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Plan de développement minier : L’année 2024 sera celle de la concrétisation

L’année 2024 sera celle du lancement effectif de grands projets miniers structurants. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab a indiqué hier que les travaux d’ouverture de la mine de phosphate de Tébessa seront lancés en octobre alors que ceux de la mine de zinc de Béjaïa le seront le mois prochain.

Le plan de développement minier, au cœur de la politique nationale de diversification économique, connaîtra cette année un coup d’accélérateur. Après le lancement officiel du projet d’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet, lors de la visite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Tindouf au mois de décembre dernier, deux grands projets miniers structurants seront lancés au cours des prochains mois. Lors d’une audition devant la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée populaire nationale, le ministre de l’Énergie et des Mines a annoncé le lancement des travaux d’ouverture de deux mines à savoir la mine de phosphate de Tébessa en octobre et qui signera le lancement effectif du projet Phosphate intégré, et de la mine de zinc d’Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa le mois d’avril prochain. Le ministre a assuré que le secteur travaillait à « réaliser les projets structurants qui permettront de réduire la facture d’importation et de créer des milliers d’emplois », dont le projet de phosphate intégré à Tébessa, pour lequel « les travaux d’ouverture de la mine débuteront en octobre 2024 par société Sonarim, immédiatement après le transfert de matériel archéologique découvert sur le site de la mine ».

Le ministre a également abordé le projet de zinc à Oued Amizour à Béjaïa, dont la construction de la mine débutera en avril prochain, ainsi que le projet d’exploitation des mines de fer de Ghar Djebilet, lancé fin novembre et qui entrera en service en septembre 2026. Les trois projets constituent l’essence du programme de développement minier qui doit contribuer à la diversification de l’économie national grâce à la valorisation industrielle des ressources minières avec la production de demi-produits, mais aussi en fournissant des intrants et des matières premières pour l’approvisionnement de l’industrie nationale, contribuant ainsi à sa redynamisation. Il faut rappeler dans ce contexte, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à l’Exécutif dimanche lors de la réunion du Conseil des ministres e chef de l’Etat a enjoint de prendre toutes les mesures à même de faire avancer davantage les projets stratégiques miniers et de respecter les délais de réalisation. Il a également ordonné au Gouvernement de coordonner et d’intensifier les efforts à travers un suivi assidu des projets, et d’aplanir toutes les difficultés auxquelles ils font face.

Lors de son exposé à l’APN, le ministre de l’Énergie et des Mines a également tenu à mettre en avant les bonnes performances du secteur des mines en attendant, l’entrée en service de ces projets structurants. Il a ainsi indiqué que le secteur des mines a, quant à lui, connu une augmentation de production, notamment pour le fer (+5,6%), le phosphate (+3%), le sel (+21%), le marbre (+23%) et l’or (+6,3%), selon les chiffres avancés par le ministre.

Aussi et afin de dynamiser l’investissement minier et tirer pleinement partie du potentiel minier que recèle l’Algérie, Mohamed Arkab a évoqué un projet de modification de la loi sur les mines afin d’améliorer le climat des affaires en mettant en place des mesures incitatives pour attirer les investisseurs nationaux et étrangers ainsi que les capitaux et les compétences techniques.

Les exportations d’hydrocarbures en hausse de 4% en 2023

Au-delà du secteur des mines, le ministre a mis en avant les performances du secteur des hydrocarbures qui continue d’être la locomotive de l’économie nationale. Il a ainsi mis en avant une hausse de la production et des exportations d’hydrocarbures. Il a précisé dans ce sens que la production commercialisée d’hydrocarbures en  Algérie a atteint près de 170 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2023, soit une hausse de plus de 3% par rapport à l’année 2022, tandis que le volume des exportations d’hydrocarbures a augmenté de 4%, précisant que « ces résultats préliminaires révèlent une amélioration de la plupart des indicateurs économiques ». Cette amélioration a été soutenue par l’augmentation de la production de toutes les matières, notamment le gaz naturel, suite à l’entrée en exploitation de certains gisements et champs, a-t-il précisé, indiquant que le nombre des nouvelles découvertes d’hydrocarbures en 2023 s’est élevé à près de 15, dont la plupart ont été réalisées par Sonatrach. Arkab a révélé que la valeur des investissement avait dépassé les 9 mds USD en 2023 contre 8 mds USD en 2022 dont plus de 5 mds USD dédiés au développement du secteur des hydrocarbures. Les deux tiers de ce montant ont été destinés au développement des activités en amont. Concernant les recettes d’hydrocarbures, le ministre a précisé qu’en dépit de la hausse du volume des exportations à 4%, soit 97 millions TEP, la valeur avait baissé de 16% soit près de 50 mds USD en 2023 contre 60 mds USD en 2022. Ce recul s’explique par « la baisse des prix du pétrole soit 84 USD/baril fin 2023 contre 104 USD fin 2022, a expliqué M. Arkab. Par ailleurs, le ministre a indiqué que Sonatrach avait alloué, dans le cadre de son plan à moyen terme (2024-2028), 36 mds USD (71 % de l’investissement total durant cette période) à l’augmentation de la production primaire des hydrocarbures à 207 millions de TEP en 2028 contre 190 millions de tonnes en 2023.  Depuis la promulgation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, Sonatrach a signé 6 contrats avec ses partenaires pour le développement des hydrocarbures, d’une valeur totale de 7 mds USD. Concernant la valorisation des hydrocarbures, il a expliqué que le secteur œuvrait à développer l’industrie pétrochimique et à augmenter les capacités de raffinage du pétrole, ajoutant que plusieurs projets avaient été programmés dont certains en cours de réalisation, à l’instar de la nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud (5 millions de tonnes/an), des unités de production de MTBE (Méthyl tert-butyl éther), de polypropylène (plastique) ainsi que Linear Alkyl Benzène (LAB), dont le contrat de réalisation a récemment été signé.

Sabrina Aziouez

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