Les vaccins Spoutnik V et Sinovac produits localement dès septembre : Saidal produira 2,5 millions de de doses/mois
L’Algérie entamera la production locale des vaccins Sinovac et Spoutnik V dès le mois de septembre prochain.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed a indiqué hier, que le groupe pharmaceutique public Saidal compte produire à partir de septembre 2,5 millions de doses de vaccins anti-Covid par mois, de type Spoutnik V et Sinovac.
Invité à intervenir sur les ondes de la Radio algérienne, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a expliqué que les deux vaccins, russe Spoutnik V et chinois, Sinovac, seront produits, à l’unité Saidal de Constantine, avec une capacité de production mensuelle de 2,5 millions de doses par mois, comme première phase. Cette capacité pourra être augmentée en faisant appel à l’une des huit autres unités de production équipées et homologuées en Algérie pour réaliser le procédé de répartition aseptique « fill & finish » adopté, dans un premier temps, pour la production de ces deux vaccins. Pour le vaccin russe Spoutnik V, Saidal devrait passer à la fabrication de la matière première, ce qui nécessitera plus de temps, a avoué le ministre. Toutefois, M. Benbahmed a révélé qu’il s’agit d’un partenariat stratégique avec l’institut de recherche russe, Gamaleya, qui s’étendra, également, à des produits de bio-technologie, notamment des médicaments d’oncologie qui coûtent à l’Erat 600 millions d’euros par ans.
Le ministre a souligné qu’il sera possible de gagner 5 à 6 dollars par dose, et lorsqu’on devra produire 50 millions de doses, cela fera 250 millions de dollars d’économie, « ce qui n’est pas négligeable ». En parallèle de la production locale du vaccin, le laboratoire chinois Sinovac s’est engagé avec l’Institut Pasteur à livrer 15 millions de doses d’ici la fin de l’année, a-t-il ajouté.
Le ministre a également eu à intervenir en ce qui concerne l’évolution de la situation sanitaire. « On ne connaît pas encore l’ampleur de cette troisième vague de contaminations. C’est pourquoi on prend toutes les précautions nécessaires pour répondre aux besoins », a affirmé le ministre qui a estimé que « forts de l’expérience des deux précédentes vagues, l’Algérie s’est dotée, en ce qui concerne l’industrie pharmaceutique, de moyens comme la production de tests antigéniques, des PCR et des masques ». L’orateur indiquera que « l’Algérie fabrique aussi certains produits pharmaceutiques nécessaires à la prise en charge des patients atteint du Covid 19 ».
Cependant, Lotfi Benbahmed reconnaîtra « la persistance de la problématique de la disponibilité de l’oxygène dont la production en Algérie est malgré tout passée de 120 000 litres à près de 450 000 litres ». Il expliquera les perturbations de l’approvisionnement constatées la semaine passée par des problèmes techniques d’un fabricant qui devait remplacer ses installations. Une problématique qui a été réglée, dira le ministre qui précise d’ailleurs que la production a dépassé la la barre des 500 000 litres depuis hier ». A ce chapitre, le ministre a assuré que « la réunion de tous les concernés par ce chapitre de fabrication d’oxygène a été sanctionnée par la mutualisation des moyens de l’ensemble des producteurs ». Ces derniers, ajoute-t-il, produiront et achemineront l’oxygène vers les structures sanitaires qui ont des installations insuffisantes pour le stockage d’où la décision de multiplier les livraisons. Pour se faire, une cartographie, précise Benbahmed, est en train d’être mise en place pour que les différents opérateurs fabricants d’oxygène puissent toucher toutes les wilayas du pays. « Les wilayas les plus touchées à l’instar d’Alger, Oran, Constantine et Tizi-Ouzou seront priorisées », a cependant précisé le ministre. Abordant l’autre problématique de distribution des tests antigéniques fabriqués pourtant localement, Benbahmed s’appuiera sur l’instruction du président de la République à cet effet pour rassurer que « ces derniers seront disponibles dans les officines ». Ce qui permettra, ajoute-t-il, aux citoyens des régions les plus reculées de s’auto-tester ».
Akli Amor