Saisie de 118 500 euros à l’aéroport d’Alger : Mettre un frein au transfert illicite des devises
es transferts illicites de capitaux continuent de représenter une menace réelle pour l’économie nationale, voire pour la sécurité nationale. Hier, quelques mois seulement après la réouverture des frontières aux vols internationaux, les réseaux de transferts illicites de capitaux ont repris leur activité criminelle. C’est dans ce contexte qu’une somme très importante de devises a été saisie par les éléments de la police des frontières au niveau de l’aéroport d’Alger. En effet, un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a fait part de l’arrestation deux personnes par la police des frontières au niveau de l’aéroport international houari Boumediene d’Alger en possession d’une somme colossale évaluée à 118 500 euros. Les deux prévenus étaient, selon le même communiqué, en route pour Dubaï. Par ailleurs, d’autres faits montrent si besoin que les réseaux restent toujours à l’affût de l’occasion pour procéder au transfert illicite de devises vers de nombreuses destinations. Au début du mois de novembre en cours, une autre tentative avait, pour rappel, été déjouée par la police des frontières au niveau de l’aéroport de la ville d’Oran. Une passagère en route vers la capitale française, Paris dissimulait en effet une somme estimée à 15 800 Euros qu’elle cherchait à faire sortir des frontières sans déclaration alors que la loi n’autorise le transfert que d’un montant maximum de 1 000 euros sans obligation de déclarer aux douanes. Ce même montant peut aller jusqu’à 7 500 euros à la condition de présenter une attestation bancaire faisant valoir que l’argent émanait d’un compte en devise domicilié dans une banque algérienne. Par ailleurs, il convient de noter que les saisies au niveau des aéroports ont repris juste après la reprise des vols suspendus à l’apparition de la pandémie du Covid 19.
Les saisies opérées démontrent, si besoin est, que les réseaux criminels qui cherchent à détourner les ressources du pays vers l’étranger sont toujours à l’œuvre. C’est ce qui motive d’ailleurs la levée de boucliers contre toute velléité de réforme aujourd’hui. Des résidus de la Issaba, des groupes qui versent dans la spéculation et les actes délictuels, ces réseaux prospèrent grâce à l’informel. C’est dans ce contexte que les pouvoirs publics n’ont pas cessé d’œuvrer à la récupération de la masse monétaire circulant dans l’informel via des politiques destinées à attirer les détenteurs par des mécanismes divers.
La dernière en date est la batterie des incitations adoptées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finance 2022 qui prévoit notamment la création de sociétés d’assurance islamique après les banques islamiques destinées entre autres à capter cette argent qui se trouve dans l’informel et qui peut servir aux réseaux de banditisme. Un banditisme qui pourrait même s’avérer être une source de danger à la sécurité nationale. En tout état de cause, cette nouvelle affaire met en avant la nécessité de traiter au plus vite la question du marché informel des devises et de tarir ses ressources.
Kamel Nait Ameur