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Ligue 1 : Saison sur fond de grèves

La saison 2021/2022 de la Ligue 1 de football a commencé… au même titre que les mouvements de grève des joueurs. Ceux-ci ne trouvent, désormais, aucun autre moyen pour faire pression sur les dirigeants afin de régulariser leurs situations financières que de recourir à cette pratique. 

Le bal a été ouvert par les joueurs du RC Relizane, lesquels avaient séché les entraînements avant même le coup d’envoi de la saison. S’en est suivi le boycott du match face à la JS Saoura, dans lequel les réservistes ont été étrillés (0-6). L’US Biskra, et après un carton plein de trois victoires en autant de rencontres le plaçant comme le leader incontesté du championnat, s’est déplacée à Alger avec les jeunes pour affronter l’USMA et perdre (0-3). Même le coach Youcef Bouzid n’a pas fait le déplacement, lui qui se dit « solidaire » avec ses capés. Dernier acte en date, celui de la l’ASO Chlef, avec des joueurs qui ont entamé un mouvement de grève, toujours pour le même motif : l’argent.  Et cela ne risque pas de s’arrêter dans ces trois clubs. D’autres, tels que le MC Oran, le WA Tlemcen, le NC Magra font face aux menaces de leurs joueurs. Même le MC Alger, dirigé pourtant par la première entreprise économique du pays, à savoir la Sonatrach, se trouve dans le même pétrin. Il faut dire qu’en vertu de la loi du travail 90-11, régissant la relation employé – employeur, les deux parties (clubs et joueurs) sont « hors la loi ». Si l’employeur est obligé de payer son salarié, ce dernier doit recourir à d’autres voix pour faire valoir ses droits. Les jours durant lesquels les joueurs ont séché les entraînements doivent être mentionnés comme des « absences non-justifiées », selon ladite loi mais aussi le règlement intérieur signé par chaque joueur et déposé avec le dossier de demande de licence auprès de la Ligue. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, aucune déduction sur les salaires n’est appliquée, ce qui encourage chacun à continuer d’agir comme bon lui semble. De par les avis unanimes, cet état de faits n’est autre que la résultante d’une gestion hasardeuse du football national depuis son passage au professionnalisme en 2010. A vrai dire, et à défaut de professionnaliser l’amateurisme, l’on a « amateuriser » le professionnalisme.  

Abderrahim Mahious

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