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Deux ans après sa démission : Abdelaziz Bouteflika tire sa révérence

L’ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est décédé vendredi dernier à l’âge de 84 ans, selon un communiqué de la présidence de la République.

L’ex-président de la République a déposé sa démission le 2 avril 2019 suite à la pression des manifestations du hirak populaire contre sa candidature à un 5e mandat.  Le défunt Abdelaziz Bouteflika avait succédé en 15 avril 1999 à l’ancien Président Liamine Zeroual pour être réélu à la magistrature suprême pour trois mandats successifs, en dépit d’une santé fragile ayant marqué son troisième et quatrième mandat, suite un AVC en 2013.  Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc), Abdelaziz Bouteflika milite très tôt pour la cause nationale. Il achève ses études secondaires quand il rejoint l’Armée de libération nationale (ALN) en 1956. Il est chargé d’une mission de contrôleur général de la wilaya V en 1957 et 1958, sous la direction du Colonel feu Houari Boumediene.

En 1960, officier de l’ALN, il est affecté aux frontières Sud du pays dans la ville Ghardimaou pour commander le « front du Mali » dont la création entrait dans le cadre des mesures visant à faire échec à l’entreprise de division du pays de la part de la puissance coloniale et à organiser l’acheminement des armes pour le compte des maquis de l’ALN à partir du Sud, ce qui lui vaudra le nom de guerre de « Si Abdelkader El Mali ». En 1962, il est élu député à la première assemblée constituante et à 25 ans, il devient ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme du premier gouvernement de l’Algérie indépendante, dirigé par le défunt Président Ahmed Ben Bella. Il est nommé, la même année, ministre des Affaires étrangères.  Reconduit dans ses fonctions de ministre des Affaires étrangères, il anime de 1963 jusqu’en 1979, l’action diplomatique de l’Algérie, sous la houlette de l’ancien Président Houari Boumediene qui avait initié la politique de défense des pays du Tiers-monde et le parachèvement des mouvements de libération. Diplomate chevronné et reconnu, Abdelaziz Bouteflika impulsera, pendant plus d’une décennie, la politique étrangère qui donnera à l’Algérie une notoriété internationale. Elu à l’unanimité président de la 29 ème session de l’assemblée générale des Nations Unies en 1974, Abdelaziz Bouteflika obtient la mise au ban des accusés, par la communauté internationale, du régime sud-africain pour sa politique de l’apartheid et fait admettre, malgré les oppositions, le leader de l’Organisation de libération de la Palestine(OLP), feu Yasser Arafat, qui prononcera un discours devant l’assemblée générale.

A la mort du président Houari Boumediene, le 28 décembre 1978, il est contraint à un exil et s’installe au Emirats Arabes Unies où il fut conseiller spécial de Cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nahyan, Président et fondateur de ce pays. De retour en Algérie en janvier 1987, il sera signataire de la « motion des 18 » membres du comité central du FLN, consécutive aux événements d’octobre 1988.

En décembre 1998, il fait part de sa décision de se présenter, en tant que candidat indépendant à l’élection présidentielle anticipée d’avril 1999. Il est élu président de la République le 15 avril 1999.

Dès sa prise de fonctions, le Président Bouteflika œuvrera pour le rétablissement de la paix et la stabilité dans le pays. Il engage le processus de concorde civile, consacré, le 16 septembre 1999, par un référendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables.

Il fut à l’origine d’une politique dite de « réconciliation nationale » qui a conduit, en septembre 2005, et conformément à sa promesse électorale, à l’adoption par un référendum populaire, une charte de réconciliation nationale, plébiscitée par 80% des Algériens.

Ayant brigué quatre mandats successifs, le défunt Président Bouteflika fut contraint à la démission suite à un mouvement populaire qui refusait un cinquième mandat, eu égard notamment à sa santé déclinante.

Faiçal Bedjaoui

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