Énergie et mines: L’Algérie intensifie ses partenariats stratégiques
L’Algérie poursuit activement sa stratégie de diversification des partenariats internationaux dans les domaines énergétique et minier, une démarche qui s’est concrétisée cette semaine par une série de rencontres de haut niveau entre les responsables du secteur et plusieurs délégations étrangères. Ces échanges s’inscrivent dans une volonté affirmée de renforcer la position du pays sur l’échiquier énergétique mondial tout en accélérant sa transition vers des modèles plus durables et plus diversifiés.
Les États-Unis, un partenaire de choix
Dans ce sens, le ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a reçu lundi l’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, pour examiner les perspectives de renforcement de la coopération bilatérale. Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence des cadres centraux du ministère et du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, a permis de passer en revue l’état des relations entre les deux pays et d’explorer de nouvelles opportunités de collaboration, notamment dans les domaines des hydrocarbures, des énergies renouvelables et de la valorisation des ressources minérales. Les discussions ont particulièrement porté sur l’exploration de nouvelles opportunités dans les secteurs amont et aval des hydrocarbures, ainsi que dans les domaines du transport et du transfert d’électricité. L’innovation énergétique, incluant les technologies de capture, de stockage et de réduction des émissions de carbone, a également figuré au cœur des échanges. Le ministre Arkab a souligné l’importance croissante des relations avec les grandes compagnies américaines, notamment Exxon Mobil et Chevron, dans le cadre de la coopération établie en matière d’exploration et d’augmentation des capacités de production. Il a également évoqué la récente visite d’une délégation algérienne de haut niveau aux États-Unis, conduite par le PDG de Sonatrach, pour participer au Forum d’affaires algéro-américain de l’Énergie 2025 à Houston. Cette délégation a tenu des rencontres de travail « qualitatives » avec de nombreux partenaires américains pour discuter des opportunités de coopération et d’investissement dans divers domaines des hydrocarbures.
Des discussions avec les Saoudiens sur les ENR et le dessalement
En parallèle, Mohamed Arkab a également reçu une délégation de haut niveau d’hommes d’affaires saoudiens, conduite par le président du Conseil d’affaires algéro-saoudien, Raed Al-Mazroua. Cette rencontre, qui s’est déroulée en présence de la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargée des Mines, Karima Tafer, et de l’ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite en Algérie, Abdullah Bin Nasser Al-Bussairi, a été consacrée au renforcement des relations de coopération bilatérales dans les domaines de l’énergie, des mines, des énergies renouvelables et du dessalement de l’eau de mer. Les deux parties ont exprimé leur volonté commune d’élargir la coopération dans les domaines du pétrole et du gaz, notamment en matière de développement des industries pétrochimiques, de fabrication d’équipements, et d’exploitation des ressources minérales et des métaux stratégiques. Le ministre a présenté un exposé exhaustif sur la stratégie du secteur et les différents programmes de développement, mettant en avant les opportunités d’investissement « prometteuses » qu’offrent les nouveaux cadres juridiques relatifs à l’investissement, aux hydrocarbures et aux mines. Il a également souligné l’engagement de l’État algérien à accompagner les investisseurs et à assurer toutes les facilités nécessaires à la réussite des projets conjoints.
Oman, un nouveau partenaire pour l’exploitation des richesses minières
Le secteur minier algérien suscite également l’intérêt. La secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargée des Mines, Karima Tafer, a reçu lundi une délégation du Sultanat d’Oman, composée de responsables de l’Autorité d’investissement d’Oman et de représentants de la société « Minerals Development Oman ». Cette rencontre visait à discuter des opportunités de partenariat et de coopération dans le domaine des mines et de l’exploitation minière. Les deux parties ont salué le niveau des relations privilégiées unissant les deux pays, qui connaissent une importante dynamique depuis la visite d’État effectuée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au Sultanat d’Oman. Mme Tafer a présenté un exposé sur le secteur des mines et de l’exploitation minière en Algérie, mettant en avant les potentialités prometteuses du pays, le cadre juridique régissant l’investissement dans ce domaine et les réformes engagées par l’État pour instaurer un climat attractif et propice à l’investissement et au partenariat.
Ces multiples rencontres témoignent de la volonté des autorités algériennes de mettre en œuvre une stratégie globale et cohérente pour le développement des secteurs de l’énergie et des mines. Cette stratégie repose sur plusieurs piliers complémentaires : l’optimisation de l’exploitation des ressources hydrocarbures traditionnelles, le développement des énergies renouvelables, la valorisation du potentiel minier national et l’industrialisation locale. L’accent mis sur le transfert de technologies et le développement d’une industrie locale des équipements énergétiques et miniers reflète une vision à long terme visant à renforcer l’autonomie technologique du pays tout en créant de la valeur ajoutée et des emplois qualifiés. Les discussions avec les partenaires américains concernant la modernisation des réseaux électriques et l’établissement d’une industrie locale des équipements électriques s’inscrivent pleinement dans cette vision. De même, l’intérêt porté aux énergies renouvelables et à l’hydrogène vert, notamment dans illustre la volonté de l’Algérie de diversifier son mix énergétique et de se positionner sur ces filières d’avenir. Cette orientation est renforcée par les discussions menées avec les partenaires américains sur la coopération dans les domaines de la recherche, du développement et de l’innovation en matière de solutions technologiques durables. Enfin, l’exploitation des ressources minérales, particulièrement les terres rares et les métaux stratégiques, constitue un axe majeur de cette stratégie, comme en témoignent les échanges avec les délégations omanaise et saoudienne.
Amar Malki