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Les manifestations contre la présence française se multiplient : La France persona non grata au Sahel

Les manifestations contre la présence militaire française se multiplient dans les pays du Sahel. Après le Mali, dont la population a clairement affiché son rejet pour toute forme de présence française, voilà que les Burkinabés s’opposent à la présence militaire française et le font savoir. Depuis jeudi, le Burkina Faso enregistre des manifestations appelant à la fin de la présence militaire française dans le pays.Les Burkinabés rejettent la « recolonisation française de l’Afrique », lui imputant la dégradation de la situation sécuritaire et l’épuisement de leurs ressources naturelles. Les manifestants ont d’ailleurs bloqué dès vendredi le passage d’un convoi militaire français à Kaya, principale ville du centre-nord du Burkina Faso.  En provenance de la Côte d’Ivoire et à destination du Niger, l’avancée du convoi logistique de l’armée française avait déjà été bloquée mercredi et jeudi par des manifestants à Bobo Dioulasso (ouest), puis dans la capitale Ouagadougou où les forces de sécurité burkinabé ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Et la colère ne risque pas de retomber, car les manifestations de Kaya ont enregistré des blessés par des tirs de sommation. Ainsi, au moins quatre personnes ont été blessées samedi ont indiqué les agences de presse citant des sources locales et hospitalières. « Ce matin, la tension est montée d’un cran entre les manifestants et les soldats de l’armée française qui ont passé la nuit, sur un terrain vague. Alors que des manifestants tentaient de s’approcher du périmètre, des soldats ont procédé à des tirs de sommation », a expliqué une source locale, évoquant « des blessés par balles ». « Quatre personnes blessées par balles ont été reçues aux services des urgences du centre hospitalier régional de Kaya », a précisé de son côté une source hospitalière, précisant que le « pronostic vital des patients n’est pas en jeu ».Le quotidien d’Etat Sidwaya faisait état samedi soir de « trois blessés suite au tirs de sommation », précisant que l’un d’eux a « reçu une balle dans la joue ». « Un groupe de manifestants a tenté de découper le grillage pour entrer dans l’emprise et les gendarmes burkinabè ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les soldats français ont effectué quelques tirs de sommation au-dessus de la foule », a indiqué une source de l’état-major français. »Il n’y a aucun blessé du fait de l’action des militaires français. Nous

n’avons connaissance d’aucun blessé, même suite aux tirs de grenade lacrymogène », selon la même source qui assure que « des négociations sont en cours entre les autorités burkinabè et les manifestants ».

Au cours des dernières semaines, des manifestations similaires ont également eu lieu au Mali, où la population rejette depuis plusieurs mois la présence militaire française. Au mois d’octobre dernier des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Bamako la capitale malienne pour manifester contre la présence militaire française. Les protestataires demandent le retrait total des troupes françaises du pays. « Nous sommes ici pour le Mali, nous sommes ici pour démontrer notre souveraineté nationale », a expliqué Mohamed Ousmane Mohamedoun, membre du Conseil national de transition. Les manifestants ont d’ailleurs affiché leur mécontentement quant à un situation de crise politique et sécuritaire qu’ils imputent au partenariat du Mali avec la France. Bien que les médias français tentent d’imputer ces manifestations à une prétendue « montée du sentiment antifrançais », il est clair que celles-ci sont le reflet d’une certaine prise de conscience des Africains qui rejettent aujourd’hui l’influence et le néocolonialisme français. Ils aspirent aujourd’hui au respect de leur souveraineté et à une refonte des rapports avec l’ancienne puissance coloniale, d’égal à égal.

ChokriHafed

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