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Célébration du 67e anniversaire de la Guerre de libération nationale : Le devoir de mémoire

Nous fêtons demain le 67e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale.

Une célébration qui reflètera une nouvelle fois le profond attachement du peuple algérien à son histoire et à son identité. L’événement intervient aussi dans un contexte particulier, marqué par des attaques et des assauts continus contre le peuple algérien, son histoire et ses racines. Les propos tenus récemment par le président français sont en effet, le dernier épisode de cette série d’invectives qui ciblent les Algériens, leur souveraineté et leur indépendance. Des attaques mues par le retour du leadership algérien sur le plan régional et son redéploiement. Lequel redéploiement dérange au plus haut point l’ancienne puissance coloniale qui s’évertue depuis l’indépendance de sans anciennes colonies d’entretenir un rapport dominant dominé et de faire vivre sa France Afrique, par le biais de l’ingérence militaire sous le couvert de la lutte contre le terrorisme et via la domination économique, voire monétaire par le biais du Franc CFA qui garantit d’ailleurs des revenus appréciables à la Banque de France.

Le 1er Novembre sera célébré cette année dans une conjoncture qui assoit de nouvelles bases devant présider les rapports avec l’ancienne coloniale. Des rapports d’égal à égal qui devront désormais être assis sur le respect mutuel, le respect de la souveraineté des pays et de leur indépendance. Un respect qui ne peut être garanti que par la reconnaissance des crimes coloniaux. C’est d’ailleurs ce que le Président de la République Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs été clair à ce propos lors de sa dernière rencontre avec les représentants de la presse nationale. Il a indiqué que la «France doit oublier que l’Algérie fut une colonie», avant d’exiger de la France «le respect total et inconditionnel de l’Algérie». Et c’est dans ce même contexte d’ailleurs que «la dignité de Algérie est inestimable», ajoutant que «nous devons fidélité au serment de nos 5.630.000 martyrs dont nous devons exalter la mémoire». C’est dans ce contexte que le président de la République a rappelé que les crimes coloniaux sont imprescriptibles et qu’il a souligné que «l’Histoire n’est pas dictée par les convenances, ni par les conjonctures, laissons son écriture aux historiens».

Il est vrai que le passif mémoriel reste lourd. Au-delà de la reconnaissance des crimes coloniaux par la France officielle qui reste une revendication inaliénable du peuple algérien, plusieurs questions restent en suspens, telles que la question de l’indemnisation des victimes des explosions nucléaires menées par la France coloniale dans le Sud algérien ainsi que la décontamination des sites, la restitutions des archives et des biens culturels, la question des disparus durant la guerre de libération nationale ainsi que des autres restes mortuaires encore retenus en otage au Musée de l’Homme à Paris, pour ne citer que ces questions. 

Au-delà, de ces questions l’attachement du peuple algérien à son histoire, à son identité et à ses constantes nationales est aujourd’hui plus que jamais, le bouclier susceptible de l’immuniser contre les attaques qui visent son unité et l’intégrité de la Nation.

C’est de ce sens que les Algériens, les historiens et les universitaires sont invités à se pencher sur leur histoire, celle de la guerre de libération nationale, mais aussi celle de la résistance populaire, celle des plus de 5 millions d’Algériens tombés en martyr pour la patrie. 

C’est dans ce contexte que le président Tebboune attache une grande importance à la question de la mémoire. Un attachement qui s’est illustré par le rapatriement des restes mortuaires de 24 résistants algériens du Musée de l’Homme, mais aussi par la réhabilitation du rôle des Archives nationales et des historiens, sans oublier le lancement d’une chaîne de télévision thématique consacrée à la mémoire. Il a également institué des journées nationales destinées à marquer certaines dates historiques. 

Ainsi, le Président de la République a décidé en 2020, d’instituer une Journée nationale de la mémoire, à l’occasion du 75 e anniversaire des massacres commis en Algérie par les autorités coloniales françaises le 8 mai 1945, afin de préserver cette mémoire -élément déterminant de l’identité nationale- de toute altération et de la transmettre aux générations futures. Le 8 mai 1945, qui marque le massacre de quelque 45.000 d’Algériens par les forces coloniales et leurs milices, a constitué un tournant décisif dans la trajectoire du mouvement national et la prise de conscience que seule la lutte armée pouvait libérer l’Algérie de la domination française. Enfin, en ce mois d’octobre, le Président Tebboune a décidé la veille de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961 de décréter l’observation d’une minute de silence, à cette chaque année à 11h à travers tout le territoire national, à la mémoire des Chouhada tombés lors de ces évènements tragiques.

Chokri Hafed

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