Départ des mercenaires étrangers de Libye : Un défi pour la sécurité de la région
Les travaux de réunion ministérielle des pays du voisinage de la Libye ont été clôturés hier. Une réunion qui a permis de mettre en lumière l’importance du processus de stabilisation de la Libye en vue de la tenue des élections prévues le 24 décembre prochain, mais aussi et surtout le départ des mercenaires et des forces étrangères dans un cadre transparent et organisé.
Une question que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, RamtaneLamamra a tenu à mettre en lumière à l’issue des travaux. Au cours d’une conférence de presse qu’il a co-animé avec son homologue libyenne, Najla El Menqouch, Ramtane Lamamra a mis l’accent sur la nécessité de libérer le territoire libyen de toutes les interférences étrangères qui agissent négativement sur le processus de règlement de la crise et de réédification des institutions de la libye, notamment, les mercenaires. Ces derniers, affirme-t-il, représentent un danger non seulement pour l’intégrité de la Libye mais aussi un danger pour la sécurité des pays du voisinage dont l’Algérie qui œuvre pour un départ organisé et transparent de ces groupes. Lamamra a recommandé ainsi que le départ de ces groupes soient pris en charge par des mécanismes qui évitent des implications négatives pour les pays du voisinage. Il a ainsi affirmé qu’une sortie non contrôlée des mercenaires étrangers du territoire suscite une inquiétude légitime au sein des pays du voisinage, plaidant pour un départ de ces forces dans un cadre organisé et transparent. Et d’ajouter que la question des mercenaires étrangers doit être prise en charge par la communauté internationale. C’est dans ce sens que RamtaneLamamra a rappelé que l’Algérie a souhaité être associé au processus de dialogue militaire 5+5 et au Forum de dialogue politique. « Ce n’est en aucun cas une intrusion, mais nous souhaitons que notre point de vue soit entendu », a expliqué le ministre des Affaires étrangères.
En ce concerne le règlement de la crise en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a mise en avant l’importance de la réconciliation nationale en Libye, ajoutant que ce pays « peut pleinement tirer profit de l’expérience algérienne en la matière ».Lamamra a précisé que « tous les textes, y compris les conclusions de la conférence de Berlin, affirment la possibilité pour la Libye de tirer profit de l’expérience algérienne en la matière », relevant que la réconciliation nationale était un pilier pour le rétablissement de la sécurité dans ce pays. Un préalable pour tout processus de stabilisation.
D’ailleurs, la question du retour de la stabilité en Libye constitue l’un des préalables au processus de réédification des institutions à travers l’organisation des élections et lequel doit être assis sur une base juridique et constitutionnelle, point d’achoppement d’ailleurs entre les acteurs du Forum de dialogue interlibyen. Sur ce point, RamtaneLamamra n’a pas omis de souligner que la réconciliation entre les frères libyens est un préalable à toute sortie de crise notamment la réussite du processus électoral dont la première escale reste les élections présidentielles prévues le mois de décembre prochain. Lamamra a, à ce sujet, réaffirmé la disponibilité de l’Algérie à accompagner ce processus et est prête à dépêcher, si le Gouvernement libyen en fait la demande, un groupe d’observateurs pour suivre la tenue des prochaines élections prévues en décembre prochain en Libye.
Pour sa part, la ministre libyenne des affaires étrangères Najla El Manqouch a tenu à exprimer sa reconnaissance à l’Algérie à sa tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et son ministre des affaires étrangères qui ont « œuvré sans relâche pour la réussite de cette réunion et pour leur dévouement à la position algérienne de principe qui est d’accompagner le peuple libyen et le refus de tout interférence étrangère ». Najla El Manqouche n’a ainsi pas omis l’importance de trouver des solutions aux implications sécuritaires de la crise libyenne sur les pays voisins dont l’Algérie dont l’apport, ajoute elle, est prépondérant dans ce processus. La MAE libyenne a ainsi souligné le rôle de l’Algérie dans ce processus d’accompagnement du peuple libyen et surtout dans l’aboutissement durant cette réunion à la réactivation de l’accord entre les quatre pays voisins de la Libye pour la sécurisation des frontières. La ministre a également rappelé le travail du gouvernement d’union nationale dans l’organisation des élections présidentielles du mois de décembre prochain.
La question palestinienne au cœur du prochain sommet arabe
Notons que la conférence de presse tenue hier, a été l’occasion pour le chef de la diplomatiealgérienne d’évoquer le prochain sommet arabe que doit se tenir à Alger et dont la tête reste à fixer. Un sommet qui devra mettre à profit pour consolider l’action arabe commune. Interroger à ce propos, RamtaneLamamra a mis en avant l’importance du règlement de certaines questions régionales, à l’image de la question libyenne dans la réussite du prochain sommet arabe. C’est aussi le cas pour certaines questions de premier ordre pour le monde arabe, notamment la cause palestinienne.
Le chef de la diplomatie algérienne a souligné l’importance de la concertation entre les pays arabe pour le bien de la cause palestinienne tout en réitérant la position de principe algérienne qui a toujours été aux côtés du peuple palestinien et son droit à disposer de son Etat. Il a dans ce sens insisté sur le fait que l’action commune arabe doit permettre de réaffirmer l’attachement au plan de paix arabe. Lamamra a également évoqué la question de l’octroi à l’entité sioniste de statut d’observateur au sein de l’Union africaine, Lamamra indiqué que « la question palestinienne est une cause africaine » et a estimé que les choses commencent à s’éclaircir à ce propos , vu que les pays africains affichent leur opposition à la décisions unilatérale prise par la commission de l’UA..
Kamel Nait Ameur