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Essais nucléaires dans le Sud : La dette de la France envers l’Algérie

Le dossier des explosions nucléaires, menées par la France coloniale revient aux devants de la scène. En visite en Polynésie française, le président français Emmanuel Macron a reconnu « une dette » de la France sur les essais nucléaires effectués dans cette partie du monde entre 1966 et 1996 dans le pacifique, affirmant même que les victimes de ces essais, devraient peut-être mieux indemnisés. En précampagne pour les présidentielles françaises de 2022, le président français s’est rendu pour une tournée en Polynésie. Une région où le sentiment indépendantiste est ravivé, à quelques mois du référendum en Nouvelle Calédonie, par le sentiment d’abandon que vivent les populations en raison des difficultés économiques et sociales, en sus de l’impact de la pandémie. Et si le président français a fait un aveu dans l’espoir d’apaiser les revendications portées par les indépendantistes de l’archipel en ce qui concerne les essais nucléaires français dans la région, il met à l’index la responsabilité de la France coloniale envers toutes les régions où elle a mené des essais nucléaires, en Polynésie, mais aussi en Algérie.

Le dossier des explosions nucléaires dans le Sud algérien demeure l’un des plus importants en suspens entre la France et l’Algérie, dans le cadre de la démarche « conjointe » de traitement de la question mémorielle. Selon les sources françaises, la France a mené pas moins de 17 explosions nucléaires en Algérie entre 1960 et 1966.  Les contaminations aux radiations nucléaires continuent de sévir jusque à nos jours, avec comme conséquence sur la santé des citoyens de cette région, des malformations congénitales, des différents cancers comme celui de la thyroïde et d’autres pathologies révélées ou non  en plus de la contamination par le nucléaire de la nappe phréatique jusque dans la région du sud Tunisien.

Le 13 février 1960, l’armée Française effectue son premier essai nucléaire à Reggane et en 2013, dans le cadre des procédures judiciaires déclenchées par les victimes, la carte a été déclassifiée affirmant que les retombées radioactives, se sont étendues à toute l’Afrique du l’ouest jusqu’à la centre Afrique.Des études, comme celles établies par Bruno Barillot expert des essais nucléaires  ont démontré que des éléments tels que l’iode 131 et le Césium 137, ont été inhalés par les populations de cette région du sud Algérien et même au-delà.« Personne ne peut ignorer actuellement que ces essais sont à l’origine de cancers ou  de maladies cardio-vasculaires », a affirmé cet expert à un magasine Français.

En 2012, le nombre de victimes Algériennes atteintes de pathologies causées par la radioactivité dues à ces essais, est d’au moins trente milles victimes.Aujourd’hui, les autorités Algériennes demandent à la France de leur remettre la liste complète des lieux d’enfouissements des matériaux radioactifs et de procéder au nettoyage des sites affectés.

Alger n’a jamais cessé de revendiquer la décontamination des lieux ou se sont déroulés les essais nucléaires  français,  en exigeant également la restitution des cartes indiquant ou sont stockés tous les déchets liés à ces expérimentations macabres. Elle réclame également l’indemnisation des victimes.

IdirYaghmoracen

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