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Situation au Sahel : L’escalade des conflits profite au crime organisé

La situation sécuritaire dans la région du Sahel, a été abordée lors de la journée d’étude sur le terrorisme, organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG). Une conférence au cours de laquelle le colonel Mounir Merrouchea indiqué que l’escalade des conflits internes dans la région du Sahel a conduit ses populations à faire allégeance aux bandes du crime organisé ou aux rebelles, en vue de bénéficier des revenus des activités de contrebande ou obtenir la protection.

Dans une communication portant sur le thème de « stratégie de la gendarmerie nationale de lutte contre la criminalité transnationale organisée au Sahel », Le colonel Merrouche a indiqué que cette escalade de conflits avait également entrainé « un état de chaos qui a contraint des milliers d’individus et de réfugiés à se déplacer anarchiquement », ce qui a contribué, selon lui, à « l’exacerbation du phénomène de l’immigration illégale ». Le même responsable a précisé que « les réseaux du crime organisé opèrent dans la région du Sahel à travers de nombreux axes, de Niamey et Agades au Niger, et Gao au Mali, considérés comme des points de transit et centres importants d’activités criminelles, en sus du triangle des montagnes de Tibesti dans le nord Tchadien, qui est une autre zone de concentration pour les lignes d’activités criminelles »,  ce qui a contribué selon l’intervenant  « à la propagation des réseaux criminels avec des manifestations de corruption au sein de la communauté locale ».Dans le même ordre d’idée le colonel Merouche, a rappelé que « les réseaux terroristes n’hésitent pas à s’adonner à  toutes sortes d’activités criminelles en vue de financer leurs activités, en imposant des tributs et des frais de transit aux trafiquants de drogue en échange de leur protection ».

Ainsi et à propos de la stratégie globale du Haut commandement de l’Armée nationale populaire (ANP), en matière de lutte contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, le colonel Merrouche, affirme que « le commandement de la Gendarmerie nationale a accordé un intérêt particulier à la lutte contre ces activités criminelles transfrontalières au Sahel et au grand Sahara, en mettant au point une stratégie intégrée dans le but de relever les défis futurs ».

Il expliquera que « cette stratégie repose sur l’adaptation du déploiement de ses unités, notamment les Gardes-frontières, la coordination et l’intégration opérationnelles, la modernisation des structures des unités des Gardes-frontières postées dans le désert algérien, la fortification de la bande frontière par des équipements d’ingénierie et de matériel de pointe, le renforcement de la surveillance des frontières à travers le déploiement d’un système de surveillance électronique et de caméras thermiques et l’intensification des patrouilles de reconnaissance terrestres et aériennes ».

Selon le même responsable, « les efforts internationaux de lutte contre le crime organisé se heurtent à de réels obstacles qui ne permettent pas d’éradiquer les activités de ces bandes organisées, d’où la nécessité d’accélérer la mise en place de nouvelles mesures et dispositions de coopération efficaces et plus inclusives ».« Toute approche  efficiente de lutte contre le crime organisé et le terrorisme dans la région du Sahel africain, doit développer les relations économiques et encourager les donateurs à financer les projets de développement à même de contribuer au tarissement des sources de la criminalité », tenait-il à indiquer, en ajoutant qu’« il s’agit également d’activer les efforts de lutte contre le crime organisé dans le cadre d’une approche régionale et d’appuyer les initiatives multilatérales dans le cadre du Conseil des chefs d’états-majors ».

Boubekeur Amrani

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