dépasser 9/10% : mauvaise gestion ou corruption ou les deux à la fois. Pour la Banque mondiale , la croissance en Algérie est tirée essentiellement directement et indirectement par la dépense publique via la rente des hydrocarbures pour 2023 à 4,2 % et pour 2024 une prévision de 4%. Mais nous assistons à une baisse des recettes des hydrocarbures qui tiennent la cotation du dinar via les réserves de change donc influençant le processus inflationniste à près de 70% ; quatrièmement , lié au facteur précédent , les surcoûts des projets influent sur le niveau de productivité et donc indirectement sur la cotation du dinar, sans compter les surfacturations des projets en dinars algériens, qui expliquent les surcoûts des projets avec des malfaçons surtout dans le BTPH Selon le Premier ministère, l’assainissement des entreprises publiques ont coûté au Trésor public, environ 250 milliards de dollars, durant les trente dernières années à fin 2020, dont plus de 90% sont revenues à la case de départ et plus de 65 milliards de dollars de réévaluation, les dix dernières années à fin 2020, faute de maîtrise de la gestion des projets Ces assainissements sont continué entre 2023 ; cinquièmement, ,la population algérienne qui a évoluée ainsi :– 1960 11,27, – 1970 14,69, -1980 19,47, -1990 26,24, -2010 à 37,06 et au 01 janvier 2024, 46 044 729 habitants et 48 millions depuis janvier 2024 accentue la couverture des besoins à tous les niveaux, consommation, logements, emplois etc. voir étude pour la présidence de la république sous la direction du Pr Abderrahmane Mebtoul pour la révision salariale, Pression démographique, inflation et évolution salariale (4 volumes 560 pages .2008) ; sixièmement, l’inflation importée du fait de l’extériorisation de l’économie algérienne revoyant à la faiblesse de la production et de la productivité interne plus de 85% des besoins des entreprises , le taux d’intégration 2023/ 2024 ne dépassant pas les 15% ; septièmement, l’accroissement du déficit budgétaire qui, c’est une loi universelle appliquée à tous les pays, contribue à accélérer le processus inflationniste. Pour la loi de 2024, le budget de l’Etat prévoit des dépenses à 15.275,28 milliards DA en 2024 et des recettes de 9.105,3 milliards de DA, soit un déficit budgétaire d’environ 46 milliards de dollars. La loi de finances prévisionnelle 2025, élaborée sur la base d’un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 60 dollars et d’un prix de marché à 70 dollars (comme en 2024), prévoit une croissance économique de 4,5 % en 2025, ainsi qu’une augmentation des volumes d’exportation des hydrocarbures de 1,9 %. Les dépenses budgétaires prévues pour 2025 s’élèvent à 16 794,61 milliards de dinars, soit 125,34 milliards de dollars, une hausse de 9,9 % par rapport à 2024. Les recettes budgétaires sont quant à elles estimées à 8 523,06 milliards de DA (63,60 milliards de dollars), en augmentation de 3,5 % par rapport à 2024, principalement grâce à une hausse de 9 % des recettes fiscales. Par conséquent, le déficit budgétaire devrait s’accentuer, passant de 7 039,66 milliards DA (19,8 % du PIB) en 2024 à 8 271,55 milliards DA (21,8 % du PIB) en 2025, soit 61,72 milliards de dollars au taux de change de 134 dinars pour un dollar. Pour l‘Algérie, pour assurer son équilibre budgétaire un cours du baril de plus e 140 dollars pour la loi de finances 2023, plus de 150 pour celle de 2024/2025 contre 110 pour celles de 2021/2022 ,le prix fiscal et le prix du marché contenu dans les lois de finances 2023/2024 de 60/70 dollars étant simplement un artifice comptable. Cette dépréciation du dinar officiel permet d’augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d’hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu’en euros convertis en dinar dévalué), accentuant l’inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s’appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l’entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité
Les axes directeurs pour l’amélioration de la cotation du dinar par de profondes réformes structurelles
L’Algérie a peu de banques accompagnant les véritables investisseurs, le président de la République Abdelmadjid Tebboune ayant parlé de guichets administratifs, et encore moins de véritables bourse des valeurs, la bourse d’Alger, non reliée aux réseaux internationaux, créée en 1996 devant être dynamisée. Les banques publiques avec la BEA banque qui n’est florissante que grâce à Sonatrach accaparant plus de 85% des crédits octroyés, les banques privées malgré leur nombre étant marginales. L’analyse du système financier algérien ne peut être comprise sans aborder la rente des hydrocarbures qui a procuré 60 milliards de dollars de recettes en 2022, 50 en 2023 et avec nos prévisions de 44/46 milliards de dollars en 2024, 98% des recettes en devise sen incluant les dérivés d’hydrocarbures, inclus à 67% dans la rubrique hors hydrocarbures . Tout est irrigué par la rente des hydrocarbures donnant ainsi des taux de croissance, de chômage et d’inflation fictifs Aussi, plusieurs questions se posent concernant le système financier algérien, la majorité des entreprises, que ce soit pour leur investissement ou leur exploitation courante, étant entièrement dépendantes de la «monnaie hydrocarbures » ( études réalisée sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul pour l’Institut Français des Relations Internationale IFRI Paris décembre 2013 et actualisé pour le cas algérien dans la revue stratégie IMDEP Ministère de la défense nationale MDN Algérie octobre 2019). Car , la vraie richesse ne peut apparaître que dans le cadre de la transformation du stock de monnaie en stock de capital. Là est toute la problématique du développement. On peut considérer que les conduits d’irrigation, les banques commerciales et d’investissement, opèrent non plus à partir d’une épargne puisée du marché, éventuellement un reliquat du travail, mais par les avances récurrentes (tirage: réescompte) auprès de la Banque d’Algérie pour les entreprises publiques qui sont ensuite refinancées par le Trésor public en la forme d’assainissement, rachat des engagements financiers des EPE auprès de la Banque d’Algérie. La richesse nationale créée puise sa source dans la relation du triptyque: stock physique (stock ressources naturelles d’hydrocarbures)-stock monétaire (transformation: richesse monétaire) – répartition (modalités et mécanismes de répartition: investissement-consommation-fonds de régulation). La société des hydrocarbures ne créé pas de richesses ou du moins très peu, elle transforme un stock physique en stock monétaire (champ de l’entreprise) ou contribue à avoir des réserves de change produit de la rente et non du travail comme en Chine.
