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Nucléaire : Le Conseil de sécurité de l’ONU valide le retour des sanctions contre l’Iran

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné vendredi son feu vert au rétablissement des sanctions contre l’Iran à qui Paris, Londres et Berlin demandent des engagements plus fermes sur son programme nucléaire, une décision en principe réversible en cas d’accord d’ici la fin de la semaine prochaine. L’ambassadeur iranien auprès des Nations unies a qualifié ce vote de « précipité, inutile et illégal ». « L’Iran ne reconnaît aucune obligation de (le) mettre en œuvre », a ajouté Amir Saeid Iravani devant le Conseil de sécurité, qualifiant cette mesure de « politique de coercition ».  En 2015, France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Russie et Chine avaient conclu avec l’Iran un accord appelé JCPOA, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des sanctions. Accord entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui expire mi-octobre. Les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, avaient décidé en 2018 de se retirer du JCPOA et rétabli leurs propres sanctions. Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le « snapback », mécanisme qui permet de rétablir les sanctions dans un délai de 30 jours. Le trio européen a signifié cette semaine à l’Iran qu’il attendait toujours des gestes « concrets ». Mais « les Européens, par leur inaction et maintenant ces mesures, fournissent un autre prétexte pour l’escalade dans les relations internationales », a dénoncé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, au cours d’un briefing à Genève vendredi. Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi avait assuré sur X avoir soumis aux puissances européennes « une proposition créative, équitable et équilibrée, qui répond aux préoccupations légitimes et est mutuellement bénéfique ». Parmi les éléments de blocage, les Européens jugent insuffisant l’accord conclu le 9 septembre entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il ne s’est pas traduit par une reprise immédiate des inspections, suspendues par Téhéran après les frappes israéliennes et américaines menées en juin. Formellement, en vertu de la résolution 2231, le texte soumis au Conseil de sécurité vendredi prévoyait le maintien de la levée des sanctions. Mais il n’a recueilli que quatre voix (dont Russie et Chine), sur les neufs nécessaires à son adoption. Neuf pays ont voté contre et deux se sont abstenus. Moscou et Pékin ont à nouveau marqué leur opposition au rétablissement des sanctions. « Nous sommes témoins d’un spectacle maladroit destiné à créer une réalité parallèle qui n’a rien à voir avec les bases politiques ou légales du travail du Conseil de sécurité », a déclaré l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia. Le sommet de l’ONU la semaine prochaine, auquel assistera notamment le président iranien, pourrait donner lieu à des négociations plus positives.

R.I. avec agences

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