Alors que le cessez-le-feu reste fragile à Ghaza : Un nouvel échange de prisonniers annoncé
Alors que la première phase du fragile cessez-le-feu à Ghaza approche de son terme, prévu pour le 1er mars, la situation dans les territoires palestiniens occupés continue de se détériorer dramatiquement sur tous les fronts. En Cisjordanie, les forces d’occupation sionistes ont procédé, dans la nuit de mardi à mercredi, à l’arrestation d’au moins 50 Palestiniens, parmi lesquels figurent des enfants et d’anciens prisonniers. Selon un communiqué conjoint publié par la Commission pour les affaires des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens, ces arrestations s’inscrivent dans une vaste campagne de répression touchant plusieurs gouvernorats, notamment El Khalil, Tulkarem, Qalqilya, Naplouse, Ramallah, Beit Lehm, Ariha et Tobas. Les gouvernorats de Jénine et Tulkarem font l’objet depuis plusieurs semaines d’une agression particulièrement intense, accompagnée d’opérations de terrain ayant touché des dizaines de familles palestiniennes. Face à cette escalade de la répression en Cisjordanie, des voix s’élèvent sur la scène internationale. Le ministre d’État irlandais chargé du développement international et de la diaspora irlandaise, Neil Richmond, a exprimé mardi sa vive inquiétude lors de son allocution à la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. « Nous devons rester concentrés sur la détérioration de la situation en Cisjordanie », a-t-il déclaré, tout en appelant à la mise en œuvre « pleine et entière » de l’accord de cessez-le-feu à Ghaza « dans toutes ses phases ». Le ministre irlandais a également souligné l’urgence d’assurer « l’entrée continue d’une aide humanitaire à grande échelle, la fourniture de services de base et un cadre pour le retour des personnes déplacées », tout en réaffirmant que « seule une solution à deux États peut apporter une paix durable ».
Parallèlement, l’ONU a mis en lumière les « nombreuses difficultés » rencontrées pour acheminer l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, où la situation demeure catastrophique. Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, a indiqué lors d’un point de presse que ses « collègues humanitaires » font état de « beaucoup de difficultés pour faire entrer des tentes, des caravanes et des bâches » dans l’enclave palestinienne. « Nous continuons à faire pression. Certaines aides arrivent, mais il en faut davantage », a-t-il précisé, en réponse à une question concernant la mort par hypothermie de plusieurs nourrissons palestiniens, conséquence directe des restrictions imposées par l’entité sioniste sur l’entrée de l’aide humanitaire. La situation sanitaire à Ghaza s’aggrave de jour en jour, particulièrement pour les plus vulnérables. Le ministère de la Santé palestinien a annoncé mercredi la mort d’un septième nourrisson en 48 heures, victime du froid glacial qui sévit actuellement dans la bande de Ghaza. Il s’agit de Sila Abdul Qader, un bébé âgé de moins de deux mois. Munir Al-Barash, représentant du ministère, a lancé un appel désespéré pour « une intervention urgente et immédiate des institutions internationales et des Nations Unies afin de sauver les enfants de Ghaza des conséquences de la guerre génocidaire » menée dans l’enclave palestinienne. Il a notamment pointé du doigt la destruction par les forces d’occupation des installations de santé et des équipements médicaux essentiels pour les nouveau-nés, tels que les incubateurs néonataux et les unités de soins intensifs pour enfants, particulièrement dans les hôpitaux du nord de Ghaza.
Reprise imminente des pourparlers
Pendant ce temps, une lueur d’espoir émerge sur le front diplomatique. Selon Al-Qahera News, un média proche de l’État égyptien, les médiateurs seraient parvenus à obtenir un accord pour la libération de 620 détenus palestiniens en échange des corps de quatre prisonniers israéliens. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a confirmé cet accord sur Telegram, précisant qu’il s’inscrit dans la première phase du cessez-le-feu. Washington, de son côté, laisse entrevoir une reprise imminente des pourparlers en vue d’une deuxième phase du cessez-le-feu. Cependant, l’urgence demeure alors que l’accord actuel expire dans quelques jours. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a également tiré la sonnette d’alarme concernant la Cisjordanie, où « la situation sécuritaire reste alarmante ». Les opérations sionistes en cours dans le nord provoquent « de nouvelles victimes, des déplacements massifs et génèrent des besoins humanitaires supplémentaires », selon Stéphane Dujarric. Ces opérations, « lancées avec des bulldozers », ont causé « des destructions importantes d’infrastructures, notamment des lignes électriques, des conduites d’eau ainsi que la fermeture d’écoles ».
Lyes Saïdi