À la UneÉconomie

Des infrastructures pour les projets miniers de Ghar Djebilet et de Tébessa : Les choses sérieuses commencent !

Une réunion interministérielle entre les départements de l’Énergie et des Mines, des Transports et des Travaux publics a été tenue hier pour faire le point sur les projets de réalisation des infrastructures devant accompagner le projet de développement industriel intégré des mines de fer de Ghar Djebilet et des gisements de phosphate de Tébessa. 

Les choses sérieuses commencent pour les grands projets de développement minier. Après la formalisation des partenariats et l’approbation du lancement de la concrétisation de ces grands projets, le département de l’Énergie et des Mines planche, de concert avec ceux des Transports et des Travaux publics, sur la réalisation des infrastructures (chemins et ports) devant fournir la base logistique qui sous tendra le développement de ces activités, mais aussi l’intégration de futures sites industriels dans la chaîne nationale et internationale des valeurs.  C’est dans ce contexte qu’une réunion de coordination a été tenue entre le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, le ministre des Transport, Mohamed Moundji et le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri pour le suivi des projets d’infrastructures pertinentes nécessaires pour accompagner le projet d’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilat, dans la wilaya de Tindouf, et le projet phosphate intégré de phosphate de Bled El Hadba, dans la Wilaya de Tébessa. Selon un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines, cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une feuille de route commune entre les trois départements afin de doter les deux projets miniers structurants « de toutes les installations et infrastructures nécessaires, notamment celles liées au transport des matières premières produites et transformées via les routes, les voies ferrées et les ports, notamment après la préparation des études préalables liés aux installations nécessaires pour expédier les gros chargements ». Le ministre de l’Energie et des Mines a également souligné le rôle essentiel et pivot des secteurs des transports et des travaux publics, et la nécessité d’efforts concertés des secteurs concernés pour concrétiser ces deux projets structurants, notamment dans le volet lié aux transports, et former des équipes de travail entre les trois ministères pour concrétiser ces projets.

Cette réunion incarne d’ailleurs le début de la concrétisation effective des deux projets de dimension stratégique, après la finalisation de l’ensemble des process en amont. Deux projets qui constituent l’assise de la stratégie nationale de diversification de l’économie nationale et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures à travers la valorisation des ressources minières dans le cadre de projets industriels intégrés. C’est le cas du Projet phosphate intégré dont le pacte d’actionnaire a été signé au mois de mars dernier entre les groupes publics Asmidal- filiale de la Sonatrach- et Manal d’un côté et leurs partenaires chinois Wuhuan et Tian’an. Un projet qui a nécessité un investissement de 7 milliards de dollars en trois phases et qui concernera directement quatre wilayas, soit Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba, en sus d’avoir des retombées indirectes sur 7 wilayas de l’Est du pays. 

Ce projet permettra à l’Algérie d’être l’un des principaux pays dans le monde dans l’export d’engrais et de fertilisants, en la dotant de la capacité de produire plus de 6 millions de tonnes de produits phosphatés annuellement en sus des 3 millions de tonnes d’urée qu’elle produit actuellement.  Un projet qui nécessitera la réalisation de projets d’infrastructures connexes pour une valeur de 5 à 6 milliards de dollars. Dans ce cadre, il est prévu de mener un projet de dédoublement, de modernisation et d’extension de la ligne de chemin de fer entre Djebel Onk, dans la wilaya de Tébessa et le Port d’Annaba sur plus de 388 km, en sus de la réalisation d’extensions de la ligne vers Souk Ahras et l’unité de Hadjar Essoud, dans la wilaya de Skikda. Le projet prévoit également la réalisation d’une nouvelle gare de marchandises à Souk-Ahras et un nouveau terminal minéralier ainsi que l’extension du Port d’Annaba. 

De son côté, le projet de développement des mines de fer de Ghar Djebilet, dont la première phase de concrétisation a été approuvée lors du Conseil des ministre du 8 mai dernier mise sur la réalisation d’une ligne de chemin de fer sur 800 Km entre Tindouf et Béchar destinée principalement à assurer le transport du minerai du site vers Bechar, d’où il sera à nouveau transporté vers la côte Nord du pays pour transformation en sidérurgie ou exportation.

Le projet qui permettra d’exploiter et valoriser les 3,5 milliards de tonnes de minerai de fer du gisement permettra d’atteindre à terme d’exporter environ 2 à 2,5 millions tonnes de fer par an.  Le projet, réalisé lui aussi dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois prévoit trois phases de développement. Une première phase de 2022 à 2024 qui porte sur la réalisation de la ligne de chemin de fer et de l’unité pilote d’exploitation de la mine. La seconde phase qui s’étale jusqu’en 2027, prévoit le lancement de la production de 2 à 4 millions tonnes de minerai traité ou non sur site en fonction du résultat de la phase pilote. La dernière phase prévoit la montée en cadence de la production de minerai pouvant atteindre 50 MM tonnes par an vers 2035, dont environ 60% de minerai traité. 

Samira Ghrib

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *