Culture

Ouverture du festival Algé’Rire : L’humour à l’algérienne conquiert le public

L’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh résonne encore des éclats de rire qui ont marqué l’ouverture de la septième édition du Festival international « Algé’Rire », jeudi soir, devant un public nombreux et enthousiaste. Cette manifestation culturelle, devenue incontournable depuis sa création en 2013, s’impose comme le rendez-vous annuel de l’humour maghrébin et international, transformant la capitale en véritable laboratoire du rire contemporain. Organisé par « Broshing Events » sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, le festival déploie cette année sa programmation du 17 au 19 juillet sous le thème fédérateur « Dz Spirit », célébrant ainsi l’esprit algérien dans toute sa diversité créative. La soirée inaugurale, orchestrée avec brio par le satiriste chevronné Farid Chamekh, a réuni une dizaine d’artistes du stand-up venus d’horizons divers pour offrir plus de deux heures de spectacle ininterrompu. Le célèbre Abdelkader Secteur, figure emblématique de l’humour algérien, a partagé la scène avec Youness Hanifi, Ayoub Marceau, Merwane Benlazar, Juste Inès, Farès Barket, Mouaadh Bennacer et l’international Charly Nyobe du Cameroun, créant une alchimie remarquable entre différentes sensibilités humoristiques. Les artistes, unanimes pour exprimer « tout leur bonheur de se produire à Alger devant un public si chaleureux et accueillant », ont puisé dans le quotidien algérien et universel pour construire leurs numéros, abordant avec finesse et dérision des thématiques aussi variées que l’entretien d’embauche, les relations entre humoristes et producteurs, la chirurgie esthétique ou encore les surnoms tendres entre couples. Cette édition 2025 ambitionne de « faire rayonner l’humour algérien, africain et international » selon les mots de Tarek Oulhadj, cofondateur du festival, qui a souligné lors d’une rencontre avec la presse l’importance de rassembler « des humoristes talentueux algériens et étrangers parmi les plus connus sur la scène du stand-up ». Cette volonté de créer des ponts culturels s’inscrit dans une démarche plus large de professionnalisation du secteur, matérialisée par l’organisation de masterclasses parallèles aux spectacles. Ces sessions de formation, animées par des professionnels aguerris, visent à encadrer et accompagner les humoristes de la nouvelle génération, assurant ainsi la pérennité et le renouvellement de cet art populaire.

L’engouement du public pour cette forme d’expression contemporaine témoigne d’une évolution significative des pratiques culturelles locales. Le stand-up, importé des scènes anglo-saxonnes mais adapté aux réalités socioculturelles maghrébines, trouve ici un terreau particulièrement fertile. Les spectateurs, loin d’être de simples récepteurs passifs, interagissent constamment avec les artistes, créant cette communion unique qui caractérise les représentations algériennes. Cette interaction spontanée transforme chaque représentation en événement singulier, où l’improvisation et la complicité avec le public deviennent des éléments déterminants du succès artistique.

M.S.

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