L’AMDH dénonce les violations systématiques des droits de l’Homme au Maroc: Le Makhzen cloué au pilori
L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) dénonce les violations systématiques des droits de l’Homme par le régime marocain qui multiplie les pratiques répressives.
À l’issue de son 14e Congrès national de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) a publié un communiqué qui cloue au pilori le régime marocain, mettant en avant les violations graves et systématiques des droits fondamentaux des Marocains et la politique répressive tous azimuts. L’AMDH réitère d’abord sa condamnation ferme de l’accord de normalisation signé par l’État marocain le 10 décembre 2020 avec l’entité sioniste, dénonçant l’approfondissement de ces relations dans tous les domaines, y compris militaire, sécuritaire, cybernétique et du renseignement, malgré la guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien. Concernant la question du Sahara occidental, l’AMDH exige une solution démocratique et immédiate qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, dénonçant les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et l’instrumentalisation du discours officiel sur cette question pour justifier la répression et les restrictions à la liberté d’expression. L’association accuse le régime d’utiliser cette question pour museler toute opposition et légitimer ses pratiques autoritaires. L’impunité dans les crimes économiques constitue un autre axe majeur des critiques, l’AMDH pointant du doigt la prolifération de la corruption, l’absence de transparence et de redevabilité, ainsi que le refus obstiné du système makhzénien de rendre des comptes ou d’autoriser les visites des rapporteurs onusiens. Cette culture de l’impunité favorise l’enrichissement illicite des élites au pouvoir au détriment du développement socio-économique du pays. L’organisation dénonce également le « massacre de Barrio Chino », faisant référence aux événements tragiques de juin 2022 qui ont coûté la vie à des centaines de migrants africains, qu’elle dénonce comme un crime contre l’humanité. L’AMDH tient le régime makhzénien pour responsable du meurtre de migrants, des déportations forcées et de la discrimination raciale systémique contre les populations subsahariennes. Ces pratiques révèlent une politique migratoire brutale qui viole les conventions internationales les plus élémentaires. La gestion catastrophique de la reconstruction après le séisme d’Al Haouz constitue un autre grief majeur, l’association accusant les autorités d’avoir failli à leurs responsabilités en abandonnant les sinistrés dans des tentes délabrées sans assistance adéquate. Cette négligence criminelle témoigne du mépris du pouvoir envers les populations les plus vulnérables, particulièrement dans les zones rurales marginalisées. Sur le plan culturel, l’AMDH fustige la persistance des obstacles à l’enseignement de la langue amazighe et les entraves à son officialisation effective, dénonçant une politique d’assimilation culturelle qui nie la diversité identitaire du Maroc. Cette discrimination linguistique s’inscrit dans une démarche plus large de marginalisation des communautés amazighes et de leurs droits culturels fondamentaux. L’association impute également au régime la responsabilité de la montée du chômage et de la dégradation sociale, résultant de la soumission des décisions économiques aux diktas extérieurs, notamment ceux des institutions financières internationales. Cette politique économique néolibérale aggrave les inégalités sociales et compromet la souveraineté nationale. Les droits de l’enfant ne sont pas épargnés par l’AMDH dénonçant l’incapacité du régime à protéger les mineurs contre la violence, l’errance et l’exploitation sexuelle. Cette défaillance révèle l’absence d’une véritable politique de protection de l’enfance et la persistance de pratiques moyenâgeuses dans le traitement des questions sociales. Enfin, l’association accuse le pouvoir d’utiliser des logiciels d’espionnage contre les défenseurs des droits de l’homme et d’intercepter leurs communications privées, illustrant la dérive sécuritaire d’un régime qui n’hésite pas à violer la vie privée de ses opposants. Cette surveillance généralisée témoigne de la nature policière d’un système qui considère toute critique comme une menace existentielle.
Lyes Saïdi