Le génocide s’intensifie à Ghaza : La situation humanitaire atteint un niveau d’urgence sans précédent
L’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza se poursuit avec une intensité dévastatrice, le bilan humain s’alourdissant quotidiennement pour atteindre désormais 51 000 martyrs et 116 343 blessés depuis le début de l’offensive le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures seulement, 17 nouveaux martyrs palestiniens ont rejoint cette liste macabre, tandis que 69 blessés supplémentaires ont été admis dans les hôpitaux déjà surchargés de l’enclave palestinienne.
Les forces d’occupation sionistes ont repris leurs bombardements le 18 mars après une interruption de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier. Depuis cette reprise des hostilités, on dénombre déjà 1 630 martyrs et 4 302 blessés, les autorités sanitaires palestiniennes précisant que de nombreux corps restent encore ensevelis sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours.
La journée de mardi a été particulièrement meurtrière avec au moins trois Palestiniens tombés en martyrs dans des bombardements sur les villes de Beit Hanoun et Khan Younes. Deux d’entre eux, appartenant à une même famille, ont péri lors d’une frappe sur un rassemblement de civils à Beit Hanoun, tandis qu’un jeune de Rafah a succombé à ses blessures après qu’une tente a été prise pour cible à l’ouest de Khan Younes.
L’infrastructure médicale, déjà exsangue, continue d’être délibérément visée par les forces d’occupation. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément alarmé » par la frappe menée dimanche contre l’hôpital Al-Ahly Al-Arabi « Al-Mamadani », qui a paralysé les activités de cet établissement crucial. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé que l’hôpital est désormais « hors service », sa pharmacie et de nombreux bâtiments ayant été détruits. Une quarantaine de patients dans un état critique n’ont pu être évacués et continuent d’être soignés dans des conditions précaires, tandis que des dizaines d’autres ont dû être transférés vers d’autres centres médicaux. Un enfant souffrant d’un traumatisme crânien est mort en martyr durant son évacuation.
Selon le directeur par intérim de l’hôpital, Fadl Naeem, plusieurs semaines seront nécessaires pour remettre les lieux en état, voire plusieurs mois pour certains services. « Les services de radiologie et de laboratoire posent un problème majeur, car les équipements endommagés ne peuvent pas être remplacés dans la bande de Ghazaen raison du blocus imposé », a-t-il déploré, soulignant la pénurie critique de pièces détachées. L’OMS rapporte que seuls 21 des 36 hôpitaux de l’enclave sont encore partiellement opérationnels, la quasi-totalité ayant été endommagée depuis octobre 2023.
Antonio Guterres a rappelé avec fermeté qu' »en vertu du droit international humanitaire, les blessés et les malades, le personnel médical et les installations médicales, y compris les hôpitaux, doivent être respectés et protégés ». Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a lui aussi souligné que les établissements de santé bénéficient d’une protection juridique spéciale, martelant : « Nous le répétons une fois de plus : les patients, les soignants et les hôpitaux doivent être protégés. »
La situation humanitaire atteint un niveau d’urgence sans précédent, aggravée par le blocus total imposé par l’entité sioniste. « Depuis plus de sept semaines, aucune aide humanitaire ni aucune autre fourniture essentielle n’a été autorisée à entrer », a alerté le Secrétaire général de l’ONU, décrivant des conséquences « dévastatrices » : épuisement des stocks alimentaires, chute drastique de la production d’eau et disparition presque totale des matériaux de construction pour les abris.
Cette réalité catastrophique a été confirmée par la commissaire européenne Hadja Lahbib, qui a déclaré que « depuis plus d’un mois, aucune aide, aucune nourriture, pas d’électricité, pas même un seul morceau de pain n’est arrivé » à Ghaza. « La nourriture s’épuise à Ghaza, et à l’extérieur elle pourrit parce que nous ne pouvons pas entrer dans la zone », a-t-elle déploré, précisant que les entrepôts situés aux abords de l’enclave sont pourtant remplis de vivres qui ne peuvent être acheminés vers la population affamée.
Guterres a souligné qu’environ 70% de la bande de Ghaza est désormais soumise à des ordres de déplacement émis par l’entité sioniste ou se trouve dans une zone interdite, « laissant les Palestiniens de l’enclave palestinienne sans endroit sûr où aller et avec peu de moyens de survie ». Il a rappelé qu' »en vertu du droit international humanitaire, si la population d’un territoire occupé est insuffisamment approvisionnée, la puissance occupante doit accepter des opérations de secours en faveur de cette population et les faciliter par tous les moyens à sa disposition ».
Pendant ce temps, les négociations pour un cessez-le-feu semblent au point mort. Le Hamas a indiqué lundi qu’il étudiait une nouvelle proposition transmise par les médiateurs, promettant de soumettre sa réponse « dès que possible ». Toutefois, un haut responsable du mouvement de résistance, Sami Abou Zouhri, a déjà qualifié cette proposition d’inacceptable. Il a précisé que le Hamas était prêt à restituer les 59 otages qu’il détient encore, morts ou vivants, à condition que cela signifie la fin définitive de la guerre et le retrait total des troupes israéliennes de Ghaza. Or, selon lui, la proposition israélienne « ne prévoit rien de tel » et exige pour la première fois que le désarmement du Hamas soit inscrit au menu des prochaines négociations, une condition qu’il juge inacceptable. « Demander à la résistance de déposer les armes franchit toutes les lignes rouges et ne mérite aucune considération », a-t-il affirmé.
La situation au Liban voisin reste également préoccupante. Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, les agressions sionistes ont fait au moins 71 martyrs civils dans ce pays, dont 14 femmes et 9 enfants, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Plus de 92 000 Libanais restent déplacés loin de leurs foyers, « en proie à la peur », plusieurs mois après la date à laquelle les combats étaient censés avoir pris fin.
L.S.