Économie

La Cosob examine le dossier de Diar Dzair : Une seconde startup à la Bourse d’Alger ?

La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse examine actuellement la candidature de Diar Dzair, startup spécialisée dans le e-commerce et l’innovation, pour une introduction sur le marché financier algérien. Cette démarche confirme l’ouverture progressive de la Bourse d’Alger aux entreprises technologiques innovantes, six mois après l’entrée réussie de Moustachir, première startup cotée du pays.

Le guichet unique du marché financier, dispositif mis en place par la Cosob en novembre 2024, a organisé mercredi une séance d’examen dédiée au dossier de « Diar Dzair, e-commerce et innovation ». Cette réunion, présidée par Youcef Bouzenada, président de la Cosob, s’est tenue « en présence des représentants de l’ensemble des parties prenantes du marché financier, avec pour but l’examen du dossier de la société Diar Dzair, e-commerce et innovation, une startup algérienne qui ambitionne de franchir une étape stratégique dans son développement par le biais d’une introduction en Bourse », selon le communiqué officiel. L’entreprise candidate présente un profil économique solide qui témoigne de la maturité croissante de l’écosystème entrepreneurial algérien. Diar Dzair constitue « la première plateforme de e-commerce en Algérie intégrant un financement islamique digital 100% en ligne, ayant réalisé un chiffre d’affaires de 2,4 milliards de dinars en 2024 ». Cette performance financière s’appuie sur une structure organisationnelle développée comptant « une équipe de 206 employés » et positionnant l’entreprise comme une startup « à fort impact technologique et économique », précise-t-on.

Lors de cette session d’évaluation, la direction de Diar Dzair a présenté « les fondements de son modèle économique, son plan de développement à moyen terme, ainsi que sa volonté clairement exprimée de mobiliser des financements via le marché des capitaux afin de soutenir ses ambitions de croissance, d’innovation et d’expansion à l’échelle nationale et internationale ». L’initiative de Diar Dzair s’inscrit parfaitement dans la politique d’ouverture menée par la Cosob depuis 2024. L’introduction en Bourse envisagée correspond « pleinement aux orientations stratégiques de la Cosob qui visent à ouvrir le marché financier aux entreprises innovantes, notamment via la mise en place de procédures simplifiées, d’incitations adaptées et d’un accompagnement renforcé dans le cadre du guichet unique du marché financier mis en place en novembre 2024 », précise le communiqué. Ce dispositif institutionnel traduit une volonté politique claire de moderniser l’économie algérienne en favorisant l’accès des entreprises technologiques aux capitaux publics.

Le précédent de Moustachir, dont « l’introduction officielle des actions à la Bourse d’Alger en janvier dernier a fait de cette entreprise la première startup à entrer en Bourse, constitue un référentiel encourageant pour les candidatures futures. Le succès de l’opération de souscription où la demande a dépassé l’offre de près de 120% démontre l’appétit des investisseurs algériens pour les valeurs technologiques innovantes et valide la pertinence de cette nouvelle orientation du marché financier national.

L’arrivée potentielle de Diar Dzair renforcerait significativement la diversification sectorielle de la Bourse d’Alger. Actuellement, huit entreprises sont actuellement cotées en bourse, à savoir Alliance Assurances, Biopharm, l’Entreprise de gestion hôtelière Aurassi, Saidal, le Crédit Populaire d’Algérie, la Banque de développement local, la PME AOM Invest et la startup Moustachir. Une neuvième cotation enrichirait cette palette d’investissement en ajoutant une dimension e-commerce et fintech jusqu’alors absente du marché financier algérien. Cette dynamique d’ouverture aux startups s’inscrit dans une stratégie économique plus large visant à attirer les capitaux privés vers l’innovation technologique et à réduire la dépendance aux financements bancaires traditionnels. L’intégration progressive d’entreprises technologiques dans le portefeuille coté pourrait favoriser l’émergence d’un véritable écosystème financier dédié à l’innovation, créant un cercle vertueux entre entrepreneuriat, investissement et développement économique. 

Amar Malki

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