Plan d’action du gouvernement : Vers une feuille de route strictement économique
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a instruitles ministres afin d’accélérer la finalisation du plan d’action du gouvernement. Une instruction formulée lors de la première réunion de son équipe gouvernementale, tenue samedi dernier.
Cette réunion a été consacrée, selon un communiqué des services du Premier Ministre, à l’examen de plusieurs dossiers dont l’agriculture, l’industrie et la communication institutionnelle. Selon la même source, le secrétaire général du gouvernement a présenté une communication relative à la méthodologie d’élaboration du plan d’action du gouvernement. Ce plan est, actuellement, en cours de préparation au niveau des différents départements ministériels avant sa consolidation en vue de sa présentation et son adoption lors d’un prochain Conseil des ministres, qui se tiendra au courant de ce mois. Ensuite, il sera présenté, selon des sources concordantes, au mois de septembre prochain devant les membres des deux chambres du Parlement, en l’occurrence l’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la Nation pour son adoption. Ce plan d’action revêtira certainement, une orientation économique avec une attention particulière au volet social. Et pour cause, la préparation de ce plan intervient, selon les spécialistes, dans une conjoncture socio-économique très difficile, caractérisée par la grogne du front social notamment le retour des contestations dans le Sud du pays et la détérioration de la situation épidémiologique et sanitaire. Une détérioration liée essentiellement à la hausse ascendante du nombre de contamination et de décès à cause de la pandémie du Covid-19. Par ailleurs, ce plan s’inspirera principalement «des 54 propositions pour bâtir une nouvelle République», formulées dans le programme électoral du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier a prévu la mise en place d’un «nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l’économie de la connaissance, à travers une politique de développement indépendante de la rente pétrolière, laquelle doit continuer à être un précieux levier de croissance économique et non l’essentiel». Cette nouvelle politique s’appuiera notamment sur le développement de l’agriculture, du tourisme, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En effet, il est attendu du nouveau gouvernement d’engager plusieurs actions notamment une réforme du système fiscale et financier «pour en faire un moyen d’orientation économique et d’encouragement de la production nationale», ainsi que l’amélioration du climat des affaires. Il s’agit de la promotion de l’investissement à travers la finalisation et la promulgation de textes réglementaires encadrant la procédures d’accès au foncier agricole, la poursuite de l’opération de récupération des terres non travaillées pour assurer l’exploitation optimale du foncier agricole et des capacités de production nationale ainsi que la réduction de la facture d’importation des produits de large consommation, à travers notamment le développement des cultures industrielles et l’optimisation des dispositifs de soutien aux céréales et au lait. Il est prévu, aussi, la concrétisation d’un programme d’irrigation d’appoint qui concerne une superficie globale de 158.000 ha, imposé par les conditions climatiques difficiles et les irrégularités pluviométriques. Dans ce contexte, cinq axes stratégiques ont été identifiés et devant conduire à une meilleure performance de l’industrie nationale, à savoir la préservation de l’outil de production, le développement de l’intégration locale, le ciblage des activités à soutenir dans le cadre de la relance de l’investissement, l’inclusion de l’économie industrielle privée et l’amélioration de la gouvernance des entreprises économique nationales.
Ceci dit, le Premier ministre bénéficie, selon les spécialistes, de la reprise des prix du pétrole avec un baril qui dépasse 76 dollars. Par ailleurs, le gouvernement d’Aïmene Benabderrahmane sera doté d’une stratégie de communication institutionnelle préparée par le ministre de la communication, M.Amar Belhimer. Cette stratégie une première- est axée notamment sur le développement de la communication institutionnelle et les méthodes à adopter en vue d’améliorer l’information à destination du citoyen, à travers les sites Internet des administrations publiques ainsi que sur les réseaux sociaux. Ce qui permettra d’améliorer davantage le travail des institutions publiques en matière de communication institutionnelle. Ce dernier constituait auparavant le «maillon faible de la politique gouvernementale» puisque les gouvernements précédents «navigué à vue sans aucune stratégie de communication gouvernementale encore moins institutionnelle». En outre, le ministère de la communication compte parachever à travers la poursuite de la mise en place des institutions en charge de la régulation du secteur de la communication et ce, afin d’assurer un respect des conditions d’exercice de la profession de journalisme fondée sur l’opinion et l’expression libre d’une part et l’éthique de la profession et les valeurs de notre société.
Faiçal Bedjaoui