L’Algérie examine la possibilité d’exporter des hydrocarbures avec la Tanzanie : Sonatrach et Sonelgaz mettent le cap sur l’Afrique
Un mémorandum d’entente dans le domaine de la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique a été signé, jeudi à Alger, entre le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, et son homologue tanzanien, January Yusuf Makamba.
La signature de ce mémorandum est intervenue, selon un communiqué du ministère de l’Énergie et des Mines, au cours d’une audience élargie accordée par M. Arkab au ministre tanzanien de l’énergie au siège du ministère. Ce mémorandum porte sur « une coopération dans les domaines de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique en Tanzanie ». Il s’agit, selon lui, de « la première pierre d’une coopération technique dans ce domaine, à travers notamment la formation des cadres tanzaniens afin qu’ils puissent maitriser le secteur des énergies et aussi celui des hydrocarbures ». A cet effet, Mohamed Arkab a expliqué que «cette rencontre a permis de discuter du renforcement des voies de coopération directes entre les deux pays, notamment dans le domaine des hydrocarbures». De son côté, le ministre tanzanien de l’énergie a exprimé sa satisfaction après la signature de ce mémorandum d’entente entre les deux pays, lequel représente un cadre de travail et de coopération dans le secteur de l’énergie, précisant dans la foulée qu’il s’était déplacé en Algérie afin de «discuter avec le gouvernement algérien, le ministre de l’Energie et des Mines, Sonatrach et Sonelgaz des échanges de savoir faire et d’expériences dans ces domaines très importants». Continuant sur sa lancée, il a souligné que «l’Algérie est un acteur majeur dans le secteur global de l’énergie, et dans tous les segments, notamment celui de la recherche et de l’exploration, et la Tanzanie est un pays producteur d’énergie qui veut apprendre de l’expérience algérienne». Le communiqué a ajouté que «les deux ministres, après avoir examiné l’ensemble des possibilités de coopération, ont convenu d’un programme de travail. A ce titre, un groupe de travail mixte a été chargé de mettre en œuvre les actions retenues pour étudier les possibilités d’approvisionnement de la Tanzanie en hydrocarbures (pétrole brut et produits raffinés) et le stockage des hydrocarbures». Les deux parties ont abordé, également, les opportunités d’investissement en matière d’engineering, de production de l’électricité et de développement des réseaux électriques en Tanzanie. Pour cela, il a été convenu qu’un mémorandum d’entente sera signé prochainement, affirme la même source. Par ailleurs, le ministre de l’Énergie et des Mines a rappelé la volonté de l’Algérie de consolider les relations entre les deux pays et de densifier les échanges avec les pays d’Afrique, notamment dans le cadre de la stratégie de développement des groupes Sonatrach et Sonelgaz qui vise leurs ouvertures sur le marché africain. Il a, aussi, affirmé la disponibilité de l’Algérie d’accompagner la Tanzanie, par le transfert de son savoir-faire et de son expérience. En outre, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a reçu jeudi à Alger, le ministre tanzanien de l’Energie. Au cours de cette rencontre, les deux parties ont salué la profondeur des relations historiques entre les deux pays et les deux peuples frères ainsi que la convergence de leurs positions de principe sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun », précise le communiqué du ministère des affaires étrangères. Les deux parties ont, en outre, souligné « la volonté des dirigeants des deux pays de renforcer la coopération économique bilatérale, notamment dans le domaine de l’énergie afin de parvenir à une utilisation optimale du potentiel énorme dont disposent les deux pays », ajoute la même source. Ainsi, le ministre tanzanien a déclaré que «l’Algérie est un important pays ami de la Tanzanie depuis notre indépendance et a été parmi les premiers pays ayant ouvert une ambassade à Dar Es salam». Et pour cause, «nous partageons la même idéologie, la même vision du monde et les mêmes points de vue sur beaucoup de questions internationales relatives à la dignité des Africains. L’Algérie a été à nos côtés dans les moments difficiles de notre histoire», dira-t-il. Ce ministre a soutenu que «nous sommes vraiment convaincus que les relations politiques et diplomatiques historiques (entre les deux pays) peuvent se renforcer et se développer davantage». M. Makamba a signalé, au passage, que «les deux pays ont aussi élargi leur cadre de travail dans ce domaine à travers la commission permanente mixte, qui a été créée en 1981, et que les deux parties œuvrent à renforcer».
Faiçal Bedjaoui