République Démocratique du Congo: Signature d’un accord entre les autorités et le M23
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les rebelles du groupe Mouvement du 23 mars ont signé samedi à Doha une déclaration sur les principes de cessation des hostilités à l’est du pays, avec l’intermédiation du Qatar. Cette signature historique fait suite à trois mois de discussions intensives menées au Qatar entre les parties au conflit dans la capitale qatarie. La déclaration de principe stipule explicitement que les parties s’engagent à respecter leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent dans cette région en proie aux violences depuis de nombreuses années. Ces accords témoignent des progrès substantiels réalisés lors des négociations diplomatiques en cours depuis plusieurs mois sous l’égide de Doha, bien que des détails techniques et opérationnels restent encore à finaliser entre les délégations présentes. En mars 2025, une rencontre diplomatique cruciale sous le patronage de l’émir du Qatar, Sheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avait eu lieu à Doha entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et le président rwandais Paul Kagame, où ils avaient convenu de rechercher activement un cessez-le-feu durable à l’est de la RDC. Le 27 juin précédent, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda avaient signé à Washington un accord de paix préliminaire, avec l’aide diplomatique des États-Unis et du Qatar dans le cadre d’une médiation internationale. Cet accord global concerne spécifiquement le respect de l’intégrité territoriale des États concernés, l’interdiction formelle des actions militaires offensives, le désarmement progressif des groupes rebelles actifs, y compris le M23, l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques dans les structures officielles, le retour sécurisé des réfugiés dans leurs zones d’origine et la création d’un mécanisme conjoint permanent pour coordonner efficacement les questions de sécurité régionale. L’Union africaine a immédiatement salué cette signature en qualifiant l’événement d’avancée significative dans le processus de paix régional. Le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a déclaré dans un communiqué officiel que cette avancée significative marque une étape majeure dans les efforts diplomatiques déployés pour instaurer une paix durable, une sécurité renforcée et une stabilité politique durables dans l’est de la RDC et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs africains. La crise sécuritaire à l’est de la RDC découle directement de l’intensification des activités des multiples groupes rebelles armés, le M23 étant reconnu comme le plus important et le plus organisé militairement. Formé en 2012 par des déserteurs expérimentés de l’armée congolaise régulière, le M23 a relancé massivement les combats en 2021, parvenant à capturer plus de 100 villes et localités stratégiques, dont les capitales administratives de deux provinces orientales. Le M23 s’est progressivement emparé de vastes zones particulièrement riches en ressources minérales dans l’est de la RDC lors d’une offensive éclair menée en janvier et février derniers et avait fermement insisté pour négocier directement son propre accord de cessez-le-feu bilatéral avec les autorités de Kinshasa.
L.S.