Économie

Pêche au thon : L’Algérie récupère sa part historique

L’Algérie vient de récupérer sa part historique de pêche au thon rouge lors de la 29ème session ordinaire de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, qui s’est tenue à Séville en Espagne du 17 au 24 novembre 2025. Cette avancée diplomatique se traduit par une augmentation substantielle de 437 tonnes par an du quota algérien, portant ainsi la part du pays à près de 5,10% du quota global attribué aux pays membres de l’ICCAT. Selon le communiqué publié dimanche par la Direction générale de la pêche et de l’aquaculture, qui relève du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, le quota annuel de l’Algérie est passé de 2.023 tonnes à 2.460 tonnes dans le cadre du plan de répartition des quotas de pêche pour la période 2026-2028. Cette augmentation représente une hausse de plus de 21% par rapport au quota précédent. La récupération de ce quota résulte de « longues négociations ardues menées par la délégation algérienne participante », laquelle a œuvré de manière coordonnée sous la supervision du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, qui a « suivi de près le processus de négociation et orienté les efforts pour garantir la récupération des droits historiques de l’Algérie », précise la DGPA. Cette décision revêt une importance particulière car elle vient corriger « une injustice historique subie par l’Algérie lors de la 17ème session de l’organisation en 2010, marquée par l’absence de la délégation algérienne, ce qui avait conduit à la réduction de sa part à seulement 1% du quota global des pays membres de l’ICCAT ». Durant 15 ans, l’Algérie a donc été privée d’une partie importante de ses droits de pêche dans cette ressource stratégique. Le contexte des négociations n’a pas été favorable. La session a été marquée par « des débats intenses et des délibérations complexes, plusieurs pays ayant demandé l’augmentation de leurs quotas, parallèlement à l’adhésion de nouveaux membres ayant obtenu automatiquement certaines parts ». Dans ce climat de forte concurrence pour se partager une ressource limitée, la délégation algérienne a dû faire preuve de détermination et d’habileté diplomatique. En dépit de cette forte concurrence, la délégation algérienne est parvenue à faire inscrire un point important dans la recommandation finale du nouveau plan, stipulant « la poursuite du suivi du dossier de l’Algérie lors de la prochaine révision en 2028, pour compenser le préjudice subi par le passé ». Cette clause ouvre la voie à de possibles augmentations supplémentaires du quota algérien lors du prochain cycle de négociations. Au-delà de la question des quotas, la session a également été l’occasion de reconnaître le rôle de l’Algérie au sein de l’organisation internationale. La confiance au représentant de l’Algérie auprès de la Commission, Amar Ouchelli, a été renouvelée avec sa réélection à la présidence du 4ème sous-comité pour un nouveau mandat, ce qui constitue « une reconnaissance claire du rôle actif et de la compétence de l’Algérie au sein de cette instance internationale ». La DGPA souligne que la diplomatie algérienne a joué « un rôle majeur » dans le soutien aux efforts du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche pour réaliser cet important exploit. Cette synergie entre les différentes institutions de l’État a été déterminante pour aboutir à ce résultat. L’augmentation du quota contribuera au renforcement de la sécurité alimentaire nationale et à l’augmentation des revenus de l’Algérie issus de l’exportation du thon rouge, un produit de la mer très demandé à l’échelle mondiale. Le thon rouge de Méditerranée est en effet l’une des espèces les plus prisées et les plus chères sur les marchés internationaux, notamment au Japon où il est très recherché pour la préparation des sushis et sashimis.

Sabrina Aziouez

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