Pr. Rachid Belhadj, président de l’Académie de développement des sciences médico-judiciaires: «Les assassins de Djamel Bensamil avaient un message de haine»
Le Pr. Rachid Belhadj, président de l’Académie de développement des sciences médico-judiciaires a qualifié l’assassinat de Djamel Bensmail « d’acte barbare condamné par toute l’humanité ». Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le médecin légiste a indiqué que les assassins de Djamel Bensmail «avaient un message à transmettre, en filmant ce crime ; celui de la haine, de la peur. Mais avaient aussi le désir de créer une instabilité sociale ».
Interrogé au sujet de la préméditation de cet acte, le Pr. Rachid Belhadj, a préféré laisser le soin à l’institution judiciaire de se prononcer s’il y avait ou non cette préméditation d’attenter à la vie du jeune Djamel Bensmail.
S’agissant de la reconstitution de la scène du crime, le professeur Rachid Belhadj affirme que « ce sont des pratiques courantes », indiquant que le pays « possède des spécialistes dans la reconstitution des scènes de crimes », affirmant que « même le véhicule a été expertisé ».
Il indiquera qu’à travers cet acte le but recherché est celui « de porter atteinte à la bonne santé morale de la société », insistant sur le fait que « l’intention criminelle » existe bel et bien. Il déplore d’ailleurs la diffusion de ces scènes même par des personnes qui n’avaient pas assisté à ce lynchage sur la place publique.
Dans le même ordre d’idée, le Pr. Rachid Belhadj reproche le fait que ces images soient aussi largement diffusées alors que ni la famille du défunt ni le peuple algérien n’ont pas encore fait le deuil de « ce crime abominable».
Le président de l’Académie algérienne de développement des sciences médico-judiciaires, a également tenu à expliquer le rôle de l’image dans l’instabilité psychologique d’un être humain. Il rappellera la période de la décennie noire. Il estime que si « les scènes de Ben Talha ou celles de Rais avaient été filmées », cela aurait provoqué selon ses termes « une situation de psychodrame». Il ajoute que l’assassinat du jeune Djamel Bensmail provoquera « le remord » chez les personnes ayant assisté impuissantes à cette scène affirmant que « sur le plan juridique cela relève de la non-assistance à une personne en danger ». Il réaffirmera tout de même que l’acte en lui-même visait « à créer une fitna, à séparer les familles et à provoquer une instabilité économique, au sein des écoles, des universités… », appelant à l’unité.
Le spécialiste en médecine légale met, d’ailleurs, en avant « la qualité » de solidarité qui caractérise le citoyen algérien, rappelant l’élan de solidarité à travers tout le territoire national, pour apporter l’aide nécessaire aux régions sinistrées.
Idir Yaghmorassen