Économie

Sider El Hadjar : Une nouvelle ingénierie financière pour le complexe

En visite de travail de deux jours à la wilaya d’Annaba, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a inspecté hier le complexe sidérurgique d’El Hadjar et ses différentes unités de production. Il estime cependant que malgré l’accompagnement de l’État, les résultats du complexe industrielle reste insuffisants et plaide ainsi pour un changement profond ainsi que pour le recours à une ingénierie financière renouvelée.

Intervenant lors d’une courte allocution, le ministre a qualifié le complexe Sider El Hadjar de locomotive du développement industriel national. Il a mis, en ce sens, en reliefson  rôle axial et sa capacité à relancer l’économie industrielle. « Le complexe sider El Hadjar a  toujours eu une portée internationale et donne par conséquent une valeur ajoutée à l’économie nationale », a fait savoir le ministre qui a souligné l’importance du secteur sidérurgique dans l’économie nationale.«  Si l’industrie sidérurgique s’arrête, c’est toute l’économie qui s’arrête avec elle »,  a fait savoir Zeghdar.  Pour le ministre de l’Industrie,« la sidérurgie joue un rôle important dans l’amélioration des indicateurs économiques de notre pays, notamment en contribuant au développement économique et à sa capacité à faire avancer l’économie nationale ». Évoquant le caractère fondamentale  du secteur, le premier responsable du département de l’industrie a fait savoir que« la sidérurgie est l’une des activités fondamentales et structurées qui nécessitent des investissements financiers importants afin de répondre aux exigences des diverses activités industrielles et économiques ». Ahmed Zeghdar a ainsi  marqué une halte, pour remonter le temps afin de rappeler que « depuis la création du complexe, celui-ci a bénéficié d’un important soutien financier et d’un accompagnement des pouvoirs publics pour lui permettre de répondre à ses besoins nécessaires, au renouvellement et à la réhabilitation des équipements, ainsi qu’à suivre le développement des systèmes de production, et à contribuer à faire face à la demande croissante de produits sidérurgiques sur le marché national ». Le ministre n’ a pas manqué d’afficher une certaine insatisfaction , malgré les efforts et indépendamment de certains résultats enregistrés n’ont pas été satisfaisants.« Le complexe n’a pas été à la hauteur de ses aspirations, car il n’a pas été en mesure d’améliorer sa position sur le marché national, et encore moins sur le marché régional et étranger, notamment la gestion et la stratégie de développement »,  a indiqué Ahmed Zeghdar. En évoquant la situation financière du complexe, le premier responsable du secteur a indiqué que le complexe Sider El Hadjar se trouve dans une situation financière délicate.« Il est actuellement confronté à de nombreux problèmes financiers pour financer le cycle d’exploitation », a dit le ministre, en précisant que le complexe ne devrait plus trop compter sur l’aide de l’État compte tenu de la situation des finances publiques. C’est pourquoi, il est impératif de  remédier à la situation financière  du complexe sider. Le ministre de l’industrie a bien été explicite sur ce point.  « Compter sur les moyens financiers mis à disposition par l’État pour aider le complexe n’est plus possible au vu des conditions financières actuelles du pays, qui nécessitent le développement d’une nouvelle approche pour remédier aux lacunes constatées et élever le niveau de gestion du complexe, en s’appuyant sur les compétences existantes dans le cadre du dialogue et du travail collectif »,  a précisé à  cet égard, le ministre qui évoque la nécessité de recourir à une nouvelle ingénierie financière pour le développement du complexe. Plusieurs orientations pour ne pas dire instructions ont été émises dans ce contexte par Ahmed Zeghdar qui a insisté sur la nécessité la réduction des coûts de production, en s’appuyant sur l’ingénierie financière, afin d’améliorer la compétitivité; la valorisation des actifs inexploités dans le cadre d’une vision dépendante de la rentabilité économique; la diversification et le développement des produits, notamment ceux à forte valeur ajoutée; le recours aux intrants et matériaux locaux pour réduire les importations et la maintenance préventive pour préserver les moyens de production et prolonger leur durée de vie, ainsi que pour réduire le nombre d’accidents industriels qui conduisent souvent à l’interruption du processus de production. L’importance de développer des partenariats avec les filiales de divers groupes industriels publics et de rehausser le dialogue avec les différents partenaires, dont le premier objectif  est de relever les défis du complexe et d’offrir le climat propice au développement des activités de production à l’abri des tensions, était l’autre point sur lequel a également insisté  le ministre de l’Industrie. Dans un autre contexte, le responsable du département de l’industrie a, par ailleurs, souligné que  « le complexe El Hadjar nous oblige tous à travailler dur et à persévérer pour le sortir de sa situation actuelle ». Une situation nécessitant, selon Ahmed Zeghdar, le « changement de certaines mentalités et d’encourager toutes les initiatives qui donneraient une forte impulsion au rythme de production en vue de la phase post-pandémique, qui va connaître selon toutes les pronostiques, une forte demande de produits industriels après la reprise de l’économie mondiale ». Le ministre de l’Industrie a, à la fin de son allocution , mis en relief  la contribution du complexe à l’effort national de lutte contre la pandémie de Covid 19, en fournissant environ 5.000 à 7.000 litres d’oxygène par jour au profit des hôpitaux et des établissements de santé. Ahmed Zeghdar a achevé sa première journée d’inspection au complexe d’El Hadjar, par une visite éclaire au haut fourneau N°2 ainsi que l’unité centrale de production d’oxygène médicale.

Sofia Chahine

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