Économie

Réunion de l’OPEP+ : Le maintien de la production au menu

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, parmi lesquels la Russie, se réuniront, demain, pour discuter de l’augmentation de 400.000 barils par jour (bpj) convenue précédemment pour les mois à venir. Selon des spécialistes cités par l’agence Reuters, l’Opep+ devrait opter pour le statu quo lors de sa réunion de mercredi en confirmant la légère augmentation de production prévue à partir du mois de septembre prochain, même si « l’administration Biden avait exhorté il y a trois semaines l’OPEP+ à accroître davantage leur production de pétrole afin de contrer la hausse des prix, perçue comme une menace à la reprise économique mondiale ». Ceci dit, des sources au sein de l’alliance ont souligné que la hausse récente des cours était provisoire, principalement due aux perturbations de l’offre au Mexique et au passage de l’ouragan Ida dans le golfe du Mexique, ajoutant au passage que  » les prix actuels du pétrole autour de 70 dollars sont corrects. L’OPEP+ va probablement rester sur sa décision d’augmenter de 400.000 bpj la production ».  Par ailleurs, le ministre koweïtien du Pétrole, Mohammad al-Fares  a déclaré dimanche à Reuters que l’OPEP+ discuterait cette semaine de la nécessité de maintenir l’augmentation prévue ou de la suspendre, ajoutant que certains pays d’Asie, parmi lesquels la Chine, étaient toujours affectés par la pandémie de COVID-19 et qu’il fallait faire preuve de prudence. Il a fait savoir par la suite à l’agence de presse KUNA que le Koweït soutenait toute décision prise par les ministres de l’OPEP+ sur la base d’un consensus. Divisés au début de l’été, les 23 producteurs du pétrole du groupe Opep+ ont su trouver la voie du compromis et tâcheront de ne pas s’en éloigner malgré la pression américaine. Si les tractations ont commencé en coulisses entre les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés, « aucune décision n’a été prise », a averti ,dimanche dernier, le ministre du Pétrole du Koweït Mohammed Al-Fares, cité par l’agence officielle Kuna, assurant que « toutes les options » étaient sur la table. Parmi elles, le maintien de la politique actuelle, qui consiste à rouvrir très progressivement le robinet après les drastiques coupes décidées au printemps 2020 pour soutenir le marché face à la pandémie de coronavirus. Depuis début août, le cartel augmente la production chaque mois de 400.000 barils par jour, avec pour objectif à terme de remettre dans les tuyaux les 5,4 millions de barils quotidiens qu’il laisse encore sous terre. A priori la réunion devrait être sans surprise après le psychodrame de juillet: les Emirats arabes unis avaient alors crié à « l’injustice », donnant lieu à une discorde publique inédite avec l’Arabie saoudite. Abou Dhabi, qui militait pour un relèvement de la base de calcul de son quota de production de brut, avait eu gain de cause: sa part ainsi que celle de plusieurs autres pays (Irak, Koweït, Arabie saoudite et Russie) a été ajustée à la hausse, une révision qui prendra effet en mai 2022. Le marché reste nerveux et soumis aux éventuels rebonds épidémiques liés à la souche Delta du Covid-19, comme celui qui a frappé l’Inde au printemps et dans une moindre mesure la Chine au cours de l’été. Les confinements et autres mesures de restrictions de déplacements des biens et des personnes qu’ils entraînent sont préjudiciables à la demande de brut et ont une incidence immédiate sur les prix du baril.

Faiçal Bedjaoui

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *