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Premier et dernier essai ?

Euro éparpillé

Test manqué. Ce soir, le premier Euro organisé dans 11 villes de 11 pays différents prendra fin après la finale entre l’Italie et l’Angleterre. Un format – pensé et acté en 2012 par Michel Platini, alors président de l’UEFA, pour «permettre à certains pays de recevoir l’Euro alors qu’ils ne l’auraient jamais eu autrement» – qui n’a pas fait l’unanimité, notamment en raison du manque d’équité entre les 24 équipes participantes. Que ce soit au niveau des distances à parcourir, des différences de température ou encore des stades remplis ou non. Et à en croire les propos de l’actuel boss de l’instance européenne, Aleksandr Ceferin, l’expérience ne sera pas réitérée sous son mandat. «L’Euro organisé dans plusieurs pays, je ne le soutiendrai plus. Je pense que le fait que certaines équipes doivent parcourir plus de 10.000 km et d’autres seulement 1.000 est un défi trop important. Et, d’une certaine manière, ce n’est pas correct», a réagi le dirigeant slovène lors d’une interview accordée à la BBC. L’équipe de France, qui a joué à Munich contre l’Allemagne (1-0) en soirée, puis à Budapest en Hongrie (1-1) sous un soleil de plomb en journée, ou encore face à la Suisse (3-3, 4-5 tab) à Bucarest, capitale de la Roumanie, pourra confirmer les propos du président de l’UEFA. Certes, cela ne suffit pas à expliquer le parcours délicat des Bleus, mais les hommes de Didier Deschamps n’ont sans doute pas été aidés par ces changements incessants. Et ils ne sont pas les seuls. D’autres nations ont également de quoi se plaindre, mais pas… les quatre demi-finalistes de la compétition – à savoir l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre et le Danemark – lesquels ont tous disputé l’intégralité de leurs matchs de la phase de poules à domicile. Mention spéciale pour les Anglais, qui ont uniquement quitté Wembley pour jouer leur quart de finale face à l’Ukraine (4-0) au Stadio Olimpico de Rome, avant de retrouver leurs 60.000 spectateurs face aux Danois (2-1 ap) en demi-finale. D’autant plus que le Royaume-Uni a «bloqué» les fans italiens, danois et espagnols résidant hors d’Angleterre pour les demies en imposant une quarantaine de 5 à 10 jours, au grand dam du sélectionneur transalpin Roberto Mancini. «C’est très injuste qu’on n’ait pas la moitié du stade remplie de fans italiens et l’autre de fans espagnols», a-t-il regretté avant la demie. Et ce soir, ce sera sans doute pire avec une enceinte de Wembley totalement acquise à la cause des locaux…

R. S.

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