L’allocation touristiques de 750 euros par an pour une personne adulte relativement faible au vu de l’inflation au niveau mondial, aura un impact limité sur la valeur du dinar algérien sur le marché noir. Si l’on prend une fourchette entre 3 et 5 millions de personnes concernés, cela aura un impact annuel sur les réserves de change entre 2,25 et 3,75 milliards d’euros. Sa cotation future reflétant la véritable situation économique du pays, dépendra de l’offre et de la demande et fondamentalement du niveau de la production et de la productivité hors rente. La Banque d’Algérie envisage la numérisation des paiements et l’adoption du dinar numérique algérien, bien qu’il ne faille pas le confondre avec les crypto-monnaies, non régulées. Par ailleurs, les bureaux de change agréés depuis 1995 n’ont jamais été opérationnels, et leur mise en place dépendra d’une stabilisation juridique et monétaire, ainsi que de la maîtrise du processus inflationniste et il est essentiel de mettre en place des réformes structurelles pour améliorer la gouvernance économique, afin de restaurer la confiance entre l’État et les citoyens et éviter une nouvelle dépréciation du dinar.
En conclusion, l’amélioration de la cotation du dinar, la lutte contre l’inflation et le chômage, les maladies apparentes du corps social, suppose un accroissement de la production et de la productivité interne, la véritable richesse d’une Nation reposant sur des entreprises compétitives dont le support est la valeur travail et non sur une rente éphémère, comme nous l’ont appris les classiques de l’économie. Pour l’Algérie il faut un taux de croissance, selon les institutions internationales de 8/9% sur plusieurs années pour absorber un flux de demande d’emplois par an entre 350.000/400.000 qui s’ajoute au taux de chômage actuel. Le cadre macro-financier stabilisé est actuellement fonction essentiellement des recettes des hydrocarbures qui sont passées de 60 milliards de dollars, en 2022, à 50 en 2023 et devrait se situer entre 43/45 milliards de dollars en 2024. Les réserves de change ont clôturé -hors or-173 tonnes-, à près de 70 milliards de dollars fin 2023, la dette extérieure relativement faible , 1,6% du PIB mais avec une accélération selon le FMI de la dette publique brute intérieure qui a été de 55,1% en 2023, avec des prévisions de 58,8% en 2024 et 63,9% en 2025 . La lutte contre l’inflation suppose une croissance forte en libérant les initiatives des managers publics et privés et devant mettre fin au blocage de l’écosystème dont la gestion administrative qui enfante un pouvoir bureaucratique central et local sclérosant, la vocation de tout Etat étant d’être régulateur et non gestionnaire. Pour terminer je voudrai aattirer l’attention des pouvoirs publics algériens sur l’urgence d’informations statistiques crédibles assistant à intervalles réguliers à des déclarations contradictoires de certains responsables renvoyant à l’urgence de la refonte de l’ONS l’organe officiel de la statistique qui devrait être relativement indépendant et non du ministre des finances, étant juge et partie ou par exemple le calcul de la sphère informelle et du PIB et l’indice des prix à la consommation qui devrait être réactualisé périodiquement, le besoin étant historiquement daté . Je recommande à nos médias d’éviter de s’adonner aux louanges contre-productifs pour le pouvoir lui-même car n’ayant aucun impact ni au niveau national donc le facteur de mobilisation de la population, et encore moins ni au niveau international, devant donc revoir profondément le système d’information d’une manière générale. C’est qu’à tort ou à raison, ne croyant plus sont les canaux officiels ,la majorité des Algériens se branchent sur les sites externes ou certains réseaux subversifs menacent la sécurité nationale car un des facteurs du pouvoir mondial, c’est le nouveau système d’information dont les impacts futurs positifs maitrisés et négatifs subis de l’intelligence artificielle. Par ailleurs mes tournées internationales m’on fait découvrir malheureusement le manque de réseaux crédibles car en ce XXI eme siècle ce sont les réseaux qui sont les supports des Etats tant sur le plan miliaire, diplomatique, qu’économique, et non les relations personnalisées entre responsables étatiques, à l’instar des pays comme les USA, la Chine, la Russie , l’Inde ou les pays membres de l’union européenne et de certains pays émergents afin de donner une image positive de l’Algérie, les anciens réseaux bureaucratiques n’ayant plus aucun impacts.
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