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12 nouveaux records de température en août : L’Algérie exposée aux effets du changement climatique

Les changements climatiques sont à l’origine de phénomènes météorologiques extrêmes. Multiplication des incendies, ouragans et tempêtes dévastatrices et inondations sont le produit des bouleversements météorologiques, induits par le réchauffement climatique et qui risques de s’aggraver au cours des prochaines années. L’Algérie est également impacté par ce phénomène mondial. En sus des inondations enregistrées chaque année, l’Algérie enregistre de plus en plus d’incendies et des records de chaleur extrême. C’est dans ce contexte que l’Office national de la météorologie (ONM) a indiqué hier que l’Algérie a enregistré 12 nouveaux records nationaux de température, allant de 44°C à 48° C durant la période du 9 au 15 août dernier, sur le nord du pays. SelonSalah Sahabi-Abed, directeur de l’Exploitationmétéorologique et de la Climatologie à l’ONM, ces nouveaux records ont concerné El-Tarf avec +49.1 degrés Celsius, Bejaia (+48.4), Chlef (+48.0), Relizane (+47.8), Guelma (+47.7), Tizi-Ouzou (+47.4), Annaba (+47.0), Miliana (+46.8), Maghnia (+46.1), Mascara (+45.8), Sidi-Bel-Abbès (+45.6) et Saida (+44.1).Il a également fait savoir dans un entretien à l’APS que « la vague de chaleur observée cette année a plutôt intéressé les wilayas du Nord de l’Algérie, contrairement à l’année 2018 où elle a concernée les wilayas du Sud ».M. Sahabi-Abed, également expert de l’Organisation mondiale de la météorologie, et membre de la Commission de la météo, du climat, de l’eau, et des services et applications environnementaux associés (SERCOM), a souligné que « la dernière décennie (2011-2019) a été nettement plus chaude, où les températures minimales et maximales annuelles ont été en moyenne plus chaudes que celles des normales des deux périodes 1961-1990 et 1981-2010 et ce, sur la majeure partie du pays ». L’expert de l’ONM a également estimé que les projections« montrent que les saisons chaudes continueront à s’étendre au-delà des périodes estivales au cours des prochaines années et la gestion des vagues de chaleur sera par conséquent de plus en plus complexe ». Il insistera à cet égard, ur la nécessité de mettre en œuvre « un système de vigie sanitaire adapté pour la chaleur extrême et répondant aux défis changeants du climat ». Et de recommander aux services sanitaires de « coordonner avec les services météorologiques pour la mise en place de ce système aussitôt que possible ». Il a également expliqué que les risques induits par le changement climatique « seront diversifiés et seront notamment posés pour la société en raison de leurs impacts sur la santé, la sécurité alimentaire et l’eau, l’économie, la biodiversité et l’écosystème ». Et d’avertir que « les décideurs sont appelés plus que jamais à prendre des mesures adéquates pour non seulement réduire les effets négatifs de ce changement climatique mais également de développer des stratégies pour y faire face ».

« Avec la recrudescence des risques d’inondations, de départs de feux de forêts, la sécheresse, la rareté de l’eau et les vagues de chaleur de grande envergure, la mission des responsables locaux ne se limitera par conséquent plus à la gestion des affaires courantes des populations », a fait savoir M. Sahabi-Abed.Pour pallier au problème des catastrophes naturelles météorologiques, l’expert recommande, notamment, de « mettre en place des systèmes d’alertes précoces conçus de manière à pouvoir apporter une réponse appropriée au sein de la population exposée, intégrant toutes les composantes de la société », ainsi que « l’implication de la société civile, des associations et des acteurs locaux pour une gestion plus efficace de l’alerte et de l’information de crise lors des catastrophes météorologiques ».

Chokri Hafed

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