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Annaba : Les commerces boycottent le poulet

Après la flambée vertigineuse des prix des différents produits de large consommation, fruits et légumes, voilà que le poulet est hors de la portée des consommateurs.

 Ces derniers se sont orientés vers les viandes rouges bovines et ovines, dont les prix sont plus ou moins accessibles. Situation à l’origine de pertes sèches pour les  commerces de vente de volailles et  les boucheries à Annaba, qui ont décidé samedi de boycotter la vente du poulet. Par ailleurs, les vendeurs de poulet et les bouchers ont informé les abattoirs de la wilaya d’Annaba, de leur boycott pendant une semaine, les sommant de ne pas procéder à l’abattage de volailles, afin de ne pas subir de pertes. Les vendeurs de poulets et les bouchers ont menacé de reconduire leur boycott au-delà d’une semaine et même plus, si le ministère de tutelle  ne réagissait pas et ne prenait pas les dispositions nécessaires, pour stopper cette spéculation. Signalons que la démarche a été motivée par le fait que les consommateurs ont boudé le poulet, dont des centaines de kg sont restés sur les étales de vente. Étant un produit hautement périssable, un commerçant de Laghzala à la Collone, a dû détruire pas moins de 150 kg de poulets, qu’il n’est pas parvenu à écouler. C’est dire que la consommation des viandes rouges a alimenté l’activité des boucheries à Annaba.  En effet, si le kg du poulet atteint les 500 DA/kg, les cuisses 1400 DA/kg et l’escalope (poitrine), 1800 DA/kg, mieux vaut consommer les viandes rouges, ont estimé plusieurs consommateurs, apostrophés sur la question. En effet, à raison de 1500 DA/kg de la viande ovine  et 1200 DA/kg pour la bovine, cela paraît pour nos interlocuteurs, raisonnable de prendre de la viande rouge plutôt qu’un poulet moyen qui peut facilement dépasser les 1200 DA.  Si les consommateurs ont trouvé une alternative pour consommer les protéines, les vendeurs de poulets et les bouchers ont trouvé pour seule solution de boycotter la vente du poulet. Selon certains, cette augmentation est justifiéeet  les éleveurs du poulet de chair  ne sont pas obligés d’acheter le poussin à 200 DA, l’un et l’aliment à 800 DA/kg. Ils devraient eux aussi prendre part à ce boycottage, afin d’obliger le ministère à intervenir pour une solution radicale à cette spéculation. Car, nous dit-on, la situation est devenue de plus en plus insoutenable pour tous les maillons de cette chaîne, à savoir l’éleveur, l’acheteur et le consommateur. À défaut d’une intervention rapide, la spéculation risque d’atteindre des niveaux jamais égalés, notamment avec l’approche de la fête du MawlidEnnabaouiecharif. Une célébration caractérisée par la forte demande sur les viandes blanches.   Par ailleurs,  il est impératif de noter que, pour la première fois, les commerçants prennent conscience de la situation du consommateur, notamment les faibles bourses qui n’arrivent même plus à se permettre une carcasse. Car nous explique-on, cet amas d’ossements de poulet, a lui aussi grimpé pour atteindre les 250 DA/ l’unité. Dans un esprit de solidarité, aussi bien consommateurs que commerçants, la consternation est visible, quant à l’absence de toute action capable de stopper l’hémorragie.  C’est à se demander si, le boycott sera une option efficace.

Sofia Chahine

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