Ghaza : L’entité sioniste accélère son projet colonial
L’escalade de violence dans la bande de Ghaza atteint un niveau critique avec la création d’un nouveau corridor militaire israélien divisant Khan Yunis et une série de massacres perpétrés contre des civils palestiniens cherchant désespérément à obtenir de la nourriture près des sites de distribution d’aide humanitaire.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme dénonce cette nouvelle stratégie comme une dangereuse escalade s’inscrivant dans un projet colonial plus vaste visant à fragmenter définitivement le territoire palestinien. L’armée d’occupation israélienne a récemment annoncé la création d’une route militaire de quinze kilomètres séparant l’est et l’ouest de Khan Yunis, isolant des zones représentant environ quarante-cinq pour cent du gouvernorat, soit douze pour cent de la superficie totale de Ghaza. Selon Euro-Med Monitor, cette mesure ouvre la voie à une restructuration géographique et démographique conforme aux objectifs à long terme de l’entité sioniste, constituant un outil supplémentaire pour isoler certaines zones, démanteler l’unité territoriale et remodeler la réalité sur le terrain. L’organisation explique que l’objectif de ce corridor est de renforcer le contrôle militaire et de confiner de force la population dans une zone côtière étroite dans des conditions inhumaines, constituant une méthode directe de destruction délibérée. Les équipes de terrain d’Euro-Med Monitor ont documenté une forte escalade des bombardements et une destruction systématique dans les zones orientales de Khan Yunis, désormais isolées par le nouveau corridor. Les forces d’occupation israéliennes ont mené des frappes aériennes et d’artillerie intensives, utilisé des robots chargés d’explosifs, puis déployé des engins lourds pour dissimuler les destructions et transporter les décombres vers des lieux inconnus. L’estimation révèle qu’au moins quatre-vingt-dix pour cent des bâtiments de ces zones ont été détruits, la destruction s’étendant sur plusieurs kilomètres aux zones environnantes. Parallèlement à cette destruction systématique de l’infrastructure urbaine, les civils palestiniens continuent de payer un prix dramatique dans leur quête désespérée de nourriture. Samedi, au moins trente-deux personnes ont été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles tentaient d’accéder à de la nourriture près d’un site de distribution géré par la Fondation humanitaire de Ghaza. La Défense civile palestinienne confirme que vingt-six Palestiniens sont tombés en martyrs et plus de cent ont été blessés près des centres d’aide humanitaire, dont vingt-deux personnes près d’un centre au sud de Khan Yunis et quatre près d’un autre au nord de Rafah. Mohammed al Khalidi, témoin présent dans un groupe se rendant vers le site de distribution, témoigne qu’aucun tir de sommation n’a été entendu avant l’attaque. Il décrit comment des jeeps sont arrivées d’un côté et des chars de l’autre avant que les tirs ne commencent sans avertissement. La Fondation humanitaire de Ghaza, qui bénéficie du soutien de l’entité sioniste et des États-Unis et opère en dehors du système d’aide coordonné par les Nations Unies, n’a rapporté aucun incident près de ses sites, rappelant avoir averti la population de ne pas s’approcher avant le lever du jour.
Meurtres de masse
Cette organisation fait appel à des entreprises privées américaines spécialisées dans la sécurité et la logistique, approche que les Nations Unies qualifient de fondamentalement dangereuse et de violation des normes d’impartialité humanitaire. Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a fermement condamné ces crimes de meurtre de masse visant les centres de distribution d’aide humanitaire, estimant qu’ils constituent un nouvel épisode dans la série de meurtres délibérés visant plus de deux millions de citoyens dans la bande de Ghaza par divers moyens, notamment les bombardements, la famine, la privation d’eau et l’interdiction d’accès aux soins médicaux. Le bilan global de l’agression sioniste génocidaire contre Ghaza, en cours depuis vingt et un mois, s’est alourdi à cinquante-huit mille sept cent soixante-cinq martyrs et cent quarante mille quatre cent quatre-vingt-cinq blessés selon les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières quarante-huit heures seulement, quatre-vingt-dix-huit martyrs et cinq cent onze blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza. Depuis la reprise de l’agression le 18 mars dernier, après l’échec de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le dix-neuf janvier, sept mille neuf cent trente-huit martyrs et vingt-huit mille quatre cent quarante-quatre blessés ont été enregistrés. Les statistiques révèlent que quatorze Palestiniens sont tombés en martyrs et quatre-vingt-quatorze autres ont été blessés au cours des dernières quarante-huit heures alors qu’ils tentaient simplement d’obtenir de la nourriture, portant le nombre total de victimes en quête de moyens de subsistance à huit cent quatre-vingt-onze martyrs et cinq mille sept cent cinquante-quatre blessés. L’Organisation des Nations Unies indique avoir recensé 875 tombées en martyrs en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 à proximité des sites de la Fondation humanitaire de Ghaza. Cette tragédie humanitaire s’inscrit dans ce qu’Euro-Med Monitor qualifie de manifestation directe du génocide en cours, caractérisé non seulement par les massacres quotidiens mais aussi par l’effacement systématique de l’identité nationale et culturelle palestinienne, le déracinement des populations, le déplacement forcé permanent et l’effacement de la mémoire collective dans le cadre d’un projet colonialiste visant à effacer l’existence palestinienne et à s’emparer définitivement de leurs terres.
Lyes Saïdi