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Prix Nelson-Mandela: La candidature marocaine suscite l’indignation

La candidature marocaine au prestigieux Prix Nelson-Mandela des Nations unies pour l’année 2025 suscite une vive indignation au sein de plusieurs organisations de défense des droits humains qui y voient une profonde contradiction avec les valeurs incarnées par le leader sud-africain. L’Association des familles de prisonniers et de disparus sahraouis (AFAPREDESA) a formellement exprimé son opposition à la nomination de Mme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) du Maroc, dans une lettre adressée au comité du prix. « Une telle décision trahirait les valeurs universelles défendues par Nelson Mandela et enverrait un message désastreux aux peuples en lutte pour leurs droits légitimes », affirme l’association, rappelant que Mandela avait consacré sa vie à la libération des peuples opprimés et que « Mandela n’aurait jamais pardonné le déni des droits d’un peuple sous occupation ». Cette contestation est partagée par d’autres organisations, notamment le Parti national rifain et l’Observatoire rifain des droits humains, qui ont également dénoncé cette candidature qui, selon eux, représente « un outrage à l’égard des victimes et une insulte à la mémoire du leader sud-africain ». Le Parti national rifain souligne que cette candidature est « soutenue par un régime totalitaire connu pour ses atteintes répétées aux droits humains » et qu’elle constitue « une insulte à la mémoire et au legs de Nelson Mandela, symbole international de la lutte contre l’oppression et la torture ». L’AFAPREDESA rappelle les positions controversées de la candidate marocaine, « contraires aux principes d’autodétermination et de justice internationale ». L’association souligne qu’Amina Bouayach « a publiquement soutenu l’annexion par le Maroc du Sahara occidental, niant ainsi le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1960 sur la décolonisation ». Ces déclarations s’opposent directement à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice de 1975 qui a rejeté toute souveraineté territoriale marocaine sur le Sahara occidental, ainsi qu’aux nombreuses résolutions de l’ONU et de l’Union africaine qui réaffirment la position internationale sur ce territoire non autonome. Les organisations dénonciatrices rappellent également qu’en 2019, Mme Bouayach avait nié l’existence de prisonniers politiques au Maroc, notamment les militants sahraouis du groupe Gdeim Izik, « pourtant reconnus comme tels par le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, Amnesty International et Human Rights Watch ». Selon l’AFAPREDESA, ces prisonniers, « victimes de procès inéquitables et de torture, symbolisent la répression systématique des voix sahraouies ». L’association s’interroge : « Comment un prix honorant Mandela, symbole de la résistance à l’oppression, pourrait-il récompenser un tel déni de la souffrance politique ? ». Le Parti national rifain évoque par ailleurs le rapport de l’institut britannique Chatham House qui affirme que Nasser Zefzafi, le leader du Hirak pacifique du Rif, est détenu arbitrairement dans des conditions inhumaines, ajoutant que « de nombreux autres militants du Rif et du Sahara occidental occupé subissent les mêmes traitements et souffrent quotidiennement de l’oppression, de la torture morale et du harcèlement judiciaire ».

R.I.

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