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Pressions françaises pour liquider la question sahraouie : Les révélations choc d’Aznar

Les révélations d’Aznar mettent en lumière le rôle néfaste de la France dans le conflit au Sahara occidental.

L’ancien Premier ministre espagnol José María Aznar a révélé dans un documentaire espagnol que la France avait exercé des pressions directes sur l’Espagne pour liquider la question du Sahara occidental au profit du Maroc. Ces déclarations explosives, rapportées par le journal El País, jettent une lumière crue sur les manœuvres diplomatiques françaises dans cette région stratégique et confirment les soupçons de longue date concernant le soutien de Paris aux ambitions territoriales marocaines.

Dans le documentaire « Perejil » consacré à la crise de juillet 2002, Aznar détaille comment la France a tenté d’instrumentaliser l’incident de l’îlot Perejil pour faire pression sur Madrid. Cette crise avait éclaté lorsque le Maroc avait occupé militairement ce petit territoire sous souveraineté espagnole, déclenchant l’opération militaire « Romeo Sierra » menée par l’Espagne pour reprendre le contrôle de l’îlot. Profitant de cette tension, la France aurait alors exigé de l’Espagne qu’elle cède non seulement sur la question du Sahara occidental, mais également sur les enclaves de Ceuta et Melilla. Les révélations d’Aznar sont particulièrement significatives car elles confirment les accusations récurrentes du Front Polisario et des organisations de solidarité avec le peuple sahraoui concernant le rôle néfaste de la France dans le conflit. L’ancien dirigeant espagnol explique que Paris lui avait demandé explicitement de « changer sa position sur la question du Sahara occidental » et de « livrer Ceuta et Melilla » au Maroc. Face à ces pressions, Aznar affirme avoir opposé « un refus catégorique », démontrant ainsi qu’une résistance était possible face aux manœuvres franco-marocaines. Ces pressions françaises s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à modifier l’équilibre géopolitique au Maghreb. En tentant d’imposer « une solution qui serve Rabat », comme le formule Aznar, la France révèle sa volonté de soutenir inconditionnellement les revendications expansionnistes marocaines, même au détriment du droit international et des résolutions de l’ONU. Cette attitude française contraste singulièrement avec les positions officielles de l’Union européenne qui reconnaît le caractère non autonome du Sahara occidental et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

L’ancien Premier ministre espagnol dénonce également comment la France a « entravé le soutien de l’Union européenne à l’Espagne pendant la crise », révélant ainsi les méthodes utilisées par Paris pour isoler diplomatiquement les pays qui résistent à ses plans concernant le Sahara occidental. Cette tactique d’isolement s’apparente à un chantage exercé au niveau européen pour contraindre les États membres à se ranger derrière la position française pro-marocaine.

Ces révélations interviennent à un moment où la France a officiellement reconnu la pseudo souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, abandonnant ainsi des décennies de neutralité diplomatique du moins officiellement. Les déclarations d’Aznar confirment que cette évolution récente n’est que l’aboutissement d’une politique française constante et ancienne de soutien aux ambitions territoriales du Maroc, même quand celles-ci violent le droit international.

Lyes Saïdi

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