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Ingérence étrangère : Halte aux guerres par procuration !

Une journée parlementaire sur le thème «Parlement français…arrêtez vos guerres par procuration » a été organisée hier à l’Hémicycle Zighoud Youcef à Alger. Une journée qui a été mise à profit par les parlementaires algériens d’exprimer leur rejet de toute forme d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie et de répondre de manière ferme aux tentatives d’ingérence du Parlement français.

Les débats au cours de cette journée parlementaire font ressortir un consensus entre toutes les tendances politiques représentée à l’Assemblée populaire nationale. Ainsi au-delà du rejet de toute forme d’ingérence, les parlementaires ont appelé à revoir la teneur des relations algéro-françaises, de même qu’ils ont remis sur la table la possibilité d’examiner une proposition de loi criminalisant la colonisation française.  Ils ont ainsi apporté un soutien unanime aux mesures prises par les autorités algériennes en réactions aux graves graves du président français président Emmanuel Macron ils ont affiché l’intention d’adopter un texte de loi criminalisant la colonisation en exigeant l’indemnisation par la France de toutes les victimes de l’ère coloniale. Ils ont également dénoncé les attaques contre l’Algérie lesquels reflètent le désarroi de la France face au sursaut que connait l’Algérie, sur le plan diplomatique, politique et économique.

Ainsi et dans une allocution à l’ouverture des travaux de cette journée parlementaire, le vice-président de l’Assemblée populaire nationale, chargé des relations internationales, Moundhir Boudene, a indiqué que « le Parlement français mène, toute honte bue,  une guerre par procuration contre l’Algérie au profit de certains lobbies ».

«Le parlement Français, ignore t-il que l’Algérie est un pays indépendant et souverain ?», s’interroge le vice-président de l’APN, indiquant que l’assemblée nationale française « ignore totalement la réalité politique en Algérie, dotée d’institutions et marquée par des mutations qualitatives et continues et toutes les analyses faites (par l’assemblée Française) et ses sorties exhibitionnistes servent des lobbies qui veulent exercer des pressions contre l’Algérie». Et de rappeler que «ces attaques n’ont pas pu déstabiliser le pays».

«L’Algérie n’a de leçon à recevoir de quiconque », martèle Moundhir Boudene, assurant que  les Algériens ont prouvé la solidité du Front intérieur». Il réaffirme que «la sortie du parlement français s’inscrit dans la case des attaques qui dépassent les us diplomatiques ».

Il indiquera également que «le parlement français, louant les valeurs démocratiques et de libertés, s’est laissé utiliser pour faire appliquer des agendas connus». Le parlementaire, rappelle la position ferme et inaliénable de l’Algérie « basée sur le respect de la souveraineté des Etats », qualifiant « de diversions » les tentatives de déstabilisations menées contre le pays pour le pousser à mettre de côté les questions stratégiques et faire retarder les projets nationaux. Il évoquera aussi, le processus d’édification des institutions entamé depuis plusieurs mois, à commencer par l’élection du président Abdelmadjid Tebboune, la révision de la Constitution et l’élection d’une Assemblée populaire nationale qui sera prochainement suivie par les élections locales (APC/APW). Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du FLN a  affirmé que si «ces attaques ne datent pas d’aujourd’hui, elles sontde plus en plus visibles ces derniers mois ». «En apprenant les auteurs de l’initiative ayant conduit à la réunion du parlement français sur l’Algérie, nous avons remarqué que les intervenants appartenaient à un certain parti politique, inefficace sur le plan politique et sans prolongement dans la société française», déclare ce chef du groupe parlementaire du FLN, affirmant que « les participants de la communauté nationale à cette réunion, n’ont aucune influence sur le plan politique encore moins une quelconque représentativité au sein de la communauté nationale à l’étranger ». Cela n’empêche pas toutefois, ce parlementaire de rappeler les «attaques continues  de la France, tantôt en abordant le sujet relatif à la mémoire, ce qui suscite la colère de l’Algérie, en tant que peuple et Etat et tantôt par son immixtion dans les affaires internes de l’Algérie qui a recouvert sa puissance et sa décision politique ». Il relèvera les propos « contradictoires » du président français qui au début de son mandat  a « promis le règlement de la question mémorielle avec une vision commune avec l’Algérie et à la fin de sa mandature il lance des attaques contre l’Algérie en tenant des propos dangereux ».

«Nous sommes là aujourd’hui pour réaffirmer notre soutien aux réactions de l’Algérie et de son président de la République et le ministère des Affaires étrangères et de notre Armée nationale à l’égard de ces provocations menées par la France», déclare ce député, pour qui « les attaques menées par la France prouvent son désarroi face au sursaut que connait l’Algérie depuis un moment ». Il réitérera la position du Président Abdelmadjid Tebboune, qui avait déclaré lors de sa dernière rencontre avec les médias, que le retour à des relations normales avec la France est tributaire du respect total de l’Algérie. Le parlementaire exige également la reconnaissance  et la repentance par le France des crimes qu’elle a commis durant la colonisation du pays, «seule condition  pour un retour à la normale en matière de relations bilatérales».Le chef du groupe des députés indépendants, Abdelouhab Ait Menguellat,  a de se côté, a rappelé les souffrances subies par les Algériens durant la période coloniale, martelant à plusieurs reprises que « notre indépendance n’a pas été un cadeau offert par la France ». Pour sa part, le chef de groupe du MSP, Ahmed Sadouk a vivement dénoncé les tentatives d’ingérence du Parlement Français et a estimé que « c’est une occasion pour des prises de positions claires, comme celles d’exiger la repentance par la France et l’indemnisation des victimes de la période coloniale».

Revoir les relations algéro-françaises

Les interventions des députés, à commencer par celle du chef du groupe du RND, Mohamed Touil, puis son camarade du Front El Moustakbal Fatah Boutbib,  et Kamel Ben Khalouf du mouvement El Bina, sont toutes allées dans le même sens, exigeant de revoir les relations existantes  dans différents secteurs entre l’Algérie et le France et forcer les autorités françaises à accepter de négocier d’égal à égal avec l’Algérie. Said Mekdem, président du Comité des affaires maghrébines a axé son intervention sur les relations bilatérales entre l’Algérie et la France, notamment en ce qui concerne les différends qui opposent les deux pays.

Qualifiant ces relations de « tendues » dans tous les domaines, notamment dans le secteur économique et en matière deliberté de circulation, cet expert impute la responsabilité de ces tensions à la France « encore recroquevillée dans son statut de colonisateur ». Il indiquera dans le même sens, que des indices montrent que les tensions entre les deux Etats seront à l’avenir exacerbées suite aux graves déclarations faites par le président français à l’égard de l’Algérie. Enfin, le président de Conseil national des droits de l’Homme, le professeur Lazhari a estimé le comportement du parlement ançais, une institution qui n’a  jamais condamné les crimes commis durant la colonisation, n’est pas étonnant. Il a également démonté les arguments du parlement français pour s’ingérer dans les affaires internes de notre pays, notamment en ce qui concerne les droits de l’Homme et ce qu’on appelle «les détenus d’opinion». Le professeur Lazhari affirme que « les détenus arrêtés lors des rassemblements n’ont pas le statut de détenus d’opinions mais ils sont poursuivis pour des délits relevant du pénal ».

Boubekeur Amrani

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