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Maroc est l’épicentre du trafic de drogue: Une menace pour l’Afrique et la Méditerranée

Dans un contexte régional déjà instable, le Maroc s’affirme comme une plaque tournante majeure du trafic international de stupéfiants, constituant une menace sécuritaire croissante pour l’Afrique et le bassin méditerranéen. Ce rôle néfaste vient d’être confirmé par une récente opération policière d’envergure à Marbella, dans le sud de l’Espagne.

Hier, les autorités espagnoles ont démantelé un important réseau de trafic international de stupéfiants directement lié à une organisation criminelle marocaine. L’opération a permis la saisie de 873 kilos de cocaïne et l’arrestation de cinq membres du réseau affilié à la tristement célèbre Mocro Maffia. Cette intervention, fruit d’une enquête débutée en août 2024 en collaboration avec la DEA américaine, illustre l’ampleur du problème et son caractère transnational. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le Maroc a considérablement élargi son influence dans le trafic mondial de stupéfiants. Historiquement premier producteur mondial de cannabis, le royaume a désormais diversifié ses activités illicites. Le rapport onusien de 2023 souligne comment « les chaînes d’approvisionnement établies qui servaient à l’origine au trafic de résine de cannabis du Maroc vers l’Europe ont été adaptées pour assurer également le trafic de cocaïne. » L’ONUDC précise que des « quantités importantes de cocaïne arrivent directement au Maroc par voie maritime » depuis l’Amérique latine, et non plus seulement via l’Afrique de l’Ouest. Ce développement marque un tournant inquiétant, transformant le pays en hub central pour la redistribution de drogues dures vers l’Europe et l’ensemble du Maghreb et de l’Afrique.

Au cœur de ce système criminel se trouve la Mocro Maffia, une organisation tentaculaire dont la base principale est située au Maroc. Selon ENACT Africa, institution soutenue par Interpol, cette organisation « est devenue une menace pour l’Europe et les pays du Maghreb, contribuant à faire du Maroc un maillon critique de la chaîne de commercialisation de la cocaïne. » Ce qui avait commencé comme « une petite activité menée sur des productions simples d’herbes » s’est métamorphosé en « une puissante organisation criminelle qui met à l’épreuve les forces de sécurité de plusieurs pays européens. » La sophistication des réseaux est telle que lors de la récente saisie espagnole, les autorités ont découvert des téléphones cryptés et des véhicules haut de gamme, signes d’une criminalité organisée disposant de moyens considérables.

Plus troublant encore, selon plusieurs observateurs, les autorités marocaines ferment les yeux sur ces activités criminelles, voire y participer activement. ENACT Africa indique que « nombreux services de sécurité ont fini par conclure l’implication du Makhzen dans ce trafic de drogue » qui génère « des profits s’élevant à des centaines de millions de narco dollars. » La récente opération espagnole, menée avec le soutien d’EUROPOL et de l’Union européenne, s’inscrit dans une lutte plus large contre ce phénomène. Trois mandats d’arrêt internationaux ont été émis à l’encontre de membres de l’organisation, dont l’un de ses dirigeants. Face à cette menace croissante, la coopération internationale s’intensifie, mais le Maroc continue de s’affirmer comme un acteur déstabilisateur majeur pour la sécurité régionale en Afrique et en Méditerranée, compromettant les efforts de développement et de stabilisation dans toute la région.

Lyes Saïdi

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