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MSF dénonce un siège inhumain et mortel : Ghaza, une fosse commune pour les Palestiniens

MSF, qui a perdu 11 collaborateurs depuis le début de l’agression, dénonce « un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Ghaza » et appelle les autorités sionistes à « lever immédiatement le siège inhumain et mortel imposé à Ghaza, à protéger les vies des Palestiniens ainsi que celles du personnel humanitaire et médical, et à œuvrer, avec toutes les parties, au rétablissement et au maintien d’un cessez-le-feu ».

La bande de Ghaza « est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide », a déclaré mercredi l’ONG Médecins sans frontières (MSF) face à l’intensification des agressions sionistes et au blocus imposé sur l’aide humanitaire. « Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Ghaza », a souligné Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence de MSF, qui estime que la réponse humanitaire est « gravement entravée par l’insécurité constante et les pénuries critiques ».

Cette situation alarmante s’inscrit dans le contexte d’une reprise des bombardements par l’entité sioniste le 18 mars dernier, après une interruption de plus de deux mois consécutive à un accord de cessez-le-feu. Selon les autorités sanitaires palestiniennes, ces nouvelles attaques ont fait 1.652 martyrs et 4.391 blessés, portant le bilan total de l’agression sioniste contre l’enclave palestinienne à 51.025 martyrs et 116.432 blessés depuis le 7 octobre 2023.

MSF, qui a perdu 11 collaborateurs depuis le début de l’agression, dénonce « un mépris flagrant pour la sécurité des travailleurs humanitaires et médicaux à Ghaza » et appelle les autorités sionistes à « lever immédiatement le siège inhumain et mortel imposé à Ghaza, à protéger les vies des Palestiniens ainsi que celles du personnel humanitaire et médical, et à œuvrer, avec toutes les parties, au rétablissement et au maintien d’un cessez-le-feu ».

Cette situation préoccupe également le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui s’est dit « très préoccupé par le fait que l’aide continue d’être bloquée, avec des conséquences dévastatrices ». Il a rappelé que « les civils doivent être respectés et protégés à tout moment, et ils doivent disposer des nécessités de base pour survivre ». M. Guterres a en outre souligné que « près de 70% de la bande de Ghaza est désormais soumise à des ordres de déplacement émis par l’entité sioniste ou se trouve dans une zone interdite ».

La journée d’hier  a été particulièrement sanglante à Ghaza avec au moins 13 Palestiniens tombés en martyrs dans des bombardements sionistes sur diverses zones de l’enclave. Dix Palestiniens ont perdu la vie lors d’un bombardement visant une maison dans la rue Al-Nadaq, au nord de la ville de Ghaza, tandis que trois autres sont tombés en martyrs dans une attaque contre une habitation dans la zone d’Al-Sha’af du quartier d’Al-Tuffah. Au sud, l’artillerie des forces d’occupation a également ciblé une maison dans la ville d’Abasan al-Kabira, à l’est de Khan Younes.

Les violences ont également coûté la vie à la journaliste palestinienne Fatima Hassouna et dix membres de sa famille, dont des femmes et des enfants, lors d’une frappe aérienne sur leur domicile dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza.

Cette situation dramatique survient à la veille de la « Journée du prisonnier palestinien », commémorée le 17 avril depuis sa décision officielle par le Conseil national palestinien en 1974. Selon Thaer Shriteh, porte-parole de la Commission des détenus et ex-détenus palestiniens, les prisons sionistes comptent actuellement 9.900 prisonniers palestiniens détenus dans des conditions inhumaines, sans compter les milliers de Ghazaouis disparus dont on ignore la localisation.

Les détenus palestiniens sont victimes de « violences sans précédent » et subissent toutes formes de tortures dans des prisons transformées en lieux de représailles. Parmi eux figurent 3.498 détenus administratifs, dont 3.076 attendent d’être jugés, 400 enfants et 29 femmes. Le nombre de détenus disparus a atteint 14.222, tandis que 600 prisonniers ont été condamnés à la perpétuité. La situation sanitaire des détenus est également critique, avec 700 prisonniers souffrant de maladies graves. M. Shriteh dénonce le « crime de négligence médicale » commis par l’occupant contre les détenus palestiniens atteints de pathologies chroniques et graves, ainsi que la propagation de maladies contagieuses due au manque d’hygiène. Il affirme que l’occupant place intentionnellement dans les mêmes cellules des prisonniers malades et des détenus sains.

Par ailleurs, l’entité sioniste détient 665 corps de Palestiniens tombés en martyrs, dont 259 depuis le 7 octobre 2023. Depuis 1967, au moins 300 prisonniers identifiés sont morts dans les prisons sionistes, dont les corps de 67 d’entre eux sont toujours détenus par l’occupant. Sur ces décès, 237 sont survenus avant le 7 octobre 2023 et 63 après cette date. Parmi les causes, on compte 85 cas de négligence médicale, 88 morts sous la torture et sept exécutions par arme à feu.

La situation des journalistes palestiniens est également dramatique, avec 170 arrestations depuis le début de l’agression contre Ghaza, dont 51 sont toujours emprisonnés, parmi lesquels six femmes et 31 habitants de la bande de Ghaza.

Malgré la libération de 1.777 détenus dans le cadre de la première phase de l’accord d’échange de prisonniers entre la Résistance palestinienne et l’entité sioniste à partir du 20 janvier dernier (dont 274 condamnés à perpétuité et 296 à de lourdes peines), le porte-parole déplore l’inaction de la communauté internationale face à la souffrance des détenus palestiniens et l’absence d’initiatives visant à les protéger, estimant que ce silence ouvre la voie à davantage de crimes contre les prisonniers palestiniens.

Face à cette situation critique qui ne cesse de s’aggraver, MSF et diverses organisations internationales appellent à un arrêt immédiat des hostilités et à la levée du blocus, seules mesures susceptibles de mettre fin à ce que beaucoup qualifient désormais de génocide contre le peuple palestinien.

Lyes Saïdi

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