Campagne moisson-battage 2025 : Vers une récolte céréalière record
L’Algérie se prépare à une campagne moisson-battage 2024-2025 prometteuse, avec des prévisions de production qui pourraient atteindre des niveaux historiques. Face à ces perspectives optimistes, le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche déploie une stratégie logistique sans précédent pour garantir le succès de cette opération cruciale pour l’autonomie alimentaire du pays.
Lors d’une réunion de travail tenue hier à Alger, le ministre Youcef Cherfa a présidé une session stratégique réunissant les directeurs des services agricoles de 11 wilayas du Sud, ainsi que plusieurs hauts responsables du secteur, notamment la directrice générale de l’Office de développement des cultures industrielles en terres sahariennes (ODAS), le PDG du Groupe ONAB et des cadres de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
« Tous les moyens nécessaires à la moisson, à la collecte, au transport et au stockage des récoltes céréalières ont été assurés », a annoncé le ministère dans un communiqué officiel. Cette mobilisation intervient alors que la campagne a déjà débuté fin avril avec les premières moissons d’orge dans certaines régions du pays. Le blé tendre et dur suivront début mai, progressivement selon les spécificités climatiques de chaque région. L’accent est particulièrement mis sur « l’accélération de l’opération de transfert du matériel agricole nécessaire » vers les zones à forte production, notamment Adrar, Timimoun, Ouargla et El-Meniâa. Moissonneuses-batteuses, camions et autres engins sont acheminés vers ces régions stratégiques pour répondre efficacement à la demande locale lors du pic de la récolte. « L’importance d’une bonne préparation de cette campagne pour assurer sa réussite et réaliser les objectifs fixés » a été soulignée par le ministre Cherfa, qui supervise personnellement ce déploiement logistique national.
Une infrastructure de stockage renforcée
La campagne 2024-2025 bénéficiera d’une capacité de stockage considérablement augmentée. Pas moins de 290 nouveaux centres de stockage intermédiaire, d’une capacité unitaire de 5.000 tonnes, seront opérationnels avant le lancement officiel des grandes opérations de moisson. Ces structures font partie d’un programme ambitieux comptant 350 centres similaires en cours de réalisation à travers le pays. En parallèle, 30 silos stratégiques d’une capacité de 10.000 tonnes chacun sont en construction, auxquels s’ajoutent 16 autres silos dont les travaux ont récemment débuté. L’ensemble de ces infrastructures portera la capacité nationale de stockage à 9 millions de tonnes, contre 4 millions auparavant, soit une augmentation de 125% des capacités nationales. Cette mobilisation massive s’inscrit dans une stratégie nationale visant à renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays. Les résultats sont déjà tangibles : l’Algérie a atteint un taux d’autosuffisance de 81% en blé dur, comme l’a récemment annoncé le président Abdelmadjid Tebboune lors de sa rencontre annuelle avec les acteurs économiques. Cette performance a permis au pays d’économiser 1,2 milliard de dollars sur sa facture d’importation cette année. Une réussite attribuable à « une gestion plus efficace des ressources agricoles » et à « l’augmentation significative de la production locale », selon le chef de l’État.
Les experts du secteur prévoient que la campagne 2024-2025 pourrait établir de nouveaux records de production, consolidant ainsi les acquis des dernières années. L’extension des surfaces irriguées, notamment dans les wilayas du Sud, et l’amélioration des rendements grâce aux programmes de soutien technique et financier aux agriculteurs contribuent à cet optimisme. Les initiatives mises en place pour soutenir les agriculteurs locaux, améliorer les techniques culturales et diversifier les cultures portent leurs fruits. La diminution constante de la facture d’importation des produits agricoles témoigne de cette dynamique positive.
La campagne moisson-battage 2024-2025 s’annonce ainsi comme une étape décisive dans la marche de l’Algérie vers son indépendance alimentaire, priorité nationale réaffirmée à maintes reprises par les plus hautes autorités du pays.
Sabrina Aziouez