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Projet de loi de finances 2023 : Les dépenses de fonctionnement explosent

Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, a présenté hier le projet de loi de finances2023 devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale. L’occasion de faire le point sur la conjoncture économique nationale, d’expliciter le cadrage macro-économique du projet de budget pour le prochain exercice, mais aussi et surtout de présenter les grandes lignes du budget de l’État qui sera marqué par une importante hausse des dépenses de l’État, notamment les dépenses de fonctionnement. Un fait qui ne devrait pas étonner au regard, entre autres, des engagements pris par le président de la République pour ce qui est de la révision à la hausse des salaires des fonctionnaires, de l’allocation chômage et des pensions de retraite en 2023. C’est ainsi que le premier argentier du pays a indiqué hier devant les parlementaires que le PLF 2023 prévoit une augmentation des dépenses budgétaires qui atteindront 13.786,8 milliards de dinars, un record !

Une hausse tirée surtout par les dépenses de fonctionnement qui atteindront 9.767,6 milliards de dinars soit une hausse de 26,9% par rapport à la LFC 2022. Les dépenses d’équipement atteindront à 4.019,3 milliards de dinars soit une hausse de 2,7%.

L’Exécutif table aussi sur une hausse substantielle des recettes prévisionnellesà 7.901,9 milliards de dinars. Une hausse mue par les résultats positifs pour ce qui est des recettes pétrolières, même si le cadrage macroéconomique de la LF mise sur un prix de référence du baril à 60 dollars pour la période 2023-2025. Le Gouvernement prévoit d’ailleurs un niveau d’exportations globales en hausse à 46,3 milliards de dollars américains, contre 44,4 milliards de dollars dans les prévisions de la LFC 2022. Mais aussi grâce à un maintien de taux élevé de croissance économique à

4,1% en 2023 et de 4,4% en 2024. Sur la base des recettes et dépenses prévisionnelles, le déficit budgétaire passera de 4.092,3 milliards de dinars (-15,9 du PIB) dans les prévisions de clôture pour 2022 à un déficit moyen de 5.720,0 milliards de dinars sur la période 2023-2025 (-20,6% du PIB).

Au registre des bonnes nouvelles, le Gouvernement mise sur une décélération de l’inflation à 5,1% en 2023 et de 4,6% en 2025.

Les recettes d’exportation devraient également enregistrer une légère hausse à 46,4 milliards de dollars en 2024 et à 45,8 milliards de dollars en 2025.

54,6 milliards USD de réserves de changes

Pour ce qui est de l’exercice en cours, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a souligné que la balance commerciale de l’Algérie devrait enregistrer un excédent de 17,7 milliards de dollars à la fin de l’année en cours, contre 1,1 milliard de dollars l’année précédente, ce qui reflète « une hausse importante des exportations en hydrocarbures dans le contexte de la flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux et la hausse des exportations algériennes hors hydrocarbures qui passeront de 4,5 à 7 milliards de dollars à la fin de l’année 2022 », a indiqué le ministre.S’agissant des exportations de biens à la fin de l’année en cours, elles devraient atteindre 56,5 milliards de dollars (dont 49,5 pour les exportations des hydrocarbures), contre 38,6 milliards de dollars en 2021.Les importations de biens au titre de l’année en cours devraient frôler les 38,7 milliards de dollars (37,5 milliards en 2021).Quant à la balance des paiements, elle enregistrera un excédent de 11,3 milliards de dollars (6,3% du PIB), un niveau jamais atteint depuis 2014, a affirmé le ministre. Cela permettra bien entendu de reconstituer les réserves de changes qui devraient atteindre 54,6 milliards de dollars à fin 2022, soit l’équivalent de 14,3 mois d’importations de biens et de services hors facteurs de production.  Le ministre des Finances table sur une hausse des réserves à 59,7 milliards de dollars à la fin 2023, soit 16,3 mois d’importations de biens et services.

Par ailleurs, les recettes du budget atteindront en fin d’année, selon les prévisions du ministre, 7.517,9 milliards de dinars, soit une augmentation de 27,1% par rapport à l’année 2021, résultat de la hausse de la fiscalité pétrolière de 1.284,9 milliards de dinars (+66,7%), et les recettes fiscales de 222,8 milliards de dinars (+8,1%).Il est également attendu que la fiscalité pétrolière recouvrée à fin 2022 augmente à 2.353,8 milliards de dinars en comparaison avec l’année 2021, résultat de la hausse du prix du baril du Sahara Blend algérien, passé de 72,3 dollars le baril en 2021 à 95 dollars le baril à fin 2022.Les dépenses, quant à elles, augmenteront également, atteignant 11.610,2 milliards de dinars (estimations de la Loi de finances complémentaire),soit une augmentation de 56,1% comparé à 2021. Le niveau des recettes et des dépenses de l’année en cours devrait engendrer un déficit budgétaire de 4.092,3 milliards de dinars (-15,9% du produit intérieur brut (PIB), selon la même source.

Chokri Hafed

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