Sonelgaz – Baker Hughes: La fabrication locale de turbines à gaz au cœur de discussions
Lors de la 25e session de l’assemblée annuelle de Baker Hughes à Florence, les délégations de Sonatrach et Sonelgaz ont mené une série de consultations stratégiques avec plusieurs compagnies énergétiques mondiales.
Le Pdg de Sonatrach, Rachid Hachichi, et son homologue de Sonelgaz, Mourad Adjal, ont tenu, mardi, avec plusieurs cadres dirigeants des deux groupes, des rencontres de haut niveau avec des responsables de grandes sociétés du secteur énergétique mondial.
La délégation de la Sonelgaz, conduite par son PDG Mourad Adjal, a particulièrement focalisé ses discussions sur l’intégration des turbines à gaz, développant une stratégie ambitieuse autour de deux axes principaux. Le premier axe vise à « intégrer la fabrication locale de turbines à gaz de petite taille » pour répondre aux besoins du marché local. Simultanément, Sonelgaz ambitionne d’explorer les possibilités d’expansion vers les marchés africain et régional. Cette stratégie s’appuie sur un partenariat technique avec Baker Hughes, partenaire historique de Sonatrach dans les filiales ALGESCO et APEC, spécialisées dans la fabrication d’équipements industriels. Les discussions ont approfondi les potentialités de développement, en mettant l’accent sur le transfert d’expertises dans la maintenance des équipements industriels et des turbines à gaz. L’objectif est de permettre à « ALGESCO » de conquérir de nouveaux marchés en Afrique et d’établir une coopération avec la Société algérienne des industries électriques et gazières (SAIEG). La production locale de pièces de rechange vise à augmenter substantiellement les taux d’intégration nationale. Dans le cadre de ces discussions, Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, a rencontré aussi Lorenzo Simonelli de Baker Hughes qui ont permis d’explorer les moyens de « consolider les relations de coopération bilatérale dans le domaine de la fabrication des équipements énergétiques » et d’identifier de nouvelles opportunités susceptibles de renforcer les partenariats futurs. Ils ont également examiné l’avancement du projet de renforcement du gisement de Hassi R’Mel – phase III – étape 2. Il a insisté sur « l’importance du respect des délais fixés pour ce projet stratégique, en veillant à garantir le niveau optimal de qualité et de professionnalisme ».
Interconnexion électrique avec l’Italie
Parallèlement, un projet d’interconnexion électrique entre l’Algérie et l’Italie émerge comme un axe majeur de la stratégie énergétique algérienne. Dans ce sens les délégations de la Sonatrach et de la Sonelgaz ont tenu une réunion avec le directeur exécutif des opérations du secteur des ressources naturelles de la compagnie italienne « Eni », Guido Brusco. Cette rencontre fait suite au mémorandum d’entente signé le 31 juillet 2024 et a été consacrée au suivi de l’état d’avancement des travaux concernant le dossier de partenariat entre les trois parties (Sonatrach, Sonelgaz et Eni). Suite au mémorandum d’entente signé le 31 juillet 2024, Sonatrach, Sonelgaz et ENI ont engagé des études de faisabilité pour un câble sous-marin reliant les deux pays. L’accord vise à « définir le cadre général et à établir les bases et principes » pour une interconnexion électrique entre les réseaux algérien et italien. L’objectif est de permettre « l’échange ou la fourniture d’électricité au marché italien et européen ». Les études prévues sont exhaustives, couvrant les aspects techniques, environnementaux, juridiques, économiques et financiers. Le projet poursuit un but ultime : « produire, transporter et commercialiser de l’électricité décarbonée à partir de sources renouvelables ». Un calendrier détaillé sera établi, couvrant toutes les phases depuis la conception jusqu’à la mise en service. Hachichi a aussi rencontré Guido Brusco, directeur exécutif des opérations du secteur des ressources naturelles d’ENI, ce qui a permis de suivre l’état d’avancement du partenariat. Les discussions ont porté sur les « perspectives de renforcement du partenariat entre Sonatrach et Eni, notamment en ce qui concerne les projets énergétiques communs en Algérie dans le domaine de l’exploration et de la production d’hydrocarbures et du développement des énergies renouvelables ». Hachichi a également eu des entretiens avec d’autres entreprises internationales spécialisées, notamment la compagnie italienne Saipem et la société japonaise JGC, élargissant le spectre des opportunités de coopération dans l’industrie gazière.
Cette série de rencontres à Florence illustre la stratégie algérienne de diversification et de renforcement de ses capacités énergétiques, combinant développement industriel local, partenariats internationaux et projets d’interconnexion innovants.
Samira Ghrib