Économie

Ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset : Un financement de 747 millions d’euros de la BAD

Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a récemment approuvé un financementde 747,32 millions d’euros destiné à financer la première tranche de la ligne ferroviaire Laghouat–Ghardaïa–El Ménéa. Cette décision, rendue publique le 12 décembre, concrétise la volonté des autorités algériennes de poursuivre la réalisation de la pénétrante centre du réseau ferroviaire national, un projet titanesque de 2039 kilomètres qui reliera à terme Alger à Tamanrasset, en passant par Laghouat, Ghardaïa, El Ménéa et In Salah. Cette infrastructure stratégique représente bien plus qu’une simple liaison ferroviaire : elle incarne la vision d’une Algérie pleinement intégrée, capable de valoriser les immenses potentialités de son territoire saharien et de s’affirmer comme un acteur majeur des échanges avec l’Afrique subsaharienne. Ce financement massif de l’institution panafricaine représente une reconnaissance internationale de la pertinence de la stratégie nationale de développement territorial et de diversification économique portée par le Président Abdelmadjid Tebboune. Le projet s’inscrit dans la continuité logique du tronçon Boughezoul-Laghouat de 250 kilomètres, mis en service en octobre 2023 et qui a déjà démontré l’impact transformateur du rail dans les régions sahariennes. Avec cette nouvelle étape couvrant 495 kilomètres entre Laghouat et El Ménéa via Ghardaïa, l’Algérie franchit un cap déterminant vers l’achèvement de cette artère vitale qui bouleversera les équilibres économiques et démographiques du pays.

Selon le communiqué de la BAD, « cette infrastructure stratégique vise à renforcer la connectivité territoriale, stimuler le développement économique du Sud algérien et soutenir l’intégration régionale ». Cette triple ambition résume parfaitement les enjeux d’un projet qui s’étendra finalement sur plus de 2000 kilomètres et permettra des vitesses de circulation pouvant atteindre 220 kilomètres par heure, plaçant ainsi l’Algérie à la pointe de la technologie ferroviaire en Afrique. Pour les wilayas de Laghouat, Ghardaïa et El Ménéa, dont les études ont été finalisées et déclarées d’utilité publique en août 2025, cette nouvelle artère ferroviaire représente une promesse de développement sans précédent. Ces régions, qui regorgent de potentialités agricoles, touristiques et minières largement sous-exploitées faute d’infrastructures adaptées, pourront enfin valoriser pleinement leurs ressources et s’intégrer efficacement dans les circuits économiques nationaux et régionaux.

La nouvelle ligne ferroviaire figure parmi les projets d’investissement prioritaires du pays. Sur le plan de la mobilité des personnes et des biens, elle « vise à faciliter les déplacements des voyageurs et le transport des marchandises », souligne le communiqué de la BAD. L’impact sur la compétitivité économique s’annonce tout aussi significatif puisque l’infrastructure « permettra également de réduire les coûts logistiques et d’optimiser l’acheminement des productions agricoles et industrielles ». La création de zones d’activités économiques autour des nouvelles gares transformera ces points de passage en pôles de développement régional, générant emplois et opportunités d’investissement. Enfin, le projet « favorisera une exploitation durable des ressources économiques des régions sahariennes », s’inscrivant ainsi dans la politique nationale de développement durable et de préservation de l’environnement saharien.

Abdoulkader Dileita, responsable pays de la Banque africaine de développement en Algérie, a salué l’importance stratégique de ce projet pour l’avenir du Sud algérien. « Ce projet ferroviaire structurant contribuera à transformer durablement les dynamiques économiques du Sud algérien. Il ouvrira de nouvelles perspectives pour le commerce, l’emploi et la compétitivité des territoires », a-t-il déclaré, rejoignant ainsi les analyses des experts algériens qui voient dans cette infrastructure un catalyseur de croissance pour l’ensemble de la région et une porte d’entrée vers les marchés du Sahel. Le responsable a également réaffirmé l’engagement de son institution : « La Banque est fière d’accompagner l’Algérie dans la mise en œuvre de ses infrastructures stratégiques ». Le programme « comprend plusieurs volets, notamment la construction des segments prioritaires de la ligne et l’installation d’équipements ferroviaires modernes ». « Des systèmes de sécurité et de signalisation de dernière génération seront mis en place », garantissant ainsi aux usagers algériens des standards de sûreté comparables à ceux des réseaux ferroviaires les plus performants. De manière particulièrement significative, « le projet prévoit également l’aménagement de plateformes économiques et sociales à destination des jeunes, des femmes et des acteurs locaux ». Enfin, « les conditions techniques et opérationnelles nécessaires à l’extension future du réseau seront préparées », ouvrant la perspective d’achever rapidement les tronçons suivants vers In Salah, puis Tamanrasset, dont les études sont déjà en cours de finalisation.

Samira Ghrib

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