Économie

Al Solb El Hadjar : Le HFN°2 toujours à l’arrêt

Le fonctionnement du haut fourneau n°2 du complexe El Hadjar est une fois de plus tributaire de la disponibilité du Coke. Un combustible dont l’épuisement du stock a entraîné l’arrêt du poumon de l’usine El Hadjar. Pourtant, la direction générale du complexe Algerian Solb (ex-Sider El Hadjar) avait annoncé à la fin du mois de décembre dernier que la nouvelle cargaison de coke devait arriver au début du mois de janvier en cours. Or, selon une source interne au complexe, cette première cargaison de coke, tant attendue, n’est pas encore arrivée et le HFN°2 est encore en arrêt temporaire depuis bientôt un mois. En dépit des assurances de la direction générale de l’usine, la situation ne dénote d’aucune avancée, au vu du retard dans la livraison de ce combustible. La direction générale a aussi indiqué que deux autres cargaisons arriveront dans les jours qui suivent. Ce qui suppose qu’au total trois cargaisons sont attendues pour assurer la remise en service du HFN°2 et garantir le stock avec les deux autres. Or aucune des trois cargaisons n’est arrivée et le temps qui s’écoule est, en termes de production, un manque à gagner. Cet épuisement du Coke est dû, selon les explications de la direction générale du complexe El Hadjar , aux fluctuations dans l’approvisionnement dues à la dépendance vis-à-vis du marché international. À cela s’ajoute le manque de respect des délais fixés par les fournisseurs, occasionnant des retards récurrents dans l’arrivée de la matière brute. Situation à l’origine de la suspension temporaire du fonctionnement du HFN°2 en raison de l’épuisement des réserves de coke. Rappelons que le haut fourneau consomme, rien que pour son redémarrage, pas moins de 1.500 t/j de Coke. Malgré une réserve de brames –un produit semi-fini– constituée pour assurer l’approvisionnement jusqu’à l’arrivée de la première cargaison de coke, les conséquences de cette rupture pèseront lourd sur la production. Car, l’épuisement du combustible outre son impact sur le fonctionnement du HF N°2, l’arrêt des unités annexes, affecte notamment les aciéries à oxygène 1 et 2, ainsi que l’unité de rond à béton (LRB). Des équipements stratégiques pour une production adéquate. Elle aurait, également, assuré la continuité des activités des unités principales de laminage grâce à la disponibilité des produits semi-finis, précisant que le stock actuel des produits semi-finis, dont les bobines d’acier, les plaques, les barres et les alliages, permet de maintenir le fonctionnement des autres unités principales. À souligner que les réserves existant au niveau de l’unité de laminage sans soudure permettraient d’honorer ses engagements envers ses clients Naftal et Sonatrach jusqu’à fin février 2025, soulignant que “le stock de bobines actuellement disponible dans l’unité de laminage à froid permet de poursuivre son fonctionnement pendant cette période. Par ailleurs, Al Solb avait annoncé, dans son communiqué du mois de décembre, le lancement d’une consultation pour l’acquisition de 20.000 tonnes de produits semi-finis afin de répondre aux demandes de la clientèle. Tous ces détails ont été, rappelons-le, apportés par la direction générale du complexe, qui s’est montrée rassurante jusqu’à ce jour. Mais le temps passe et le plan de charge du complexe risque d’être impacté par ce retard. Car, même si la production est maintenue au niveau des autres unités de production, cet arrêt qui a dépassé les 10 jours risque de placer le complexe dans une mauvaise posture vis-à-vis de ces clients, dont entre autres, le géant pétrolier Sonatrach. Car, il faut noter que l’ex-Sider El Hadjar risque d’être confrontée à une situation délicate en cas de retard dans la livraison de ses commandes. Engagé dans un plan de charge et pas des moindres, l’ex Sider El Hadjar est contraint de déployer tous ses efforts, pour honorer ses engagements notamment avec le groupe gazier Sonatrach. Ce dernier est, rappelons-le, lié avec la TSS par un bon de commande pour la production de 1000 km de tubes pour 158 millions de dollars. Ce contrat représente un plan de charge pour l’unité de production de Tuberie sans soudure (TSS), pour une production en deux phases, de 292 km et de 766 km. Une commande à livrer à court terme entre 2024 jusqu’à 2026. Ce plan de charge s’ajoute à ceux de Naftal et de Sonelgaz lesquels s’inscrivent dans le cadre de la stratégie nationale de soutien à la production sidérurgique, et dans le cadre de l’intégration nationale en termes de matières premières et d’énergie. Al Solb El Hadjar est plus que jamais tenu d’honorer ses engagements envers ses clients et prouver qu’il est en mesure de se développer, afin de pouvoir s’intégrer à cette vision des pouvoirs publics, à l’effet de devenir viable économiquement tant sur le marché national que sur le marché international. Pour atteindre cet objectif qui est un enjeu économique majeur, Al Solb El Hadjar, se doit d’abord de résoudre le problème récurrent du combustible. 

SOFIA CHAHINE

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